Le Métier de comédien, plein soleil sur Maurice Ronet
« Oh là là ! » C’est sur ces mots que Maurice Ronet (1927-1983) accueille le mari de sa maîtresse dans La Femme infidèle de Chabrol. La tentation n’est pas mince de reprendre l’exclamation pour saluer la réédition en un seul volume de deux livres introuvables sur l’acteur, des entretiens avec le journaliste Hervé Le Boterf (1977) et un hommage signé Jean-Pierre Montal, romancier doué, aux formules à la hussarde (2013).
Ronet est un cas à part. Dans le cinéma français, il détonne. À l’écran, Delon passait son temps à l’occire. Dans Le Feu follet, son rôle phare (tweed et whisky), pour lequel il avait perdu 10 kilos, il se chargeait lui-même de la tâche. Trop jeune pour avoir combattu pendant la Seconde Guerre, il endossait souvent l’uniforme dans ses films. Dans sa bibliothèque s’alignaient Poe, Céline, Schopenhauer. Il avait écrit un essai sur Kierkegaard, voulu être peintre.
On le croisa en fils à papa richissime dans Plein soleil, roulant en Maserati dans La Piscine, en débauché…