Sur Gainsbourg, se faire son propre film

Publié le par Ricard Bruno

















Pendant quarante ans, Gainsbourg n'a cessé de créer des associations et des correspondances entre mots, images et musiques. L'exposition englobe ces trois dimensions pour un voyage dans l'univers de l'artiste.

À Paris, à la Cité de la musique, une exposition découpe habilement des tranches de sa vie pour mieux nous ramener à lui.

L'expo en images
Jane parle, Jane est jeune, Jane est nue, Jane est provocante... Jane Birkin, la femme de sa vie. Plus loin, volent les cheveux de BB, dansent les jambes de BB... Brigitte Bardot, la maîtresse de ses rêves. Il y en a des femmes dans cette exposition. Évidemment. À commencer par sa mère, jeune, à côté de son père. Et à la fin, Bambou, dans une oeuvre en polaroïds de l'artiste Stefan de Jaeger.

Comment présenter Gainsbourg, encore et encore ? Frédéric Sanchez, commissaire de l'expo et plasticien, a tout réécouté, revu, relu. Et il a imaginé des totems d'images fixes, animées, silencieuses, sonorisées. La première période (1958-65) est bleue. Celle de l'apprentissage, de sa vocation avortée de peintre, de sa rencontre avec Boris Vian, du jazz. Le deuxième espace est celui des idoles, du yéyé, France Gall, Françoise Hardy, BB...

Puis, c'est la Décadanse, emmenée par Je t'aime moi non plus (1969). Jane est partout. Années érotiques, Rock around the bunker, émergence du mouvement punk. Non seulement Gainsbourg sent les bruits de son époque, mais souvent, il les précède. À la quatrième et ultime période (Ecce homo), Gainsbourg balance reggae (1979). Il devient une star.

Une vie extraordinaire en images et en sons. Bouts de clips, de films, de concerts, de documents. Avec une vingtaine de voix (de Deneuve à Paradis) qui égrènent la poésie du maître. Comment visiter cette expo ? En picorant, selon vos goûts, vos souvenirs de celui qui a occupé, un peu ou beaucoup, nos vies. Voilà la bonne idée de Frédéric Sanchez : « C'est d'abord une exposition sur la musique de Gainsbourg. Parce qu'on se construit des souvenirs avec la musique. Il faut donc qu'en se promenant dans l'expo, chaque personne puisse se faire son propre film. »

Michel TROADEC.

À Paris, Cité de la musique, 221 av. Jean-Jaurès (métro Porte de Pantin), du 21 octobre au 1er mars 2009 (fermé le lundi). 8 €/4 €. Rens. 01 44 84 44 84 (ou
www.cite-musique.fr). L'exposition présente de nombreux objets et oeuvres d'art ayant appartenu à Gainsbourg, la partition d'une de ses premières chansons, en 1955, signée sous le nom de Julien Grix, 300 pochettes de 45 tours...

Source : http://www.ouest-france.fr/Sur-Gainsbourg-se-faire-son-propre-film/re/actuDet/actu_3639-726162------_actu.html
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