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Fondation Brigitte Bardot : LA COUR DES COMPTES DÉCLARE CONFORMES AUX OBJECTIFS POURSUIVIS PAR LES APPELS AUX DONS LES DÉPENSES ENGAGÉES DE 2013 À 2017

Publié le par Ricard Bruno

Fondation Brigitte Bardot : LA COUR DES COMPTES DÉCLARE CONFORMES AUX OBJECTIFS POURSUIVIS PAR LES APPELS AUX DONS LES DÉPENSES ENGAGÉES DE 2013 À 2017

LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES

Selon le rapport de la Cour des Comptes publié le 20 novembre 2019 :

« La Fondation Brigitte Bardot, créée en 1986, consacre l’essentiel de son budget annuel (16,4 M€ en 2017) à la protection des animaux, en gérant trois refuges, en versant des aides financières en France mais aussi à l’étranger, en conduisant des actions en justice contre la maltraitance animale et en menant des actions de sensibilisation. »

La Cour des Comptes a vérifié, sur les exercices 2013 à 2017, le respect par la Fondation Brigitte Bardot des statuts et règlements comptables en vigueur, ainsi que la conformité de ses dépenses en faveur des animaux aux objectifs poursuivis par les appels publics à la générosité. »

REPONSE DE LA PRESIDENTE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA FONDATION BRIGITTE BARDOT

Sous l’impulsion de sa Présidente fondatrice et de son conseil d’administration et avec l’appui de sa direction générale, la Fondation Brigitte Bardot œuvre depuis plus de 25 ans pour la défense et la protection de l’animal. Avec ses 70.000 donateurs, un budget de 21 millions d’euros, 6000 animaux en refuge et 160 nouvelles actions en justice en moyenne par an, elle a su atteindre ses objectifs statutaires tout en ayant fait face à plusieurs défis de nature technologique, culturelle, sociale et réglementaire. Cette évolution s’est accompagnée d’une croissance du nombre de ses salariés de 8 en 1995 à 120 en 2019, correspondant à la montée en puissance de ses ressources et de ses missions sociales.

Dans cette volonté de se doter de moyens adaptés en vue de rester mobilisée et performante dans la durée, la Fondation entend tirer le meilleur profit des observations de la Cour des Comptes pour améliorer sa gouvernance et son fonctionnement dans le sens de la préservation de ses intérêts statutaires et de ses missions sociales mais aussi dans le prolongement de ses propres audits et procédures internes. Notamment, la Fondation prend acte des nombreux points de satisfécits mentionnés dans son relevé d’observations définitives ainsi que des recommandations qui lui permettront de progresser dans le processus d’efficience déjà enclenché de son fonctionnement.

DES MISSIONS SOCIALES PLEINEMENT ACCOMPLIES

La spécificité de la Fondation Brigitte Bardot, y compris par rapport à d’autres organismes associatifs de protection animale, mérite d’être rappelée. La Fondation n’a en effet que 25 années d’existence, ne perçoit aucune subvention ou concours public et ne faisait pas, jusqu’en 2017, à la différence des autres sociétés de protection animale, d’appel public à la générosité sous forme de sollicitations actives à l’adresse de donateurs ou légataires. Ses ressources sont exclusivement constituées de dons et de legs privés, dont 83 % sont affectés directement à la réalisation de ses missions sociales. Dans le but de défendre la cause des animaux sauvages et domestiques, en France et à l’étranger, elle recueille dans ses structures des animaux abandonnés ou confiés par les services de l’État (notamment les services vétérinaires) ou sur décision de justice ou encore par les légataires (à titre de charge grevant les legs ou successions), elle agit en justice contre les auteurs de maltraitance et elle contribue activement à la coopération internationale dans le domaine de la cause animale. Au demeurant, chacune de ces actions est reconnue et saluée par la Cour des Comptes à l’occasion de son contrôle et notamment s’agissant :

  • des conditions matérielles d’accueil en refuge jugées par la Cour « de très grande qualité » ;

  • de la très forte implication de la Fondation dans les actions en justice contre les actes de maltraitance pour laquelle la Cour conclut par ce constat : « elle obtient des condamnations » ;

  • de ses actions sur le plan international pour lesquelles la Cour relève avec satisfaction que la Fondation « réalise un contrôle de l’emploi des fonds reçus ».

Ainsi la Cour des Comptes conclut-elle à la conformité des dépenses engagées aux objectifs poursuivis par la Fondation Brigitte Bardot.

