Viande dans les cantines: pour la Fondation Brigitte Bardot "il n'y a pas de bonne pratique pour tuer un animal"
Christophe Marie propose de "végétaliser davantage l’alimentation proposée dans une démarche [...] plus respectueuse de l’environnement, des animaux et des consommateurs".
Frédéric Masquelier a écrit à Toque et Sens Provence - Sodexo pour demander que la viande servie dans les cantines scolaires réponde à des conditions d’élevage plus respectueuses.
Si la nouvelle peut paraître encourageante, elle ne fait pas l’unanimité. Christophe Marie, directeur du Pôle protection animale pour la Fondation Brigitte Bardot, s’explique:
"L’engagement des établissements scolaires de la ville de Saint-Raphaël à proposer de la viande respectant une charte de ‘‘bonne pratique’’ est, a priori, positif. Mais nous ne voyons pas comment cela peut être garanti sur le volet abattage. S’il existe des normes à respecter pour les filières d’élevage, […] les conditions de transport et d’abattage ne bénéficient d’aucune norme ‘‘supérieure’’. Éventuellement en veillant aux circuits courts pour limiter la durée des transports, et en s’assurant que l’abattoir pratique systématiquement l’étourdissement des bêtes avant leur mise à mort. Mais ne soyons pas naïfs, il n’existe aucune ‘‘bonne pratique’’ pour tuer un animal qui ne demande qu’à vivre."
Plutôt que valoriser une consommation carnée ‘‘responsable’’, Christophe Marie propose de "végétaliser davantage l’alimentation proposée dans une démarche [...] plus respectueuse de l’environnement, des animaux et des consommateurs".
TOUT EST-IL À JETER?
À propos des possibles labels garantissant le bien-être animal, "la Fondation Brigitte Bardot ne fait la promotion d’aucun [d’entre eux], dès lors que la finalité est la mise à mort d’un animal".
L’engagement de la collectivité est toutefois un rouage important dans l’engrenage de la prise de conscience.
À Saint-Raphaël, à partir de novembre, un plat végétarien sera proposé chaque semaine aux enfants. À ceci s’ajoute la volonté de consommer davantage de productions bios et locales. À ce titre, les cantines de la ville proposent déjà près de 20 % de produits bios depuis la rentrée 2013, contre 3 % en moyenne en France.
"Nous avons également pris des mesures contre la participation animale dans les cirques en août dernier, complète le maire. Mais nous ne pouvons pas tout faire en même temps. Il aurait été à la fois imprudent et dommage d’agir à la va-vite, raison pour laquelle nous avons préféré attendre la nouvelle année".