Quand Bardot inspire Lancel
Une poche extérieure inspirée du décolleté
Dessins et photos à l’appui, le DA nous montre les ressemblances entre sa création et l’icône des années 1960, n’hésitant pas, pour les besoins de sa démonstration, à mettre Bardot en
pièces. Ses longs cheveux blonds deviennent des pompons qui pendent de chaque
côté (très Lancel). L’anse torsadée s’inspire de ce large bandeau noir qu’elle portait si souvent. Tandis que l’anatomie de Bardot, ses courbes et son sex-appeal ont été « récupérés »
pour dessiner le corps du sac. Sans oublier la poche extérieure, inspirée du décolleté plongeant qu’affectionnait la blonde explosive.
Enfin, comme sa muse aime la musique, le BB se pare aussi d’une bandoulière de guitare et d’une ceinture bohémienne. « Il me ressemble parce qu’il fait la moue, est à la fois tendre
et inattendu et ne se galvaude pas n’importe où. C’est mignon d’être un porte-secret », nous confie de son écriture ronde Brigitte Bardot, qui n’utilise pas Internet. « C’est une
femme très sauvage et sensuelle. Son sac ne pouvait pas être une boîte carrée et dépouillée ! », s’exclame Leonello Borghi. L’Adjani étant rectangulaire, quelles conclusions en tirer
?
À l’intérieur, c’est l’univers de l’actrice que l’on retrouve. Le vichy rose vif de la doublure, la fameuse marguerite en métal, qui accompagne la signature de Bardot encore
aujourd’hui. Tandis que les poches intérieures s’appellent place des Lys, Madrague… Comme en écho, Lancel vient d’ailleurs d’ouvrir sa première boutique à Saint-Tropez. À deux pas de
chez l’actrice, pour que les deux Bardot ne se perdent pas de vue.
Mais surtout, surtout, si le sac est fidèle à l’ardente alliée des animaux, c’est parce qu’il n’est évidemment pas en cuir. Quelle incohérence, sinon ! Le BB existe en deux versions :
l’une en tweed (coton biologique), l’autre en alcantara, une fibre synthétique souple conçue à base de polyester. Les finitions sont en cuir… de synthèse. Même les couleurs ont été
élaborées avec des teintures à base de fruits et de légumes. « J’espère de tout mon cœur qu’il sera un sac “nouvelle vague”, qui donnera un exemple à la mode, afin qu’on en termine
avec les crocodiles, les serpents et le cuir en général dans la maroquinerie », poursuit Bardot dans sa lettre au Figaro. Mais l’éthique a un prix (à partir de 680 euros pour le
modèle tweed, 880 euros en alcantara), car la mise au point des matières de synthèse coûte cher. Peu importe, avec le BB, Lancel a l’intention de s’installer dans la cour du club
fermé de la très haute maroquinerie.
Source : http://madame.lefigaro.fr/mode/en-kiosque/2903-quand-bardot-inspire-lancel/2