UNE ORGANISATION SOLIDE ET EFFICIENTE

En 25 ans, le développement considérable des actions de la Fondation, que ce soit en termes d’accueil des animaux, d’actions en justice ou de coopération internationale s’est réalisé dans un cadre maîtrisé qui est particulièrement bien illustré par le ratio de frais de gestion de l’ordre de 17 % (avant quelques retraitements non-significatifs à opérer sur les préconisations de la Cour). Ainsi, au cours de son contrôle de près d’un an et demi et dans le cadre de ses observations provisoires puis définitives, la Cour a eu l’occasion d’opérer les constats suivants :

  • la très grande stabilité de l’équipe de gouvernance, ce qui est un gage de bonne gestion ;

  • la « solidité de la situation financière » de la Fondation ;

  • la circonstance que « la politique salariale de la Fondation est maitrisée » ;

  • le fait que « le dispositif de bénévolat renforce l’action de la Fondation dans sa communication avec le grand public dans des conditions qui sont bien maitrisées », ou encore ;

  • s’agissant de la gestion des fonds, « la procédure (de gestion des caisses) est correctement appliquée et n’a pas donné lieu à des difficultés ou dérives » ;

  • et enfin s’agissant du choix des prestataires et fournisseurs : « les entreprises intervenantes sont choisies selon les besoins, les urgences, leurs disponibilités et leurs tarifs », étant précisé que la Fondation n’est pas soumise aux règles de mise en concurrence, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve de transparence et de rigueur dans la passation des contrats avec ses partenaires.

DES CHANTIERS EN COURS

Au-delà du constat de conformité des dépenses engagées par la Fondation aux objectifs poursuivis, la Cour émet deux réserves et quatre recommandations :

  • Première réserve : le compte d’emploi des ressources

La Cour a relevé que les comptes d’emploi des ressources collectées précédemment établis ne respecteraient pas strictement la présentation du règlement du 7 mai 2008. En dépit de l’absence de lisibilité et des critiques nombreuses (émanant notamment de la Cour des Comptes elle-même) dont a fait l’objet ledit règlement, la Fondation a d’ores et déjà mis en application toutes ses prescriptions pour l’exercice 2018 dans l’attente de l’entrée en vigueur en 2020 d’un nouveau règlement qui améliorera significativement la présentation du compte d’emploi des ressources. La Fondation se prépare et anticipe ce changement en considérant que la valorisation exhaustive des dons et legs collectés fait bien évidemment partie de ses priorités.

  • Seconde réserve : l’information délivrée aux donateurs

La Cour émet le souhait que soient formalisés à l’attention des donateurs, les montants et ratios des dépenses affectées respectivement aux missions sociales, frais de recherche de fonds et frais de fonctionnement. La Fondation prévoit dans le prolongement de la recommandation de la Cour, de réinsérer, comme elle l’avait déjà fait, dans l’Info Journal (publication adressée aux donateurs de la Fondation) une fois par an une présentation synthétique des données financières relatives à ses ressources ainsi qu’à leur emploi. Elle rappelle en outre que ses comptes annuels sont déposés en toute transparence au bureau des associations de la Préfecture de Paris

  • Recommandation n° 1 : mise en œuvre de nouveaux statuts

La Fondation prend acte que les statuts originaux datant de 1993 doivent faire l’objet d’une refonte pour répondre à la fois au fonctionnement pratique et aux nouvelles technologies mises en œuvre dans toute organisation moderne. En ce sens, elle a d’ores et déjà engagé les démarches nécessaires pour renouveler ses statuts. À toutes fins utiles, et ainsi qu’il a été noté par la Cour lors de son contrôle et par le représentant du Ministère de l’Intérieur siégeant au Conseil d’Administration, aucune situation avérée de conflit d’intérêt n’est susceptible d’être relevée au sein des instances de la Fondation. Sur cette question, la Fondation a répondu par la mise en place des actions décrites à la suite de la seconde réserve.

  • Recommandation n° 3 : procédures écrites relatives aux dons et legs

Concernant le traitement des dons ainsi que la gestion et la réalisation des dossiers de legs et donations, des procédures écrites existent déjà et seront davantage formalisées. La Cour a pu constater que la gestion des legs et donations est parfaitement maitrisée et transparente grâce à un progiciel dédié mis en place dès 1998.

  • Recommandation n° 4 : information des donateurs [et testateurs] sur les dépenses engagées

Dès à présent et de longue date, la Fondation adresse à chacun de ses donateurs (les testateurs étant malheureusement et par définition décédés) les éditions de son Info Journal. Cette publication sera complétée, comme cela a déjà été le cas à plusieurs reprises dans le passé (encarts « La Fondation en chiffres » et diffusion d’extraits du rapport moral), de présentations synthétiques de la répartition des dépenses affectées aux principales actions statutaires que sont notamment les refuges, les pensions et les aides aux associations. La Fondation pérennisera cette information au profit de ses donateurs.

