Présentation de la FBB...
Elle fait l’acquisition de “la Mare Auzou”, qui deviendra son premier refuge.
Brigitte Bardot, tout ou presque sur celle que Dieu créa, photographie, cinéma, fondation, action de protection animale, exposition, combat, etc.
"En vérité, papa prenait très peu de photos de nous. Côté professionnel, il a bien photographié d’autres célébrités, mais au final, Brigitte constitue 95 % de son œuvre photographique. En même temps, c’était sa copine et la plus belle femme du monde, alors pourquoi aller chercher ailleurs d’autres muses?", interroge-t-il légitimement.
Dans le viseur des Nikon et Hasselblad du paternel, une Brigitte joueuse de guitare gipsy, sportive en ski nautique… Magie de la scénographie, ces objets d’époque paradent également aux murs de la galerie tropézienne.
"Tout jeune, je voulais jouer comme Chico et ses gypsies, alors Brigitte m’avait offert sa guitare dans les années 70. C’est bien celle que l’on voit sur la photo exposée ! Pareille pour le ski nautique sur lequel Brigitte évolue en baie des Canoubiers, devant La Madrague", précise Pierre-Laurent qui, enfant, logeait pour les vacances à La Petite Madrague, chez Brigitte, qu’il a même vue nager dans sa piscine avec le bébé phoque fraîchement sauvé sur la banquise.
"Il y a encore tant à explorer dans les photos de mon père. Rien qu’avec les animaux, je décompte près de mille images. Et puis, il y a toutes ces photos inexploitées à l’époque. Depuis, l’œil photographique et le statut de la star Bardot ont évolué. Donc une multitude de séries écartées autrefois sont à exhumer!", s’enthousiasme Pierre-Laurent.
Autant dire que cette première exposition en appelle d’autres, comme le confirme Guy Pieters, qui veut faire clignoter la signature "Dussart" dans le monde.
"La découverte de ces photos m’a procuré une grosse émotion. Un vibrant témoignage de ces temps extraordinaires, avec au centre la presqu’île de Saint-Tropez, lieu unique dans le monde avec un tel historique culturel. Alors oui, il s’agit bien de faire voyager tout cela hors de nos frontières!", s’enthousiasme le galeriste flamand.
La célèbre station balnéaire du Var organise plusieurs événements culturels pour rendre hommage à l'actrice iconique des années 1960 qui fêtera son anniversaire en septembre prochain.
L'actrice Brigitte Bardot fêtera le 28 septembre prochain ses 90 ans. Un évènement que Saint-Tropez voulait fêter comme il se doit avec plusieurs rendez-vous culturels tout au long de l'été.
Depuis quelques jours, le visage de Brigitte Bardot s'affiche en grand sur le port de la station balnéaire du Var. Une fresque de dix mètres de haut accueille les plaisanciers pour célébrer la star. "Elle incarne ce Saint-Tropez de la simplicité, du mélange des gens, elle a 90 ans, elle est associée à Saint-Tropez, on ne pouvait pas passer à côté", assure Agnès Bouquet Fondatrice de "Saint-Tropez couleur bleue".
Pour l'occasion, le phare s'est paré de deux immenses photographies choisies dans "la valise magique" de son ami et photographe Jicky Dussart (1924-1996). Le phare offre ainsi deux visages de BB, l’un côté mer, avec une Bardot naturelle, enveloppée par un soleil couchant et l’autre côté terre avec une Bardot tout sourire au milieu de ses animaux.
L'hommage se poursuit à la Fondation Pieters près de la place des Lices. Sur quatre étages, 80 clichés du même Ghislain dit Jicky Dussart choisis par le fils du photographe, et par l'actrice elle-même. "Je suis allé la voir à la Madrague, avec les chiens, les chats, une petite coupe de champagne et on a choisi les photos. Elle les a commentées et on en a fait un livre et une très belle exposition", raconte Pierre Dussart.
Exposition Brigitte Bardot par le photographe Jicky Dussart à la Fondation Pieters de Saint-Tropez
On y découvre une Bardot intime, loin des projecteurs. Des photos, qui ont bien failli disparaître, mais que Pierre Dussart et le galeriste Guy Pieters ont retrouvées au fond de cette fameuse valise magique. "Je l'ai ouverte et j'ai vu des négatifs qui avaient jauni et vieilli mais je me suis dit 'c’est extraordinaire', c'est un témoignage sur le parcours artistique et créatif de l'actrice mais aussi la vie de Brigitte Bardot", confie Guy Pieters. Sur ces clichés Brigitte Bardot y apparaît en femme fatale mais surtout amoureuse et protectrice des animaux.
