Elevage de chiots de Montichiari : il faut en finir avec l'expérimentation animale
Des chiots libérés par des militants de la cause animale, à Montichiari, le 28 avril 2012
Samedi 28 avril. Derrière les barbelés, enfermés dans des bâtiments, 2.500 beagles attendent d’être sacrifiés sur l’autel de la science. La scène pourrait se dérouler à Mézilles, dans
l’Yonne, où un élevage intensif de chiens mobilise chaque année contre lui de nombreux opposants à l’expérimentation animale. Seulement, nous sommes à Montichiari en Italie, où plus de mille militants se sont réunis devant les grilles de la compagnie "Green Hill" pour dénoncer l’expérimentation
animale.
Depuis plusieurs années déjà, les activistes-humanistes agissent avec force et efficacité en Italie, contre les pourvoyeurs d’animaux de laboratoire. L’ancienne ministre du Tourisme,
Michela Vittoria Brambilla (lien en italien), milite à leurs côtés pour dénoncer la vivisection. Elle a
visité cet élevage et son témoignage éclaire sur le quotidien de ces malheureux cobayes.
L'air est lourd, irrespirable, mais les lucarnes doivent rester fermées "pour ne pas contaminer les cobayes" m'explique-t-on. Les chiens de "Green Hill" n'auront jamais la possibilité de
sortir de ces cages, de voir la lumière du soleil, de respirer à pleins poumons. Ils ne sauront jamais ce que signifie "courir dans l'herbe". Utilisées comme des machines pour produire
autant d'infortunés comme elles, les "reproductrices" s'occupent avec une tendresse désespérée de leurs petits, certaines que, cette fois encore, viendra quelqu'un qui les emportera.
Ceux qui les emportent leur réservent l’enfer, chiots devenus cobayes, victimes d’une recherche aveugle, inutile et moralement indéfendable.
Samedi 28 avril, pour les opposants à la vivisection qui se retrouvent face à ce camp terrifiant, la douleur est trop forte pour rebrousser chemin et abandonner tous ces chiens à leur
triste sort. C’est donc tout naturellement que certains, dans un élan de compassion, franchissent les barbelés pour sortir de leur enfer quelques femelles reproductrices et leurs chiots.
Lorsqu’ils ressortent des bâtiments, les rescapés blottis contre eux, les militants peuvent compter sur une formidable solidarité, les mains se tendent pour faire passer les chiots du
camp vers la liberté. L’émotion est palpable, elle est puissante et semble toucher toutes les personnes présentes, peut-être même les policiers qui semblent rester à l’écart au moment du
sauvetage.
Citoyens résistants
Alors que 12 militants sont arrêtés et risquent de lourdes peines, Brigitte Bardot intervient auprès de la ministre italienne de la Justice. Pour elle, ces citoyens "sont les résistants d’aujourd’hui", ils ont agi sans préméditation et ne doivent pas être condamnés "car ils ont fait preuve d’humanisme dans un monde
où la lâcheté et l’égoïsme prédominent".
Après avoir été examinés par un vétérinaire, les chiots semblent en bonne forme mais certains d'entre eux resteront à jamais silencieux, puisqu’on leur a coupé les cordes vocales. Dans
les laboratoires, le silence est d’or, les animaux expérimentés peuvent souffrir… mais en silence !
Les militants, eux, risquent de fortes condamnations pour leur geste d’empathie et de générosité. "Green Hill" estime sa perte à 250.000 euros (lien
en italien), un chiffre totalement fantaisiste. Le but ici est de casser le mouvement d’opposition à la vivisection, en broyant les individus qui osent s’opposer et entrer en résistance.
Solidarité envers les militants
En Italie, cette action a été fortement médiatisée, la solidarité s’organise au-delà des frontières et sera marquée, le 8 mai 2012, par de nombreux rassemblements dans les principales
capitales européennes. À Paris, l’action pacifiste et solidaire est prévue place du Trocadéro, sur le parvis des Droits de l’homme, tout un symbole.
Outre soutenir les citoyens italiens, le but de cette action est de réclamer la fermeture de l’élevage "Green Hill" de Montichiari, de tous les élevages d’animaux pour les laboratoires
d’expérimentation, militer pour le développement et la validation de méthodes substitutives qui mettront un terme définitif à cette torture animale institutionnalisée.
L’espoir vient d’Italie mais n’oublions pas que la France reste le pays de l’Union européenne où il y a le plus grand nombre d’animaux sacrifiés dans les laboratoires… plus de 2 millions
chaque année !
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