CONCLUSION

Le contrôle de la Cour des Comptes a permis aux magistrats de la Cour de constater non seulement la très forte implication dans la vie associative des responsables de la Fondation et de sa fondatrice qui en assure la présidence effective – mais aussi la confiance accordée et renouvelée par les donateurs dans les actions menées ainsi que le taux remarquable de transformation des ressources collectées dans la réalisation des missions de protection et de défense des animaux.

Ce contrôle permettra de poursuivre les efforts de structuration et de modernisation de la Fondation, à travers la refonte de ses statuts et de l’approfondissement des procédures mises en place sans alourdir à l’excès les processus de décision au mépris de l’efficacité recherchée mais dans le respect permanent des valeurs de la Fondation.

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Affirmant subir une "vraie inquisition" de la cour des comptes, Brigitte Bardot, révoltée, sort la sulfateuse

Publié le par Ricard Bruno

Le Canard Enchaîné met en cause notamment "plus d'un demi-million d'euros d'honoraires annuels" qui seraient perçus par l'avocat de Bardot, Maître Jean-Louis Bouguereau. Photos L.A. et PP

Le Canard Enchaîné met en cause notamment "plus d'un demi-million d'euros d'honoraires annuels" qui seraient perçus par l'avocat de Bardot, Maître Jean-Louis Bouguereau. Photos L.A. et PP

Une fois n'est pas coutume, Brigitte Bardot s'en prend à un animal. La pauvre victime n'est autre que le Canard Enchaîné.

L'un de ses articles qui s'appuie sur un récent rapport de la cour des comptes met en avant une gestion douteuse de ses ressources. Article qui depuis est repris en boucle sur le Net par la presse people.

En cause notamment "plus d'un demi-million d'euros d'honoraires annuels" qui seraient perçus par son avocat Maître Jean-Louis Bouguereau. Or ce dernier, retraité du barreau d'Aix-en-Provence et autrefois Tropézien, n'apparaît à aucun moment dans le rapport...

 

"L'AVOCAT CE N'EST PAS MOI!"

«L’avocat dénommé Me X. dans le rapport de la cour des comptes n’est pas moi et les honoraires mentionnés dans l’article sont ahurissants... De toute évidence j’ai été victime d’une dénonciation calomnieuse ou pire d’une usurpation d’identité car je n’ai jamais prêté mon concours d’avocat à Mme Brigitte Bardot ou à sa fondation depuis 25 ans. De surcroît, j’ai pris ma retraite d’avocat en 2003 et je n’ai jamais participé à une réunion de cette fondation dont je n’ai jamais franchi les portes de son siège», confirmait, ce vendredi soir, celui qui fut par ailleurs conseiller régional Paca FN jusqu'en 2005 avant de claquer la porte au parti.

MACHINATION POLITIQUE

Dans le camp Bardot, on dénonce tout bonnement "une entreprise de dénonciation contre la Fondation. Un total amalgame et une machination politique".

"L’avocat actuel de la Fondation qui n’est effectivement pas Me Bouguereau, a démissionné de son poste de secrétaire général. Ses honoraires s’élèvent à environ 20.000 euros par mois (soit 240.000 e annuels, Ndlr), cela pour traiter des centaines de dossiers par an" est-il ajouté, tandis que Brigitte Bardot s'est fendue ce vendredi soir pour notre titre d'une réaction sans concession (lire ci-dessous).

Affirmant subir une "vraie inquisition" de la cour des comptes, Brigitte Bardot, révoltée, sort la sulfateuse

"Paris, le 13 décembre 2019
Révoltée, outrée et attaquante, je mets en garde les « chiures de mouche » qui
ont osé attaquer ma Fondation dans des « torchons » diffusant des erreurs
accablantes et diffamatoires cherchant à salir ce que j’ai de plus sacré au
monde.
J’ai tout quitté, tout vendu, tout donné pour créer ma Fondation en 1986.
Depuis, celle-ci n’a fait que prospérer en devenant une des plus importantes en
France et dans le monde entier.
En lieu et place de gouvernements qui ne font rien, nous sauvons chaque
année des milliers d’animaux partout dans le monde.
Ma Fondation est irréprochable.
Je l’ai voulue à mon image, courageuse, honnête, efficace, dévouée à toutes les
misères.
La Cour des comptes vient depuis deux ans mettre son nez dans tous nos
papiers, nos contrats, nos dépenses, notre fonctionnement, nos employés, nos
bénévoles, nos refuges, une vraie inquisition.
Ils n’ont rien trouvé. Nous sommes « blanc-bleu ».
Mais les « torchons » à scandale m’accusent de transactions douteuses avec
l’avocat de la Fondation dont ils n’ont même pas vérifié le nom ! La preuve de
leur indigne délation.
JE LES MÉPRISE et lorsque je mords, je ne lâche jamais. À bon entendeur, salut !"

