En août 1968, Alain Delon tourne « La Piscine » à Saint-Tropez et s'installe à La Madrague, chez Brigitte Bardot qui l'héberge et l'initie aux joies de la plaisance. L'acteur affirme qu'il ne s'est jamais rien passé entre eux.
L'enfance perdue, la beauté et les femmes, la célébrité et la paternité, l'argent, la politique, la religion et la mort... Alain Delon se livre à Valérie Trierweiler dans l'interview de sa vie dont voici de premiers extraits.
Paris Match. Tout le monde connaît ou croit connaître Alain Delon, mais votre image correspond-elle à la réalité de ce que vous êtes ? Alain Delon. Oui, totalement. Elle correspond à ce que je suis et elle a toujours été fidèle à ce que je suis. Je n’ai jamais essayé de changer ou d’être un autre. Je suis en accord avec moi-même, je suis moimême. Je n’ai jamais joué un personnage. J’ai toujours été la même personne. Je ne fais semblant de rien, je dis ce que j’ai à dire même si cela ne plaît pas toujours. Je n’avais jamais imaginé avoir un tel destin, devenir ce que j’allais être. Je rentrais de la guerre, le cinéma est venu à moi par les femmes mais j’étais déjà ce que je suis resté. Et puis l’image, elle a pris un coup de vieux non ?
J’ai tout eu grâce à cette beauté
Pensez-vous tout devoir à cette beauté qui vous a caractérisé tout au long de votre vie ? A quel moment avez-vous compris que vous disposiez de ce pouvoir ? La beauté, elle était là. Tout le monde me le disait, tout le temps. Les femmes me le disaient, et pas seulement les femmes. Quand on m’a proposé de faire du cinéma, je posais la question : “Pourquoi moi ?” Et c’est ce qu’on me répondait, on me parlait de cette beauté en permanence. Déjà ma mère me le répétait quand j’étais gamin. Dans la rue, les gens l’arrêtaient pour lui dire : “Qu’est-ce qu’il est beau, votre fils !” Mais elle ne supportait pas qu’on me touche, alors, quand elle me promenait au parc de Sceaux elle avait accroché un petit écriteau sur la poussette : “Regardez- moi mais ne me touchez pas !” Ensuite il y a eu le comportement des jeunes filles qui me tournaient autour. Mais si j’avais compris qu’il s’agissait d’un pouvoir, d’une arme, je n’aurais pas commencé ma vie en étant charcutier. Au fond, rien ne s’est fait par moi mais par les femmes. J’ai été fou des femmes très tôt, et en particulier de celles qui avaient cinq ou dix ans de plus que moi. Et quand je suis rentré de l’armée, je me suis retrouvé à vivre à Pigalle, au Régina. Quelque temps après, plusieurs jeunes femmes travaillaient et me faisaient vivre. Elles étaient folles de moi parce qu’il paraît que j’étais beau. Elles m’ont donné cette chance, de faire du cinéma. Si je n’avais pas été acteur, je serais sûrement mort aujourd’hui.
Le cinéma a-t-il été une revanche sur la vie ? Non, parce que c’est un destin. Il faut quand même que je dise merci à ma mère, car c’est elle qui m’a donné la gueule que j’avais et tout est arrivé grâce à cela. J’ai tout eu grâce à cette beauté. Alors, oui, je dis “merci maman”. Je suis son portrait, elle était magnifique. Je lui dois au moins cela.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans un hors-série exceptionnel, «Alain Delon, l'unique», en vente dans les kiosques, au prix de 6,95 euros.
Le musée Grévin va se refaire une beauté en janvier 2019
A l’occasion de sa métamorphose prévue, le célèbre musée de cire accueillera d’ici un an la statue d’Emmanuel Macron mais a renoncé à celle de l’acteur Kevin Spacey.
A l’aube de son 130e anniversaire, le musée Grévin va s’offrir un nouveau coup de jeune. En janvier 2019, la célèbre institution installée sur les grands boulevards (IXe) depuis 1882 fermera ses portes pendant un mois, le temps de se refaire une beauté.
La dernière grande métamorphose du mythique musée de cire remonte à 2001. Grévin & Cie, filiale de la Compagnie des Alpes (Parc Astérix, Futuroscope, France Miniature…), propriétaire du lieu a prévu d’investir la bagatelle de près de 5 M€ dans le relooking avec pour objectif d’atteindre 700 000 visiteurs par an au lieu de 600 000 aujourd’hui.
« Nous souhaitons renforcer l’interactivité et amplifier l’immersion des visiteurs dans le décor », résume Yves Delhommeau, directeur général. Abat les barrières qui protègent les scènes historiques. Les visiteurs pourront s’installer derrière le bureau de Napoléon pour échauffauder un plan de bataille, entrer dans la peau d’un journaliste pour interviewer une star au Festival de Cannes, chanter en compagnie de leur chanteur préféré dans un studio d’enregistrement, faire du sport en compagnie de champions ou bien encore être acteurs des numéros de magie proposés par Eric Antoine.
