Corridas: Bardot fustige la "partialité" et la "lâcheté" du Conseil constitutionnel
Brigitte Bardot a accusé jeudi les membres du Conseil constitutionnel de partialité et de lâcheté après la décision prise par les Sages le 21 septembre de déclarer l'organisation de corridas en France conforme à la Constitution.
Revenant sur l'alinéa 7 de l'article 521-1 du Code pénal, qui établit un régime dérogatoire à la loi réprimant la cruauté envers les animaux, Brigitte Bardot estime que "les Français sont scandalisés par la non-décision rendue par le Conseil constitutionnel sur l'incohérence flagrante, l'injustice (de cet article) qui autorise la torture animale dans les régions à tradition ininterrompue", écrit-elle dans un courrier adressé au président du conseil Jean-Louis Debré dont une copie a été transmise à l'agence Sipa.
A l'instar de nombreuses associations de défense de la cause animale, B.B n'admet pas "le passe-droit" dont bénéficie l'organisation de corridas en France, et dénonce la "peur de représailles", qui selon elle a motivé la décision rendue par les Sages.
"J'accuse le Conseil constitutionnel de n'avoir pas répondu à la question posée", tranche-t-elle, estimant qu'"aucun juriste digne de ce nom n'admettra cette aberration d'une exception reposant sur une notion de tradition locale ininterrompue" qui n'"est pas définie, et ne peut donc avoir aucune clarté pour un esprit normalement constitué". Soulignant qu'à Alès (Gard) ou à Carcassonne (Aude), des corridas ont été organisées après respectivement 70 et 50 ans d'interruption, elle invite les Sages à réfléchir à la définition de la mention "tradition locale ininterrompue".
"J'accuse les membres du Conseil d'avoir fait preuve de partialité", poursuit Brigitte Bardot avant de mettre nommément en cause certains des Sages de la rue Montpensier, tel Michel Charasse "ouvertement pro-chasse", et à qui elle reproche d'avoir déclaré par le passé "sans nos amis les chasseurs, les renards attaqueraient les vieillards dans le métro".
Pointant des "conflits d'intérêt évidents", Bardot juge que le Conseil constitutionnel "ne s'est pas donné les moyens d'étudier, avec objectivité et sur des principes de droit, les éléments qui lui ont été transmis". Si "naïvement" l'ancienne actrice lui faisait confiance, l'institution présidée par Jean-Louis Debré a désormais "perdu tout crédit" à ses yeux, conclut-elle avant de demander "des éclaircissements sur les décisions prises par les lâches" et qui relève, selon elle, d'un abus d'"autorité".
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