Quand Brigitte Bardot est devenue un fantasme mondial...
Il y a 60 ans, en décembre 1956, Brigitte Bardot, 22 ans, devient en un seul film un sex-symbol, incarnation de la révolution des moeurs qui s'annonce: dans Et Dieu... créa la femme, elle est Juliette, ingénue et provocante à la fois.
Avec plus de 4 millions d'entrées en France et le double aux États-Unis, malgré la censure, Et Dieu... créa la femme a été un succès mondial et a consacré Brigitte Bardot comme l'une des icônes féminines du 20e siècle.
Le tournage de ce film devenu culte reste l'un des grands souvenirs de cinéma de l'ancienne actrice, «dans un village authentique encore loin de la foule déchaînée, plein de charme, de pêcheurs et d'accent du midi», confie-t-elle à l'AFP à l'occasion de cet anniversaire.
Son pire souvenir ? «Quand le film s'est arrêté et que le rêve prenait fin avec ma séparation d'avec Vadim...». Et Dieu créa... la femme a en effet scellé la fin de leur amour. Ils ont divorcé le 6 décembre 1957, un an après la sortie du film. Pendant le tournage, Brigitte Bardot est tombée amoureuse de son partenaire à l'écran, Jean-Louis Trintignant.
Au sommet de sa beauté, avec Saint-Tropez pour cadre, Brigitte Bardot danse dans le film un mambo fiévreux et suggestif, faisant chavirer les prétendants joués par Jean-Louis Trintignant, Christian Marquand et Curd Jürgens.
Pour la première fois au cinéma, une femme exprime son désir à l'égal d'un homme. Les ligues de vertus crient au scandale mais «BB» devient le modèle de nombreuses femmes.
Des scènes ont été coupées par la censure, notamment celle explicite d'un cunnilingus.
Soixante ans après la sortie du film, Brigitte Bardot s'amuse toujours du scandale provoqué dans les milieux conservateurs: «C'était rigolo parce qu'en fin de compte, il n'y a rien de choquant!, estime l'actrice.
«Le mambo que j'y danse a été totalement improvisé. J'ai laissé libre cours à mon instinct. J'ai dansé comme j'en avais envie, envoutée par la musique, c'est tout! Ça vous épate hein?», ajoute celle qui assure être restée indifférente au grand mouvement d'émancipation suscité par le film.
Quel regard porte Bardot sur la condition féminine en 2016 ? «Je m'en fous! La condition animale est beaucoup plus préoccupante», dit-elle à 82 ans, avec son sens intact de la provocation.