Les anti-corridas sortent l’épée
C’est un débat qui n’a pas de sens. Et qui, pourtant, revient régulièrement, en toile de fond de la temporada. Cette année, l’acharnement des anti-corridas est monté d’un cran. Élections capitales aidant, les associations abolitionnistes ont redoublé d’efforts pour imposer à l’opinion publique leur point de vue (pas pour imposer mais pour ouvrir les yeux au grand public!). Des personnalités comme Renaud, Surya Bonaly ou Jean-Claude Van Damme ont pris leur plume pour implorer le président de la République d’arrêter ce qu’ils considèrent comme un massacre, un spectacle de torture anachronique dans une société moderne.
Les trois principaux mouvements - CRAC, FLAC et SPA - ont uni leurs bataillons pour financer un spot publicitaire que le Bureau de vérification de la publicité a rejeté en raison de ces images violentes (vous appelez cela des images violentes, c'est vraiment se foutre des gens!). D’immenses panneaux ont longé la route des ferias, des avions laissant flotter leurs revendications ont survolé les grandes arènes, de maigres cortèges d’opposants ont scandé leur révulsion. Seule démonstration de force de cette croisade : les quelque 200 000 signatures d’une pétition paraphée, elle aussi, par certains « peoples » (et alors cela vous dérange tant que cela que des peoples rejoignent le rang des amis des animaux!)
Si les militants de la cause animale mènent un combat honorable, ils ne peuvent prétendre détenir la vérité. Et surtout pas traiter les aficionados d’assassins, de sans-coeur (pour moi ce sont bien des assassins et des sans coeur!). Les Brigitte Bardot et consorts reprochent à certains politiques de cautionner une tradition barbare. Il est vrai, le gouvernement compte de nombreux adeptes de la corrida : François Fillon, Michèle Alliot-Marie, ou encore Roselyne Bachelot, qui vient de se montrer sur les gradins dacquois. Et d’interpeller en mars dernier jusqu’aux députés européens. Pourquoi ne pas accuser ces mêmes responsables de manquer de respect aux droits humains et sociaux ? (chacun fait et s'engage dans la cause qui lui tiens à coeur, vous ne faites que critiquer, bougez un peu vos fesses au lieu de les faire reluire sur votre chaise de bureau!)
De son côté, Nicolas Sarkozy, que l’on ne peut pas classer parmi les anti, a promis d’aborder le sujet lors du Grenelle de l’environnement, en passe de devenir une auberge espagnole. C’est d’ailleurs chez nos voisins ibériques, inventeurs de la corrida, que les opposants à la tauromachie ont marqué le plus de points ces dernières années. En 2004, la municipalité de Barcelone s’est ainsi proclamée « ville antitaurine ». Et les seules arènes encore en activité de la capitale catalane vont accueillir dès l’an prochain un marché aux puces.
En France, au contraire, d’anciennes villes de tradition taurine ont repris le flambeau comme Fréjus (Var), Carcassonne (Aude) ou Fenouillet (Haute-Garonne), dans la banlieue toulousaine. La
corrida suscitera toujours les passions. Mais, à défaut de se comprendre, pro et anti auraient tout intérêt à se respecter.(je en porte pas du tout dans mon coeur ceux
qui massacre pour le plaisir sadique d'une poignée de ramolis du bulbe)
BRUNO RICARD (en ROUGE, mes commentaires)
Url del'article (si on peut appeler cela un article de presse)
http://www.humanite.fr/2007-08-21_Societe_Les-anti-corridas-sortent-l-epee