Des conditions "indignes" pour les chevaux lors de balades en calèche à Roquebrune-sur-Argens? La Ville et le propriétaire se défendent
La fondation Brigitte Bardot s'est fendue d’un tweet, épinglant des conditions "indignes" pour les chevaux de trait. La Ville de Roquebrune-sur-Argens ainsi que le propriétaire s’en défendent, et souhaitent apaiser les tensions.
La commune de Roquebrune-sur-Argens laisse-t-elle dépérir des chevaux en plein soleil, attelés à des calèches, dans le but de transporter des touristes tout l’été?
C’est le sens d’un tweet sans équivoque posté par la fondation Brigitte Bardot. L’association qui lutte contre la maltraitance animale s’est fendue d’un petit texte, accompagné d’une photo postée par l’office de tourisme de Roquebrune-sur-Argens elle-même, qui fait la promotion l’activité qui se déroule, selon l’office, "à l’ombre des arbres" et "le long du lac de l’Aréna." Ajoutant au passage que "les horaires sont variables en fonction des conditions climatiques."
#Honteux Alors que des chevaux tombent et meurent d'épuisement d'avoir transporté des touristes en pleine canicule, en Espagne, en Italie, en Grèce etc... la ville de
a décidé de mettre en place des navettes en calèche toutes les 30 minutes, dans un village médiéval aux rues pavées, tous les jours et parfois même le soir ! Et ce pendant tout l’été, alors que les vagues de canicule se font déjà sentir… Sous prétexte de “mobilité douce”, c’est des êtres sensibles qui payent le prix de ces navettes. Ce dispositif, validé par le maire et un membre du conseil municipal “adjoint délégué à la cause animale”, est indigne de la part d’une ville pourtant labellisé “Ville amie des animaux” !
La Ville dit veiller au bien-être des animaux
Si sur le papier cela semble vertueux pour ces animaux qui souffrent tout autant, sinon plus, que les humains de la chaleur. Mais dans les faits, l’association, que Var-matin n’est pas parvenu à joindre, ne semble pas convaincue par ces arguments.
"La ville de Roquebrune a décidé de mettre en place des navettes en calèche toutes les 30 minutes, dans un village médiéval aux rues pavées, tous les jours et parfois même le soir! Et cependant tout l’été, alors que les vagues de canicule se font déjà sentir…" Un message qui qualifie ce dispositif touristique "d’indigne", rappelant qu’en Espagne, en Italie ou en Grèce, des chevaux meurent tous les jours ce cela.
Le maire de Roquebrune-sur-Argens, Jean Cayron, a répondu via un post Facebook à l’association. Extrait: "Bien évidemment, en raison de la canicule actuelle, les chevaux ne circulent ni sur la chaussée bitumée ni dans la cité médiévale. Ils sont positionnés en bordure du lac de l’Aréna, dans un espace boisé et ombragé. Ils sont abreuvés et nourris au foin à volonté et ne font aucune sortie, a minima entre la pause méridienne et 17 heures, au pic de la chaleur. La Ville de Roquebrune-sur-Argens, qui propose ces sorties gratuites, met un point d’honneur à veiller à la qualité de vie des animaux."
L’édile met également en avant le propriétaire des chevaux, citant ce dernier: "Nos modèles de chevaux permettent de travailler dans les meilleures conditions et conformations physiologiques et nous les préparons durant une année au travail. Ce ne sont pas des chevaux de trait dédiés à l’agriculture, mais bien au carrossage hippomobile. Il faut aussi comprendre que leur résistance thermodynamique est différente de celle de l’être humain et qu’ils aiment rester au soleil."
L’éleveur, toujours via le post Facebook du maire, précise également que "les images diffusées montrant des chevaux morts d’épuisement à l’étranger n’ont rien de comparable avec les pratiques en France. Des chevaux de selle, sans résistance appropriée, sont utilisés et c’est déplorable. En France, cela ne se pratique pas, le suivi véto sanitaire est exigeant et il y a des années qu’un drame ne s’est pas produit."
Le propriétaire cherche l’apaisement
Contacté, Steve Latruffe, le propriétaire du centre équestre Les Crins de Gaïa, confirme ses propos rapportés par la Ville et poursuit son propos, indiquant avoir changé de braquet pour conforter les personnes soucieuses du bien-être animal et sceptique.
"Nous avions une solution bis qui paraissait aussi offrir aux gens un parcours de qualité et qui ne passait pas par le village, comme testé lors de la première semaine. On s’est aussi ravisé car la balade autour du lac était plus de confortable pour les chevaux. Ce choix était en discussion avec la mairie, qui n’a mis aucune pression. Tout cela a conforté notre idée pour apaiser les critiques, même si ça reste infondé, d’après mon expérience de plus de 15 ans."