Manifestation à Bruxelles contre l'abattage des jeunes phoques
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi devant les institutions européennes à Bruxelles pour réclamer l'arrêt de l'importation des peaux de jeunes phoques dans l'Union européenne et inviter la présidence française de l'UE à agir.
"Nous sommes venus pour soutenir les projets du commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas et montrer les attentes des citoyens", a expliqué un des organisateurs du rassemblement, Christophe Marie, membre de la Fondation Brigitte Bardot.
L'ancienne star du cinéma, engagée depuis 30 ans dans le combat pour faire cesser l'abattage des bébés phoques, n'avait pu faire le déplacement pour des raisons de santé.
"Fourrure = torture", proclamait une pancarte tenue par deux jeunes manifestantes devant la tribune dressée sur le terre-plein face aux sièges de la Commission européenne et du Conseil des ministres, et flanquée d'un gigantesque bébé phoque gonflable.
Aucun commissaire n'était présent mardi à Bruxelles. Ils étaient tous à Paris pour le lancement du semestre de la présidence française de l'UE.
"Nous savons que M. Dimas est à Paris et nous manifestons pour lui demander de présenter vite ses propositions. Selon nos informations, la France s'est engagée à les soutenir", a souligné Christophe Marie.
"Nous vous supplions d'agir vite", lui a demandé Brigitte Bardot. "Je compte infiniment sur vous et vous remercie par avance de ne pas trahir ma confiance", a-t-elle ajouté.
Stavros Dimas a l'intention de mettre en place une législation visant à interdire l'importation et la vente de produits dérivés des phoques chassés et tués de façon inhumaine. Mais il n'a à ce jour donné aucune date pour la présentation de cette proposition de loi aux Etats membres et au Parlement européen.
"La proposition pourrait être présentée en juillet et la présidence française va tenter de la faire discuter au mois d'octobre", a toutefois assuré Christophe Marie, citant des responsables du gouvernement français.
Les défenseurs des animaux réclament une "interdiction totale et sans conditions", mais il est "impossible" pour la Commission de satisfaire cette exigence, a souligné une source européenne.
"L'interdiction ne sera pas totale, car on ne peut tout simplement pas le faire", a-t-elle expliqué à l'AFP.
Les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) constituent de sérieuses entraves à une interdiction totale.
"Des critères vont être prévus. Les pays ou les commerçants qui voudront importer les peaux et autres produits obtenus de la chasse aux phoques devront montrer que les animaux ont été tués sans souffrances", a précisé la source européenne.
Les défenseurs des animaux refusent toutefois ces concessions. "Nous parlons d'une interdiction complète et elle s'applique à tous les pays pratiquant la chasse commerciale" aux jeunes phoques pour leur fourrure, insiste ainsi le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), citant le Canada, la Russie, la Finlande et le Danemark par l'intermédiaire du Groenland.
Le Canada a autorisé début mars l'abattage de 275.000 phoques cette année, en légère hausse par rapport au quota autorisé de 270.000 animaux pour 2007.
La Belgique et les Pays-Bas ont interdit l'importation des peaux et des produits dérivés du phoque. La Croatie, la Slovénie, l'Allemagne et l'Autriche ont pris des mesures pour fermer leurs marchés à de telles importations. L'Italie envisage également de le faire.
Source : Internet