C'est en 1953 que Ghislain "Jicky" Dussart et Brigitte Bardot se rencontrent. Le jeune photographe travaille alors pour Paris Match. Très vite il se lie d'amitié à celle qui deviendra le visage du cinéma français des années 1960. Une amitié qui ne sera jamais ébranlée par les différents scandales que traverse la star. Confident et témoin de la vie de Bardot, ses nombreuses photographies joueront même un rôle essentiel dans la diffusion de la légende BB.
Exposition "Brigitte Bardot par Ghislain Dussart" à la fondation Linda et Guy Pieters gratuitement jusqu'au 22 septembre 2024.
Ouvert tous les jours sauf le dimanche et le lundi de 10h à 13h30 et de 14h30 à 18h.
Entrée gratuite.
C'est en 1953 que Brigitte Bardot éblouit pour la première fois le Festival de Cannes. Et pour cause, la belle de 19 ans s'exhibe en bikini sur la plage de la Croisette. Dès lors, elle s'y sent comme chez elle. Pablo Picasso, Jeanne Moreau, Roger Vadim... BB se rend au Festival avec ses proches du moment. Retour sur 11 clichés époque Fifties et Sixties qui sentent encore la chaleur cannoise.
Lettre du 20 02 1970 de Brigitte Bardot à Anna Magnani pour le 37ème gala de l'union des artistes le 17 04 1970
"Elle a le premier des talents : elle est belle." Ces mots du réalisateur Claude Autant-Lara claquent avec une rare violence, mais ils résument bien ce que Brigitte Bardot a dû endurer pendant sa carrière d'actrice. Ce film le rappelle, elle commence à tourner très jeune au cinéma, malgré les réticences de ses parents, partisans d'une éducation très stricte.
Il faut dire que nous sommes au début des années 1950, mais Brigitte Bardot a déjà soif de liberté : elle échappe au carcan familial et sa plastique attire déjà l'œil des réalisateurs, au premier rang desquels le chaud lapin Roger Vadim, qui deviendra vite le premier de ses quatre maris.
Elle devient une star mondiale grâce à une scène de danse culte dans son premier film Et Dieu… créa la femme (1956), ce qui fait dire à certains commentateurs de l'époque que "Brigitte Bardot fait passer Marilyn Monroe pour un homme" (très élégant).
À partir de là, celle qui est désormais un sex-symbol et une icône perd le contrôle sur sa vie, et elle le raconte très bien à Mireille Dumas cinq décennies plus tard. À l'époque, Brigitte Bardot ne s'appartient plus, elle est une célébrité dont les moindres faits et gestes sont traqués par les paparazzis, et elle subit au quotidien les remarques épouvantables de la presse sur sa vie privée et son travail d'actrice.
En collectionnant les amants et les maris, elle devient malgré elle un symbole de la révolution sexuelle et de la libération des femmes. Oui mais voilà, comme elle le rappelle à Mireille Dumas, Brigitte Bardot n'a jamais voulu incarner la révolution féministe. Au fond d'elle, on sait qu'elle est une femme plutôt très conservatrice et qu'elle ne veut pas se libérer du patriarcat.
Et elle ne s'en cache pas, revendiquant d'avoir toujours besoin de l'amour d'un partenaire pour s'épanouir dans sa vie. Elle ose confier qu'elle est devenue mère trop jeune et qu'elle n'était pas prête à faire face aux responsabilités, elle qui se qualifie encore de grand enfant incapable de se débrouiller seule.
Pendant qu'elle est harcelée dans sa vie privée – au point de tenter de se suicider pour échapper à la dépression, ce qu'elle évoque très ouvertement dans le film –, Brigitte Bardot est baladée entre quelques rôles très importants (comme Le Mépris de Jean-Luc Godard) et des films qu'elle qualifie elle-même de mauvais.
Elle finira par faire ses adieux au cinéma en 1973 à 39 ans, préférant lâcher la rampe elle-même avant qu'on ne l'appelle plus. Clairvoyante, Bardot a déjà bien compris à l'époque qu'on ne pardonne pas aux actrices de vieillir.
Elle refuse de faire appel à la chirurgie esthétique et retrouve un peu de tranquillité, mais la transition est violente. Heureusement, elle trouve vite ce qui deviendra le combat de sa vie, la défense des droits des animaux. Sur ce point, il est incontestable que Brigitte Bardot a été avant-gardiste : lorsqu'elle prend la défense des bébés phoques en 1976, elle est moquée comme jamais et attaquée de tous les côtés, notamment par les chasseurs.
Elle rappelle dans le film toutes les insultes qu'elle continue de recevoir pour cet engagement, mais Brigitte Bardot n'en a que faire : elle vit aujourd'hui avec ses animaux recueillis dans sa résidence de la Madrague, loin du luxe opulent qu'elle dit exécrer. Comme elle le dit dans les dernières minutes du documentaire : "Les animaux s’en foutent que j’ai vieilli, ils m’aiment quand même." Elle a bien raison : ce n'est sûrement pas Claude Autant-Lara qui en dirait autant.