Abandon des animaux : ce que prévoit le Plan national 2025 pour mieux protéger chiens et chats
Plus de 100 000 animaux de compagnie seraient abandonnés chaque année en France, selon les chiffres de la Fondation Brigitte Bardot. Parmi eux, 60 % le sont pendant la période estivale, entre juin et août. Un chiffre qui fait de la France un des tristes champions européens en la matière.
Face à cette réalité, le gouvernement, sous l'impulsion du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a mis en place un plan structuré autour de plusieurs axes : prévention, responsabilisation et soutien aux structures d’accueil. Ce plan a été élaboré en collaboration avec les vétérinaires, les associations de protection animale, les maires ruraux et les acteurs du monde agricole.
Le Plan national 2025 ne se contente pas de communication. Il comprend plusieurs dispositifs concrets, dont certains sont déjà en vigueur, d'autres en cours de déploiement :
L’objectif principal est de réduire de 30 % le nombre d’abandons d’ici 2027. Pour y parvenir, le gouvernement souhaite aussi renforcer le rôle des collectivités locales, en leur confiant plus de moyens pour agir sur le terrain : stérilisation des chats errants, soutien aux associations, et meilleure traçabilité des propriétaires via l’I-CAD.
Le gouvernement mise également sur une responsabilisation plus poussée des futurs propriétaires. Désormais, toute adoption via un refuge ou un élevage doit être précédée d’un certificat d’engagement et de connaissance, signé au moins 7 jours avant l’adoption.
Ce document rappelle les besoins physiologiques, comportementaux et médicaux de l’animal, ainsi que la durée de vie moyenne de l’espèce concernée. Une mesure saluée par les professionnels du secteur, comme les vétérinaires, qui y voient un outil de pédagogie mais aussi de dissuasion pour les adoptions irréfléchies.
Si ces mesures sont globalement bien accueillies, certaines associations pointent un manque de fermeté sur les sanctions. En effet, l’abandon d’un animal reste un délit puni de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende, mais ces peines sont rarement appliquées dans leur totalité.
Par ailleurs, la vente entre particuliers, bien que plus encadrée, demeure une faille difficile à contrôler. De nombreux animaux continuent de changer de main sans suivi sanitaire ni traçabilité. Les plateformes en ligne doivent renforcer leurs systèmes de vérification, mais les contrôles restent encore trop faibles.
Ce Plan national 2025 est un signal fort de l'État pour mieux protéger les animaux de compagnie. Il est encore trop tôt pour juger de son efficacité réelle, mais il marque un tournant dans la manière de traiter le sujet de l’abandon.
La réussite de ce plan dépendra aussi de l’engagement collectif : des citoyens, des vétérinaires, des associations, des collectivités… et surtout d’une volonté politique durable.
Car protéger les animaux, c’est aussi faire société autrement : avec plus de respect, de prévoyance et de responsabilité.