« La rénovation sera aussi l’occasion de réparer des erreurs opérées lors de la dernière transformation et notamment de remettre les différentes scènes historiques dans l’ordre chronologique tout en élargissement notre panorama de la préhistoire à mai 1968 », explique le directeur. Aujourd’hui le musée déroule l’histoire de France, du Moyen-âge jusqu’aux impressionnistes.
Le parcours débutera par une évocation de la grotte de Chauvet et s’achèvera sur les barricades de mai 1968 et Brigitte Bardot, symbole de la femme moderne qui effectuera un retour dans le musée en maillot de bain.
L’actrice mythique ne sera pas la seule à être rajeunie. Le général de Gaulle subira le même sort puisqu’il sera représenté debout dans une jeep en train de descendre les Champs-Elysées pour la Libération de Paris. En revanche, c’est un Johnny Hallyday plus âgé qui prendra la place de l’actuelle statue du chanteur décédé en décembre dernier. D’autre personnages comme Louis XIV et Napoléon, eux, seront représentés jeune et dans la force de l’âge.
De nouveaux personnages feront leur apparition : l’écrivain Marcel Proust, le poète Guillaume Apollinaire et Emmanuel Macron. Les visiteurs découvriront le président de la République installé derrière son bureau à l’Elysée, en compagnie vraisemblablement de la première Dame. En revanche, Kevin Speacy, l’acteur principal de la série House of cards empêtré dans des affaires de harcèlement sexuel ne fera pas son entrée dans le musée. Il devait faire face à Macron.
Autre changement : finie la queue devant les caisses. L’entrée sera transformée en hall de palace art déco peuplé de grooms pour accueillir le public, immergé dès son arrivée dans l’esprit de Paris.
Le collectif des associations Sea Shepherd, Aspas, Fondation Brigitte Bardot, Longitude 181, Sauvegarde des requins, One Voice, Tendua, Vagues et Requin Intégration réagit aux mesures annoncées par le préfet pour réduire le risque requins. Voici le communiqué de Jean Bernard Galves, le porte-parole :
Notre collectif a pris note des 8 mesures annoncées par le Préfet pour réduire, selon lui, le risque requins.
Nous déplorons le maintien d'un pêche rapprochée et intensifiée près des plages. Rapprocher les appâts des plages va encore augmenter le risque pour les baigneurs et surfeurs .
Monsieur le préfet a-t-il pris la mesure de l'étude sur les contenus stomacaux ?
La présence de nombreux poulets, déchets de poissonnerie comprenant jusqu'à des étiquettes confirmerait un appâtage délibéré des requins par certains pêcheurs .
Va-t-il étendre et continuer à cautionner cette mise en danger, en rapprochant la pêche des plages ? exigera-t-il, enfin, une enquête ? Fera-t-il cesser ces pratiques volontaires criminelles ?
La meilleure façon de réintroduire les requins de récifs est d'éviter d'en faire les victimes accessoires des drum lines et donc de ne pas aller pêcher prés du récif.
L'extension du rôle des vigies parait louable, mais son coût est un frein certain le rôle de la brigade marine reste à déterminer
Les mesures autour de la "ciguatera" sont d'ordre sanitaire et relèvent de l'ANSES. Le préfet n'a sur ce point aucun pouvoir de s'y opposer .
Malgré le flou de ces mesures, Nous notons cependant une évolution positive sur certains points.
Monsieur le Préfet évoque le basculement des eaux, le rejet des eaux d'épuration et l'urbanisation comme cause possibles du problème. Il souligne l'absurdité d'aller chercher au large des requins pour les tuer .
Malgré le maintien d'une pêche démagogique dont il a hérité, il semble exister chez le nouveau préfet une volonté réelle de comprendre les causes du problème et de s'y attaquer .
Nous attendrons la mise en oeuvre des différentes mesures pour nous prononcer sur la sincérité de la préfecture.
Nous poursuivons par contre notre action contre la pêche dangereuse et démagogique des requins.
Jean-Bernard Galves, porte parole du collectif des associations Sea Shepherd, Aspas, Fondation Brigitte Bardot, Longitude 181,Sauvegarde des requins, One Voice, Tendua, Vagues, Requin Intégration
Idole des jeunes et adoubée par la critique suite au succès de "Et Dieu... Créa la femme", Brigitte Bardot s'accorde une pause enneigée lors de l'hiver 1958 en Italie. La preuve en image.
Actrice chérie de la France dans ces années-là, Brigitte Bardot profite de la neige italienne en 1958. Sur ce cliché pris sur le vif, la célèbre interprète de Juliette cette naïade dans Et Dieu... Créa la Femme de Roger Vadim deux ans auparavant a choisi la station de ski Cortina d'Ampezzo pour l'hiver. Joueuse, elle s'apprête à récompenser le photographe d'un lancer de boule de neige. Fraîchement séparée de Roger Vadim, elle se consacre à sa carrière florissante à cette époque. Son regard mutin, ses courbes mythiques et sa chevelure ensoleillée comme signatures prisées des réalisateurs. Babette s'en va-t-en guerre, Le Mépris, Viva Maria !... Cette année, ses futurs succès lui tendaient les bras.
Chaque vendredi, Paris Match retrace en images la jeunesse d’une star. Au tour de l’icône BB.