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Brigitte Bardot MISE AU POINT !

Publié le par Ricard Bruno

Brigitte Bardot MISE AU POINT !
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Brigitte Bardot propose son aide au président du Kazakhstan pour sauver les animaux errants

Publié le par Ricard Bruno

Brigitte Bardot a proposé ce vendredi au président du Kazakhstan l’aide de sa Fondation pour secourir les animaux errants, des chats et des chiens, « tués d’une manière barbare » dans son pays.

Brigitte Bardot propose son aide au président du Kazakhstan pour sauver les animaux errants

L’ancienne actrice Brigitte Bardot a proposé, ce vendredi, son aide au président du Kazakhstan dans une lettre Kazakhstan adressée à Kassym Jomart-Tokaïev : Des témoignages ne cessent d’affluer dénonçant les captures brutales de chiens et de chats tués d’une manière barbare. Les agences de contrôle animal sont ainsi payées pour nettoyer les rues sans le moindre état d’âme pour le traumatisme vécu par ces pauvres animaux, rapporte Brigitte Bardot.

« Des animaux brûlés vivants ! »

Selon elle, la cruauté n’a pas de limites et dans certaines villes comme Atyraou et Uralsk, certains produits provoquant la paralysie sont utilisés avant de brûler les animaux vivants !, s’indigne-t-elle estimant que les personnes commettant de tels actes en France ou dans le plupart du monde seraient perçues comme psychopathes et internées ou subiraient de longues peines de prison.

Mettez en place une gestion humaine des animaux errants où la stérilisation, l’identification, la responsabilisation de la communauté ainsi que l’éducation viennent remplacer une politique barbare qui nuit atrocement à l’image de votre pays, implore B.B prête à collaborer pour ce changement de stratégie.

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Cirque : les animaux malades de la piste

Publié le par Ricard Bruno

Mischa, 22 ans, dans son enclos chez les Poliakov, les Thénardier du dressage, dans le Perche, en 2019. Une photo diffusée par l’association pour la protection animale One Voice. En médaillon: Sous sa muselière, Mischa peut à peine respirer : la collerette cache la marque de la chaîne. One Voice, DR.

Mischa, 22 ans, dans son enclos chez les Poliakov, les Thénardier du dressage, dans le Perche, en 2019. Une photo diffusée par l’association pour la protection animale One Voice. En médaillon: Sous sa muselière, Mischa peut à peine respirer : la collerette cache la marque de la chaîne. One Voice, DR.

Le martyre de l’ours Mischa relance le débat sur l’interdiction des animaux sauvages dans les spectacles.

Sans vergogne, les Poliakov avaient appelé leur société de dressage et de spectacle Animal bien-être, histoire de rassurer le client. Dans leur domaine du Perche, Sacha et Dany élèvent trois ours bruns, un singe magot, des chameaux, des perroquets, des lamas et quelques dizaines d’animaux domestiques. Une cinquantaine de bêtes qu’ils louent à des cirques ou pour des expositions, des festivals, des anniversaires. « Trente ans de métier », se vantent-ils, et des shows « pleins d’humour, de complicité, de tendresse »… Ce n’est pas ainsi que les caractérisent plusieurs associations de protection animale.

Depuis 2004, la Fondation Brigitte Bardot, 30 millions d’amis, One Voice dénoncent les mauvais traitements qu’ils infligent à leurs bêtes. Puis, cette année, One Voice – qui milite pour le « droit absolu des animaux au respect » – révèle des images choquantes. Nina est l’un des auteurs des photos. Elle raconte, bouleversée : « Les trois ours vivaient dans une minuscule cellule en béton. Des ouvertures sans fenêtre, un toit en tôle ondulée. L’hiver, c’est glacé ; l’été, ils sont écrasés sous le cagnard. Des geôles moyenâgeuses, infectes, dans lesquelles les animaux reposent prostrés, à même le fumier, au milieu des rats. Leur nourriture : croquettes pour chiens, fruits et légumes pourris…

