Décès de Jeanne Moreau...
Quelle triste nouvelle j'apprend ce matin, le décès de cette très grande actrice qui marqua à jamais le cinéma Français...j'avais eu l'occasion de l'avoir au téléphone...que je suis triste par cette disparition...
Adieu Jeanne...
Bruno Ricard
Quand on balaye la vie et la filmographie de Jeanne Moreau, il est troublant de constater à quel point elle a incarné l’évolution ou plutôt les révolutions de la féminité. Elle a été une jeune fille très libre qui étudie le théâtre en cachette de ses parents. Une jeune femme libérée qui se marie une première fois à 19 ans, accouche le lendemain de ses noces et divorce deux ans plus tard. Et nous sommes en 1951, rendez-vous compte ! La comédienne passera par la Comédie Française, le Théâtre national populaire de Jean Vilar et Avignon avant de découvrir le cinéma en 1950.
Très vite, la beauté garçonne et sauvage de Jeanne Moreau l’oriente vers des personnages vénéneux : Ascenseur pour l’échafaud puis Les amants de Louis Malle imposent son visage et son timbre de voix que la chanson de Jules et Jim pour Truffaut en 1962 révèle au très grand public. Les années 60 seront les siennes et les plus grands réalisateurs la réclament : Orson Welles dans Le procès, Jacques Demy dans La baie des anges, Luis Bunuel dans Le journal d’une femme de chambre, Louis Malle dans Viva Maria au côté de Bardot, François Truffaut dans La mariée étaient en noir ou Philippe de Broca dans Le plus vieux métier du monde.
Mata Hari, la Reine Margot, la Grande Catherine : Moreau la scandaleuse, Jeanne la croqueuse d’hommes mène à l’unisson sa vie à l’écran et en dehors. Femme moderne, engagée, populaire, sa notoriété dépasse largement les frontières de l’hexagone : Jeanne Moreau sera deux fois présidente du festival de Cannes en 1975 et 1995.