La fondation Brigitte Bardot porte plainte pour maltraitance animale contre une manade héraultaise
Suite au signalement d'une riveraine, la fondation Brigitte Bardot a porté plainte contre la manade des Saladelles à Valergues (Hérault). L'association de protection des animaux dénonce des situations de maltraitance. Le manadier se défend et dit respecter les traditions camarguaises.
C'est au détour d'une promenade que Christelle Gossart a été interpellé par le pellage d'une quinzaine de veaux. Des lambeaux de peau sur le flanc, des plaies sanglantes et des "marques énormes" ont coupé le souffle à cette habitante de Mudaison, au nord de Mauguio.
Dans la foulée, elle publie un message sur Facebook dans lequel elle pointe la manade des Saladelles, implantée à Valergues (Hérault). S'en suit une plainte déposée par la fondation Brigitte Bardot.
Appel au boycott
Dans son post du 7 avril, Christelle Gossart appelle clairement à boycotter les produits issus de la manade des Saladelles. "Pour ne pas cautionner la maltraitance animale", explique-t-elle. Un message qu'elle temporise aujourd'hui : "Je ne veux pas dénigrer le travail du manadier, _je veux juste faire cesser les situations de souffrance_."
Christelle Gossart
L'éleveur, lui, ne se reconnaît pas dans ces accusations. Guillaume Bianchi a 27 ans et aujourd'hui 150 vaches et taureaux. "Il est normal qu'une croûte se forme après le marquage. C'est normal. Après on leur passe un produit antiseptique. Tout cela est prévu dans le cahier des charges de la race Camargue", détaille-t-il.
Guillaume Bianchi, le manadier
Christelle Gossart ne l'entend pas de cette oreille : "Quand il est bien fait, le marquage ne doit pas être plus profond que la première couche de cuir. Là, les veaux avaient des cicatrices ensanglantées de la taille d'une main." Pour cette dessinatrice, c'est le signe que le "marquage est raté".
Respect de la tradition
Le marquage au fer rouge est systématique dans les manades pour garantir la filiation des espèces camarguaises, dont certaines sont en voie de disparition. L'éleveur mis en cause le pratique depuis 9 ans. "Je pense bien faire les choses", clame-t-il.
L'enquêtrice de la fondation Brigitte Bardot à l'origine de la plainte pour maltraitance estime, elle, que ce n'est pas fait dans les règles de l'art. "Je suis souvent dans les manades et je n'ai jamais constaté autant de méfaits sur des animaux. Jamais.", appuie Sylvie Baillieu.
L'affaire pourrait se régler devant les tribunaux. L'éleveur envisage à son tour de porter plainte contre Christelle Gossart et la fondation Bardot pour diffamation. Il affirme par ailleurs s'être mis en conformité suite aux deux inspections des services vétérinaires de la préfecture (avril et septembre 2021) qui avaient notamment pointé des "infractions sur l'identification" des animaux.