Lire aussi:Paris vote contre les spectacles d'animaux sauvages dans les cirques

Même les structures de transport n’étaient pas aux normes. Mina, une femelle singe magot, a été enfermée pendant six ans dans une cage de 50 centimètres carrés, au fond d’une camionnette. Elle est aujourd’hui dehors, dans un enclos insalubre. Un des chameaux est mort, personne ne sait pourquoi, et une biche a disparu… Quant aux ours Bony et Glasha, ils ont croupi entre 2007 et 2012 enfermés dans des camions, dans le noir. De véritables cachots… » Mais le pire, les Poliakov l’ont réservé à leur vedette, Mischa, un ours brun de 22 ans. Trop docile, l’animal a fait le tour de France des foires, des boîtes de nuit, des soirées dans les palaces. Exhibé en tutu rose sur un vélo ou avec un cigare entre les lèvres. Sur les vidéos, il apparaît épuisé, traînant les pattes jusqu’à chuter, l’air malheureux et craintif d’un clébard battu par son maître, mais ça fait rire le public. Il ne pèse plus que 160 kilos au lieu de 250, un collier en fer serre étroitement son cou décharné.

 

Lire aussi:Ce cirque remplace les animaux par des hologrammes

Pendant des mois, plusieurs plaintes et signalements sont déposés auprès des autorités. Inspections, mises en demeure, menaces… Sans effet. Muriel Arnal, présidente de One Voice, ne décolère pas : « La préfecture, qui ne cesse de nier les actes de maltraitance sur cet ours, est aussi responsable ! Pourquoi n’a-t-elle pas réagi durant toutes ces années ? » Début septembre, enfin, tout s’accélère. La préfecture de Loir-et-Cher ordonne de placer Mischa dans un zoo-refuge. Ce sera la Tanière, près de Chartres.

Au refuge la Tanière, près de Chartres, à l’arrivée de Mischa en septembre.
Au refuge la Tanière, près de Chartres, à l’arrivée de Mischa en septembre.© DR

 

A son arrivée, Mischa n’est que plaies et souffrance. Crocs infectés, dessous des pattes en sang, marques de coups des fesses au museau. Des années de chaîne ont écrasé sa trachée. La rouille, léchée sur les barreaux de sa cage, a provoqué le cancer qui lui ronge les poumons. Des vers longs de plusieurs centimètres ont envahi ses entrailles, le dévorant vivant. Certains s’échappent de ses naseaux. Sa respiration est celle d’un mourant.

Pendant deux mois, raconte Patrick, nous avons tout tenté pour sauver Mischa. Mais il était trop tard

Le samedi 14 septembre, l’animal est pris en charge par Patrick Violas, fondateur de la Tanière. « Notre mission, explique Patrick, est de récupérer des animaux en difficulté ou saisis par les autorités dans des zoos, des cirques, chez des particuliers ou dans des laboratoires en France et en Europe, de les soigner et de leur offrir une retraite paisible, ici ou ailleurs. Nous avons environ 450 animaux : des fauves, des otaries, des perroquets, des cochons… » Il travaille avec Florence Ollivet-Courtois, vétérinaire spécialiste de la faune sauvage, et ses équipes. « Pendant deux mois, raconte Patrick, nous avons tout tenté pour sauver Mischa. Mais il était trop tard. Il était trop faible. Jamais nous n’avions récupéré un animal dans un état aussi catastrophique. Le 12 novembre, il ne s’est pas réveillé d’une anesthésie générale… »

Un animal martyr qui ne serait pas mort pour rien, se console Patrick. Car Bony et Glasha, les deux autres ours des Poliakov, ont aussi rejoint des refuges. « Les cas de violence volontaire sont rares. La maltraitance relève plus souvent de la maladresse. De l’ignorance, également. En général, les gens du cirque s’occupent bien de leurs animaux et les aiment », explique Patrick. Lui aussi se demande comment la préfecture a pu laisser aux Poliakov leurs animaux, et même comment ils peuvent encore exercer le métier de dresseurs !

