«Personne n’a bougé pour ce phoque emprisonné dans un filet de pêche»: le coup de sang d’un touriste verlainois à Berck-sur-Mer

Publié le par Ricard Bruno

Au milieu de la colonie, un phoque se débat avec un filet de pêche.

Au milieu de la colonie, un phoque se débat avec un filet de pêche.

Témoin d’un phoque coincé dans un filet de pêche lors de son voyage à Berck-sur-Mer, Désiré Gielen, un retraité de Verlaine, a remué ciel et terre pour que les organisations locales interviennent rapidement. Sans succès, même si l’animal pourrait prochainement être secouru.

Mardi 24 août. Berck-sur-Mer, le long de la Côte d’Opale. De passage au bord de la baie d’Authie, Désiré, un touriste originaire de Verlaine, profite de la marée basse pour immortaliser des phoques présents sur un banc de sable. Comme beaucoup de visiteurs, le spectacle de cette dizaine d’animaux affalés, en train de se réchauffer au soleil, l’amuse. Mais le sort d’une de ces bêtes retient toutefois son attention. En effet, au milieu de la colonie, un phoque se débat avec un filet de pêche.

«Très rapidement, je me suis dirigé vers la base nautique, l’organisme qui est situé sur la digue et qui s’occupe des sorties en mer, pour leur signaler qu’un des phoques était mal en point, raconte l’ancien professeur d’horticulture. Je pensais que les employés allaient agir vite mais ils m’ont assuré qu’ils ne pouvaient rien faire. Ils n’avaient qu’une seule chose à me conseiller: téléphoner à une autre organisation.»

Un peu décontenancé, Désiré poursuit son entreprise. «Mais là encore, aucune réponse concrète au problème que j’ai soulevé. La personne que j’ai eue au téléphone m’a même signalé qu’elle ne pourrait pas se déplacer dans l’immédiat. C’est juste incompréhensible!»

«Personne n’a bougé pour ce phoque emprisonné dans un filet de pêche»: le coup de sang d’un touriste verlainois à Berck-sur-Mer

En colère, le retraité verlainois quitte alors Berck-sur-Mer avec une certaine amertume. Celle de laisser un animal en difficulté derrière lui. Et celle de ne pas avoir été écouté par les autorités locales.

«Avec le recul, je me dis qu’il est sans doute plus facile de faire de l’argent en proposant une sortie en mer avec un hors-bord polluant que de montrer sa reconnaissance à la nature qui se montre si généreuse, fulmine encore et toujours Désiré. Les phoques, la faune et la flore méritent sans doute mieux que de voir passer des touristes avides de sensations.»

«Nous suivons ce phoque avec attention»

De retour en Belgique, l’ancien professeur n’en reste pas là. Et il décide de contacter plusieurs organisations actives dans la défense des animaux afin d’en savoir plus. Outre la Fondation Brigitte Bardot, il parvient également à obtenir une réponse de la Ville de Berck-sur-Mer. «Nous avons contacté l’association en charge de porter secours aux phoques, et cette dernière nous a assuré qu’elle allait faire le nécessaire pour venir porter secours au phoque en péril», lui a confirmé un des représentants de l’Office du tourisme. Ce que confirme, entre les lignes, l’observatoire Pelagis, le réseau national qui coordonne les interventions de ce type en France.

«Nous avons bel et bien pris connaissance du cas spécifique de ce phoque, note d’entrée la biologiste Éléonore Meheust, membre de l’observatoire Pelagis basé à la Rochelle (à 625 km de Berck-sur-Mer). Ce n’est pas la première fois qu’on reçoit des informations le concernant. Nous le tenons à l’œil grâce à nos bénévoles sur place et nous remercions toutes les personnes qui nous permettent d’en savoir plus sur sa condition. Malgré tout, il faut se rendre compte de la complexité de sa situation…»

«Personne n’a bougé pour ce phoque emprisonné dans un filet de pêche»: le coup de sang d’un touriste verlainois à Berck-sur-Mer

«Tout d’abord, il s’agit d’un phoque sauvage de taille adulte, précise Éléonore Meheust. Même s’il est amaigri en raison du filet de pêche qui l’enserre, il n’est pas facile de l’attraper. Pourquoi? Parce que ça demande pas mal d’efforts de le localiser et qu’il n’est pas évident de mettre la main dessus sans l’effrayer ou sans effrayer les autres membres de la colonie. Et puis, il faut encore pouvoir mettre en place une équipe capable de l’aider… Ça demande la présence d’un vétérinaire pour le sédater, et de plusieurs bénévoles aguerris pour l’encadrer. Bref, ce n’est pas une opération qui se monte en un claquement de doigt. Sans oublier que ça demande une réflexion générale sur les désagréments qu’une telle démarche peut provoquer chez les autres phoques. Donc, voilà…»

Autant de facteurs qui expliquent en grande partie que Désiré n’ait pas pu assister en direct au sauvetage de ce phoque dont il se souviendra encore longtemps. Et dont il espère qu’il pourra encore profiter longtemps d’un bain de soleil sur son banc de sable, à Berck-sur-Mer.

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