Maltraité en Guadeloupe, Gamin commence une nouvelle vie de chien-flic en Normandie

Publié le par Ricard Bruno

Maltraité en Guadeloupe, Gamin commence une nouvelle vie de chien-flic en Normandie

Gamin, jeune berger malinois, a été sauvé d’un triste sort en Guadeloupe, avant d’intégrer une unité de police à Caen (Calvados), qui l’a formé à son nouveau travail de chien de patrouille.

Gamin n’allait pas rester tout seul dans ce bois. Découvert à la mi-janvier 2021, ce berger malinois est alors attaché à un arbre, amaigri, derrière une plage de la commune du Moule, au nord-est de la Guadeloupe.

« Des touristes l’avaient signalé à Secours Animaux Guadeloupe, une association avec qui on collabore depuis décembre 2019, raconte Vanessa Pecullo, bénévole du refuge SPA (indépendante) de Verson, près de Caen (Calvados). Il était attaché depuis si longtemps avec le même collier, qu’il lui était rentré dans la peau. » Presque adulte, l’animal pèse pourtant à peine 19 kg.

Le collier que le berger a porté pendant plusieurs mois, attaché à un arbre, avait fini par rentrer dans sa peau. (Photo : Ouest-France)

Gamin lorsqu’il a été récupéré en Guadeloupe : très amaigri comme on le voit avec le dessin de ses côtes, il pesait à peine 19 kg. (Photo : Ouest-France)

À la mi-janvier 2021, les membres de l’association de Guadeloupe entament des discussions avec le propriétaire du malinois visiblement maltraité, pour le récupérer. Négociation peu évidente de prime abord, l’homme venant à leur reconnaître être armé d’un sabre… Il finit par se laisser convaincre de leur remettre Gamin.

 

Pas facile à recaser

Commence alors un étonnant parcours pour ce chien rescapé. Secours animaux Guadeloupe ne dispose pas de véritable refuge avec des boxes pour garder les animaux recueillis : elle les confie à des familles d’accueil. Mais prendre chez soi un tel spécimen, qui a été maltraité, n’est pas évident : « Le malinois est un chien de travail, rappelle Vanessa, de la SPA. Si vous ne l’occupez pas, il peut occasionner de gros dégâts. »

Quand les Antillais évoquent son cas avec les Normands, ces derniers songent tout de suite à une orientation pour le quadrupède, inépuisable par sa génétique : l’unité canine de la police de Caen en Normandie par l’intermédiaire du refuge de Verson, distant d’une dizaine de kilomètres, qui travaille depuis plusieurs années avec ce service.

Comme quatre à cinq chiens par mois, en moyenne, Gamin prend l’avion pour Paris, après avoir subi vaccins et tests médicaux. Il traverse l’Atlantique sur un vol de fret, en partenariat avec une compagnie aérienne. Il est ensuite récupéré, avec ses compagnons de voyage, par les bénévoles de la SPA de Verson. « Il est parti directement à la police, vu son âge et son comportement », précise Vanessa.

Le berger malinois avec les deux dresseurs de l’unité canine de la police de Caen. (Photo : Ouest-France)

Une seconde chance pour des chiens difficiles

Xavier et Olivier, les deux dresseurs de l’Unité canine légère (UCL) de la police de Caen ont aussitôt vu qu’il avait du potentiel : en plus des sept chiens de leur service, les fonctionnaires forment des canidés pour d’autres unités, comme ils nous l’expliquaient fin décembre 2020, lors du reportage que nous leur avions consacré. Et la SPA est l’un de leur partenaire préféré ! « On offre à ces chiens une seconde chance : sinon, pour certains qui ont un comportement incompatible avec l’intégration dans une famille, ce serait l’euthanasie. »

Reprise de poids

Gamin est de ceux-là, même si le duo a découvert, en lui, « un chien très gentil, pas agressif, très sport dans les exercices ». Pendant un mois et demi, il a rapidement intégré son rôle de chien de défense-intervention : il accompagnera des policiers durant leurs patrouilles. Le berger malinois, à bientôt deux ans et demi, s’est également remplumé, grâce aux bonnes gamelles de l’unité canine : « On l’a pesé mercredi, il faisait 24 kg, et ça va encore monter. »

amin avec Xavier, l’un des deux dresseurs du berger malinois, dans l’unité de police de Caen (Calvados), qui l’a formé à son nouveau travail de chien de patrouille. (Photo : Ouest-France)

 

Ce lundi 26 avril, Gamin est parti terminer son cursus au centre de formation de la police à Oissel, près de Rouen, où il composera probablement un binôme avec un maître-chien fraîchement émoulu. Pour démarrer, sur le terrain, sa nouvelle vie de chien-flic, loin de son calvaire des tropiques.

Source de l'article : Cliquez ICI

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article