Dans les années 2000. Thierry et Sandrine emmènent leur tigre dans la salle où ils se produisent, à Francfort… dont Rambo raffole des saucisses !
Dans les années 2000. Thierry et Sandrine emmènent leur tigre dans la salle où ils se produisent, à Francfort… dont Rambo raffole des saucisses !© Eric Hadj / Paris Match

Si quelqu’un est scandalisé par cette histoire, c’est bien les Bouglione, nés dans une des plus illustres familles circassiennes françaises. Pendant plus de vingt ans, Thierry et Sandrine ont ébloui les spectateurs avec leurs fauves. Ils parlent avec franchise de leurs « six enfants : deux tigres, deux panthères, un garçon et une fille, tous très câlins » ! Sandrine confie : « Nous avons élevé nos tigres, Rambo et Indiana, et nos deux panthères, Bagheera et Tharan, au biberon. Nous les avons chéris comme des membres de notre famille. Ils vivaient avec nous, on les promenait. Au réveil, nos premières pensées étaient pour eux, et chaque 31 décembre à minuit, nous étions dans leur enclos pour célébrer la nouvelle année… Les fauves avaient une confiance en nous exceptionnelle. »

Au début des années 2000, Sandrine et Rambo après un spectacle à Hanovre.
Au début des années 2000, Sandrine et Rambo après un spectacle à Hanovre.© DR

Et Thierry de renchérir : « Nos tigres ont vécu plus de vingt ans… C’est plus que dans la nature. Quant à Bagheera, elle s’est éteinte à 28 ans, un record de longévité ! Lorsqu’ils sont morts, nous étions dévastés, incapables de continuer le spectacle. Nous n’avons aucun regret, et encore moins de remords – car, même si cela déplaît, nos animaux ont été heureux ! Alors c’est dur, aujourd’hui, d’entendre ce qu’on entend. Il y a beaucoup de polémiques, le dialogue avec les militants associatifs est compliqué… Nous vivons mal leurs accusations, même si nous entendons certains de leurs arguments. » Les Bouglione rappellent que la plupart de leurs clients posent la question avant de réserver : est-ce qu’il y a des fauves ? « Il faudrait peut-être mieux contrôler qu’interdire », dit encore Thierry.

Environ 2 000 bêtes – des ours, des fauves, des éléphants, des hippopotames, tous nés en captivité – seraient exploitées sur le territoire

La réglementation sur la détention des animaux et leur exploitation existe déjà. Et elle est stricte. Elle définit par exemple la durée des séjours à l’extérieur pour les fauves (quatre heures par jour), la taille des bassins, des cages… Dans l’arrêté du 18 mars 2011, 44 articles détaillent les exigences minimales d’hébergement pour les 400 cirques recensés en France. Aux autorités de les faire respecter et de punir les contrevenants. Militants animalistes et gens du cirque sont d’accord sur une chose : les contrôles des préfectures sont rares et légers. Bruno Kupfer, vétérinaire chargé du cirque Bouglione, ajoute : « N’en déplaise à certains, les grands cirques se préoccupent du bien-être de leurs animaux. Mais les plus petites structures n’ont pas toujours les ressources financières pour le faire. » Quitte, parfois, à augmenter leurs revenus grâce au trafic de lionceaux et de tigrons, vendus sous le manteau dans des cités… Le trafic d’animaux est le troisième plus lucratif après celui des drogues et des armes.

Depuis des années, les associations réclament l’interdiction définitive des bêtes sauvages dans les spectacles, fixes comme itinérants. Environ 2 000 bêtes – des ours, des fauves, des éléphants, des hippopotames, tous nés en captivité – seraient exploitées sur le territoire. Un chiffre noir, impossible à vérifier, que dénoncent aussi les militants. Amandine Sanvisens, cofondatrice de Paris Animaux Zoopolis, demande au ministère de l’Ecologie « un recensement détaillé de chaque espèce et un calendrier précis des mesures pour en finir avec les animaux sauvages dans les cirques. Idéalement, d’ici deux ans pour ceux à faible effectif, comme les hippopotames qui doivent être placés dans des refuges, et d’ici six ans pour les fauves et primates. Les gens n’aiment plus voir des tigres, rendus fous par le stress, tourner en rond dans leur cage. » Selon un sondage réalisé par plusieurs ONG, 56 % des personnes interrogées affirment que « l’avenir des cirques, c’est sans les animaux », même si 49 % jugent qu’ils sont bien traités. Une chose est sûre, ce sont les dompteurs qui vont rejoindre les espèces… en voie de disparition.

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Brigitte Bardot "La cause animale est un sacerdoce"

Publié le par Ricard Bruno

Brigitte Bardot et Ghyslaine Calmels-Bock (à gauche) entourées de l’équipe de la Fondation.

Brigitte Bardot et Ghyslaine Calmels-Bock (à gauche) entourées de l’équipe de la Fondation.

Créée en 1986, la Fondation Brigitte Bardot consacre 83% de son budget à la protection des animaux et œuvre partout dans le monde. Entretien avec sa Directrice générale, Ghyslaine Calmels-Bock.

