Les Chinois vont pouvoir manger du phoque!!!

Scène de chasse de phoque dans le Golfe du Saint-Laurent, en 2005 Les importations de phoque, interdites en
Le Canada peut se réjouir, les phoques un peu moins. L’Europe ayant fermé ses frontières aux importations de produits issus du phoque, les pêcheurs et les industriels canadiens recherchaient de nouveau débouchés. La Chine pourrait bien être leur nouvel eldorado: le pays a autorisé l’importation de viande et d’huile de phoque, a annoncé mercredi la ministre des pêches canadienne, Gail Shea.
«Le marché chinois est un gros potentiel pour l’industrie canadienne du phoque», a déclaré la ministre, actuellement en voyage à Pékin. Elle espère que ce sera une porte ouverte pour de futures importations de peaux de phoques.
Les importations de produits issus du phoque sont interdites en Europe à la suite de vives protestations de la part des groupes de défense des animaux. Les méthodes de pêche ont été reconnues cruelles par les autorités et les images de bébés phoques ensanglantés ont marqué les esprits.
Mais en Chine, on fait moins de cas de la cause animale. Les associations pour les droits des animaux ne sont pas encore parties à l’attaque, l’Ifaw (Fonds international pour le bien-être des animaux) ayant déclaré mercredi que l’accord entre la Chine et le Canada est seulement « politique » et que la viande de phoque n’arrivera pas sur les tables chinoises. «Nous croyons que les consommateurs chinois, comme les Européens, ne cautionneront pas l’horrible massacre des bébés phoques et rejetteront la viande ou l’huile obtenues par la cruauté», déclare l’organisation dans un communiqué.
Les pêcheurs canadiens, principalement des Inuits, se défendent d’utiliser des pratiques cruelles et accusent l’Europe de bannir des méthodes traditionnelles. Mary Simon, leader de la communauté Inuit du Canada, s’est félicitée de l’accord passé avec la Chine: «Je suis enchantée que le gouvernement chinois ait dépassé les mythes et les erreurs qui ont été propagées par les extrémistes des droits des animaux dans le monde, et notamment en Europe».
Selon les autorités canadiennes, l’arrêt du commerce avec l’Europe représenterait une perte de 5,4 millions de dollars canadiens (environ quatre millions d’euros). Le marché chinois n’a pas encore été évalué, mais la Chine représente déjà le troisième marché d’exportation pour les produits de la mer canadiens.