Un jour, un objet : Tam Tam
En 1969 Brigitte Bardot était au top (elle l'est toujours actuellement, mais dans un autre registre celui de la protection animale avec sa fondation éponyme)...même e posant pour un magazine avec ce fameux tabouret "Tam Tam" elle déclencha la folie des achats de ce tabouret devenu iconique....
Bruno Ricard
Nous voilà confinés… et entourés des mêmes objets chaque jour. Pour vous changer les idées, on jette un autre œil sur eux. Aujourd’hui, Tam Tam. Certains tapent sur des bambous, d’autres sur ce tabouret-sablier né en 1968 devenu depuis l’emblème d’un design populaire et pratique.
Il y a des objets que l’on croit connaître par cœur, comme s’ils avaient toujours fait partie du décor. C’est le cas du Tam Tam. Icône populaire à la célèbre forme de sablier, nombreux sont ceux qui ont tenté un rythme de percussion dessus. Pourtant, l’histoire de ce siège, créé à la fin des années 1960, est plus chaotique que ce que l’on imagine. Ce tabouret en polypropylène naît en 1968, dans l’Ain, des mains du designer et entrepreneur français Henry Massonnet (1922-2005). C’est la grande époque du « tout-plastique » dans le secteur du design et le créateur vient de mettre au point un nouveau procédé de moulage dans sa société familiale, Stamp, consacrée à la fabrication de peignes.
Henry Massonnet griffonne alors un tabouret pratique et transportable à destination de ces clients pêcheurs pour qui il imagine déjà des glacières. En trois clics, les deux éléments coniques et creux sont assemblés et l’assise montée. Du jamais-vu. Logiquement, le succès du Tam Tam dépasse très vite le simple bord des rivières pour devenir très populaire. Coup de projecteur imprévu en 1969, Brigitte Bardot prend la pose dans son salon pour le magazine Ici Paris avec plusieurs modèles. En dix ans, plus de 12 millions d’exemplaires sont vendus, au prix de 15 francs, et le Tam Tam devient objet culte. Dans la foulée, il entre dans les collections du Musée d’art moderne de New York en 1970 et son créateur au Guinness Book.
Mais la crise pétrolière de 1973 met à mal l’industrie du plastique et cette longue et mauvaise passe aura raison du tabouret. Henry Massonnet en arrête la production en 1980. Pendant vingt ans, les moules originaux n° 169 prennent la poussière. Mais, au début des années 2000, Sacha Cohen, un passionné de son design, s’active pour faire reprendre la production française au sein même de l’usine Stamp, toujours située à Nurieux, dans cette région de l’Ain surnommée « Plastic Vallée ».
Les grandes enseignes de décoration s’enthousiasment de ce retour et mettent le Tam Tam dans leurs catalogues, d’Habitat aux centres Leclerc (à partir de 19 euros). Des copies chinoises viennent aussi inonder le marché. En 2019, 200 000 pièces originales ont encore été vendues. Ses déclinaisons se sont multipliées et, désormais, un site Internet, Mytamtam.fr, permet de modeler le tabouret à son goût, avec des coloris pop, fluo ou des motifs arty. Une étonnante renaissance.
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