Paris Match :Vous dirigez la Fondation Brigitte Bardot depuis 1994. Quel regard portez-vous sur l’évolution de la cause animale en France ?
Ghyslaine Calmels-Bock. Elle est comme la mode avec des tendances qui vont et viennent. On vit dans une société qui a accès à tout, avec beaucoup de caprices… Lorsque l’on montre des images cruelles, les gens sont choqués puis oublient vite. Il y a 20 ans, seules les personnes aisées portaient de la fourrure. Aujourd’hui, tout le monde y a accès, elle borde même les capuches des enfants. Alors que nous révélons la face cachée de la viande de kangourou à travers une vidéo et que nous demandons la fin de son importation et de son commerce, la grande distribution continue d’en proposer sur ses étals. On vend aussi du crocodile, du zèbre… On vit dans un monde de fous ! Mais je reste confiante. A force de montrer ce qu’il y a en amont de notre consommation, les mentalités évoluent. Si la cause animale est enfin entrée dans le débat sociétal, le combat sera encore long. Quand on discute avec des politiciens, ils promettent de faire bouger les lignes, mais autorisent en parallèle la construction d’usines aux mille vaches…

Lutte contre la maltraitance, les abandons, la corrida, la chasse, la vivisection, l’abattage rituel, procès pour actes de cruauté, campagnes de stérilisation des chats errants… : en France comme à l’étranger, la Fondation oeuvre sur tous les fronts et ses actions se réalisent grâce à la générosité de ses 70 000 bienfaiteurs. L’ampleur de la tâche semble si abyssale…
La Fondation a une réelle spécificité : ses actions ne reposent pas que sur les dons, mais sur les legs. Nous avons actuellement plus de 4000 dossiers d’intention, nous faisons preuve d’une extrême rigueur sur leur traitement. On est inflexibles quant au respect des dernières volontés. Le revers, c’est que nous sommes face à une véritable détresse humaine. Beaucoup de gens sont seuls ou fâchés avec leur famille. Ils sont prêts à léguer leur vie à la protection animale. Nous connaissons ces personnes depuis bien avant leur décès et il nous faut parfois organiser leurs obsèques. Moralement, c’est très difficile. Nous nous occupons également de personnes isolées avec leurs animaux. On ne peut pas se permettre de leur tourner le dos et nous n’attendons rien en retour. C’est Brigitte Bardot qui est à l’origine de cette générosité. Elle a instauré une grande rigueur et nous suivons son exigence. Brigitte a tout donné pour les animaux et continue de le faire, sa Fondation se doit d’être à son image. Nous venons d’ailleurs de recevoir le satisfecit de la Cour des comptes.

La Fondation durera éternellement

Elle mentionne également votre havre de paix de la Mare Auzou comme « refuge 4 étoiles ».
Après 18 mois de contrôles sur 4 années d’expertises comptables, la Cour des comptes a constaté que les dépenses engagées sont conformes aux objectifs : 83% de notre budget(21 millions d’euros en 2019 ndlr)est dédié à la protection des animaux, et elle n’a émis que deux réserves de forme. C’est une grande fierté pour les 120 salariés et les plus de 500 bénévoles de la Fondation. Il s’agit d’un travail d’équipe mené par des gens extrêmement motivés. Lorsque je suis arrivée, il n’y avait que 8 salariés. Parce que nos missions sont ambitieuses, j’ai voulu donner à la Fondation une crédibilité et une technicité avec des personnes spécialisées dans chaque domaine. Il y a parmi nous des biologistes, moi-même je viens du monde de la bourse et des banques d’affaires. Mais pour nous tous, la cause animale est un sacerdoce.

Quel sera l’avenir de la Fondation après Brigitte Bardot ?
Brigitte est une femme excessivement intelligente, un roc aussi. Elle a inspiré la protection animale en France et dans le monde entier, sa fondation porte son ADN. Elle a pris ses dispositions et a tout mis en place pour assurer la pérennité de sa Fondation reconnue d’utilité publique. Brigitte s’appuie sur son conseil d’administration et ses équipes. J’ai une entière confiance : à l’image de notre star mondiale, la Fondation durera éternellement.

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Jean Pieuchot, l'homme aux 114 films

Publié le par Ricard Bruno

Jean Pieuchot, l'homme aux 114 films

De son propre aveu, son nom est inscrit au générique de 114 films. À 98 ans, l’ancien régisseur Jean Pieuchot est une encyclopédie du cinéma français. Il a côtoyé Fernandel, Gabin, Dietrich, Bourvil, Morgan, Bardot, Belmondo, Delon… Retiré à Saint-Malo depuis 1995, il déroule à l'envi la bobine de sa vie consacrée au septième art.

