Brigitte Bardot et Repetto : cette ballerine a conquis le monde!
Comme "dieu créa la femme", Brigitte Bardot demanda en 1956 à Repetto de lui créer la ballerine Cendrillon. Depuis, cette chaussure légère devenue le modèle « BB » ne quitte plus les pieds des branchées et les pages des magazines de mode du monde entier. C'est en Périgord vert, à Saint-Médard-d'Excideuil, dans ses locaux en bord de rivière, que Repetto réalise 85 % de sa production de chaussons de danse et de ballerines, le reste étant confectionné au Portugal, selon les critères de la marque.
Aujourd'hui, 130 personnes travaillent dans les ateliers et réalisent les pièces selon la méthode du « cousu-retourné ». Mais face au succès de la marque, les lieux sont devenus un peu trop étroits. Un projet d'agrandissement est donc à l'étude depuis plusieurs mois. « Nous produisons 1 700 paires par jour ici. Notre objectif est de passer à terme à 6 000 paires par jour. Deux sociétés travaillent sur une étude d'agrandissement et devraient rendre leurs conclusions bientôt. On verra à ce moment-là si on agrandit l'existant ou si on refait », explique Paul Gilles, directeur du site et industriel de Repetto.
80 modèles par saison
Repris en 1999 par Jean-Marc Gaucher, Repetto, référence dans le monde de la chaussure de danse, a pris un virage radical à ce moment-là en décidant de se diversifier et en se tournant vers un public plus large. « On a surpris pas mal de monde à l'époque. Beaucoup de professionnels n'ont pas compris alors que le grand public et le milieu du textile ont de suite adhéré », poursuit le directeur.
Et depuis quatre ans, c'est la folie Repetto. Les chaussures se vendent pour moitié en France et à l'étranger. De cinq modèles de base, la marque est passée à 80 par saison, avec des teintes déclinées à l'envi. Il arrive même que, pour des souliers vernis, on demande « le coloris Repetto ». La production se fait très en avance. La collection estivale est mise en fabrication à la mi-octobre et la gamme pour l'été 2011 est déjà bouclée depuis un mois et demi.
En plus des produits pour les boutiques Repetto, la marque répond aux sollicitations des grands noms de la mode en réalisant des créations spécifiques vendues chez Colette à Paris, ou encore pour la griffe Comme des Garçons ou Karl Lagerfeld pour Chanel.
Tout ça, confectionné au cœur de la Dordogne. Les salariés, âgés de 35 ans en moyenne, travaillent avec minutie dans le grand atelier, où les chariots de ballerines voisinent avec les belles boîtes à chaussures laquées noires (les dernières productions, enveloppées dans un papier de soie rose).
Des convoitises
« Nous sommes à l'étroit. On s'arrange pour le moment. Il faudrait multiplier la surface de l'atelier par trois. Nous voulons que nos employés travaillent dans de bonnes conditions, avec des postes bien adaptés, dans un local à température constante », détaille Paul Gilles, qui a conscience que « la mariée est belle » et qu'elle attire les convoitises. Mais pour le moment, Repetto « tient à fabriquer en France et en Dordogne ».
Le Périgord étant loin de Paris, temple de la mode, la marque a opté pour deux pôles, un dans la capitale, l'autre en Dordogne. « C'est la solution qui a été retenue. Toute la technique et le savoir-faire ballerines et chaussons de danse sont ici. Les ventes, le marketing, les stylistes sont à Paris et, là-bas, il n'y a pas de problèmes de recrutements », note-t-il.
En Dordogne, en revanche, la tâche est plus compliquée pour cette entreprise qui a besoin de personnel qualifié. Alors, Repetto a décidé de jouer la carte de l'humain et les personnes recrutées dans les ateliers sont formées par la maison qui dispose d'un gros budget pour cela. Du « gravurage » au collage des semelles en passant par les plis à la main des pointes des danseuses, tous les ouvriers des ateliers sont polyvalents.
Avec de nouvelles ouvertures de boutiques en France et dans le monde, Repetto poursuit son ascension dans le milieu de la mode. L'agrandissement est vital pour la société qui s'est relevée seule de sa précédente crise. « Il va y avoir des décisions à prendre rapidement », glisse Paul Gilles qui attend les travaux dès 2011.
Source : http://www.sudouest.fr/2010/06/03/cette-ballerine-a-conquis-le-monde-107750-4625.php