Il voulait devenir professeur de dessin en entrant aux Beaux-Arts à Paris, en 1940. Le sort a en décidé autrement. Adieu les salles de cours, bonjour les plateaux de tournage ! Pour cela, Jean Pieuchot devra échapper au STO (Service du travail obligatoire) imposé par l’occupant allemand. Un certificat de complaisance fera l’affaire. Il se retrouve à l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques). Reçu après trois ans d’études, il décroche son diplôme, mais pas de boulot.

Amoureux "En effeuillant la marguerite"

Le jeune homme a de l’audace et parvient à s’introduire sur les plateaux de cinéma. Il sait se rendre indispensable et devient homme à tout faire en donnant un coup de main à la comptabilité ou au metteur en scène. « Mon premier film, c’était en 1949, "La veuve et l’innocent" d’André Cerf, avec pour acteurs principaux Saturnin Fabre et Jean Desailly, rapporte Jean Pieuchot. J’étais régisseur adjoint. Cela s’est bien passé ». Sa carrière est lancée et ne s’arrêtera pas de sitôt. Denys de la Patellière l’engage, puis c’est Marc Allégret. Lors du tournage du film "En effeuillant la marguerite", il tombe amoureux... de sa future femme, Josette Sinclair, une comédienne devenue secrétaire de production.

Gina Lollobrigida m’a fait du rentre-dedans

Les femmes, les plus belles, il en rencontrera beaucoup sur son chemin. Brigitte Bardot, par exemple. « Ah ! Elle était jolie, confie le nonagénaire, les yeux gourmands. Un jour qu’on tournait en Espagne, elle me dit : "Quand est-ce qu’on quitte ce pays de cons ?". Alors, je lui ai fait visiter Tolède mais elle n’avait pas trop l’air de s’intéresser à ce que je lui montrais. Ensuite, je l’ai accompagnée en Corse. Dans "Le Corniaud" de Gérard Oury, j’ai eu un faible pour Beba Loncar, celle qui joue Ursula, l’auto-stoppeuse que Bourvil prend dans sa voiture. Et puis Gina Lollobrigida qui m’a fait du rentre-dedans ». Il a aussi vu tourner Michèle Morgan, « une femme cultivée, jolie et gentille ». « Un jour, elle m’a dit que toutes les femmes qui ont tourné avec Gabin sont devenues folles de lui ».

Avec Gabin, « Chacun paye sa part »

Jean Pieuchot est tour à tour régisseur et directeur de production. Son travail : dépouiller le scénario, décor après décor, noter les scènes à tourner… « C’est en fait celui à qui on peut demander n’importe quoi et qui doit le fournir », résume l’homme de cinéma. Un jour, il doit dénicher à l’improviste des fourreurs yiddish et deux acteurs introuvables pour sauver un film de Marcel Camus. René Clair le fait promouvoir régisseur général et directeur de production pour son film "Les Grandes manœuvres" où joue Gérard Philippe. « Il était gentil », se souvient Jean Pieuchot qui garde encore en tête des repas partagés avec Fernandel (plutôt froid), avec Jean Gabin qu’il tutoyait. « Il disait : "Chacun paye sa part parce qu’après je ne saurai pas qui a invité l’autre". Il me parlait de la Grande. C’était Marlène Dietrich un jour qu’on était chez Bocuse avec Sofia Loren et André Cayatte invités par le maire de Lyon ».

Couscous et poire avec Delon

Les souvenirs émergent peu à peu. Plus lointains comme la rencontre pour "Porte des Lilas" avec Georges Brassens et Pierre Brasseur. « On était les trois larrons ». Avec Martine Carol lui avouant avoir « peur » de René Clair. Il se souvient de Bourvil qui « savait son texte et n’était pas emmerdant ». De Delon avec qui il partageait le couscous et la poire Williams. Avec Melville, le courant passait moins bien : « Il n’était pas facile, mais il a fait de beaux films ». Sa carrière s’est arrêtée au milieu des années 90. À l’époque du "Père Noël est une ordure". Dans son appartement de l’Intra-muros à Saint-Malo, le vieil homme, malgré des yeux fatigués et une oreille paresseuse, aime visionner sur son poste de télévision "Les enfants du paradis" de Marcel Carné ou encore "Un singe en hiver" d’Henri Verneuil. Lui-même a réalisé trois courts-métrages sur Paris, Guy de Maupassant et Jules Renard. Jean Pieuchot a raconté sa vie professionnelle dans un livre sobrement intitulé "Régisseur de cinéma" (Dualpha éditions).

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