«J’ai donné ma jeunesse et ma beauté aux hommes», disait Brigitte Bardot. Repérée à seulement 14 ans en couverture du magazine «Elle» par Marc Allégret, Bardot devient très vite le fantasme de toute une génération, l’objet de désir le plus convoité de toute la planète. Il faut dire que la nature lui a tout donné: des lèvres pulpeuses, une poitrine généreuse, une taille imparable. Alors le public en a fait une icône, pardon un mythe. Dans les années 60, quand elle est au sommet du cinéma français, BB n’hésite pas à bousculer les codes. Insoumise, débridée, volcanique. Brigitte devient même pour de nombreuses femmes l’incarnation de la femme parfaite, une sorte de créature venue d’ailleurs à la fois sublime et envoûtante.
Mais peu à peu, ses prises de position ont raison d'elle et de son image. Celle qui a longtemps incarné la liberté se retrouve "enfermé" dans une cage dorée à Saint-Tropez.
Une beauté intemporelle
Pourtant, bien des années plus tard, BB est toujours au centre de toutes les attentions. Sa beauté juvénile est devenue intemporelle, son visage l’effigie de plusieurs grandes marques dans le monde de la mode. Bardot est aussi une grande militante pour la cause animale : ses combats sont salués, sa fondation un véritable succès. Et preuve de l’attachement des français à l’éternelle BB, pour son 83e anniversaire, la ville de Saint-Tropez lui a offert une statue. De quoi se souvenir pour toujours de cette légendaire blonde qui un jour à chanter «Sur la plage abandonnée…». Culte.
1er janvier 1968: l'année américaine de L'Express. l'express
Pour le 1er numéro de l'année 1968, L'Express s'intéresse aux Français, à ce qu'on n'appelait pas encore la high-tech aux Etats-Unis, au chômage, à la police, à Brigitte Bardot et à mode rétro.
Sommaire
Numéro du 1er janvier 1968
- Retour vers le futur
- La révolution technologique aux Etats-Unis
- La mode est aux années 30
- Le chômage en France
- La police à l'aube de mai 68
- Avec BB et la télé couleur, l'année débute bien
- La minute des réclames
Retour vers le futur
Dans ce numéro inaugural de l'année 1968, Françoise Giroud commente une enquête de "l'I.F.O.P" sur l'image que les Français se faisaient de l'an 2000:
"Une grande majorité de Français pensent que les conséquences seront favorables sur le confort matériel (88%), ce qui va de soi, mais aussi sur la vie intellectuelle (71%), la liberté individuelle (55%), les relations entre les hommes et les femmes (55%). [...] 72% des Français indiquent qu'ils ne voient pas pour autant le problème du chômage définitivement résolu. Il y a également une majorité pour penser que ne sera pas résolu le problème des logements insuffisants (52%), des difficultés de circulation (70%) et du bruit (74%)."
Comment ne pas sourire devant la vision du chômage, qui ne sera pas "définitivement" terrassé en 2000? Quant aux grandes abstractions, telles que les progrès de "la vie intellectuelle", difficile en 2018 de ne pas songer (objectivement et sans déclinisme) à toutes les grandes plumes qui faisaient de la France l'une des places-fortes de l'intelligentsia mondiale en 1968.
La révolution technologique aux Etats-Unis
Sur le visuel de Une, le visage du président américain Lyndon Johnson, entrelardé d'images anxiogènes mêlant guerre du Vietnam et émeutes raciales, une fusée de la Nasa et une jeune fumeuse. Mais le ton du long reportage aux Etats-Unis, qui justifie cette couverture, est beaucoup plus optimiste, mettant l'accent sur les promesses des révolutions technologiques:
Le journaliste Michel Salomon dans l'antre de la bête informatique.L'Express
"Drapée dans les bandelettes magnétiques de la science nouvelle, l'Amérique est entrée dans l'âge 'technétronique'. [...] A propos de ses inventions, Thomas Edison avait coutume de dire qu'elles représentaient '1% d'inspiration et 99% de transpiration'.
L'ordinateur, en quelque sorte, 'libère' le chercheur, l'économiste, les gestionnaires d'une entreprise, en supprimant la plus grande partie de ces '99%'. Il apporte d'abord aux administrateurs une information complète et effectue les opérations qu'on lui demande sur cette information. La célérité dans l'obtention du renseignement a été encore accrue par l'usage du 'teleprocessing', qui permet de relier chaque dépôt, chaque usine, par telex, à l'ordinateur central. Ce dernier constitue une véritable banque d'informations, mises à jour à chaque instant. Pour les entreprises plus modestes, qui ne peuvent s'offrir le luxe du 'teleprocessing', il existe une autre formule: le 'time sharing'. Elle revient à partager un ordinateur à plusieurs, sur abonnement."
Le journaliste Michel Salomon ne se laisse pas pour autant éblouir et revient sur les problèmes sociaux, ethniques et sociétaux qu'affrontent la première puissance mondiale. Il dessine un portrait assez critique de la contre-culture, qui trouvera quelques mois plus tard une résonance en France:
"Tout est ambigu, comme tout est ambigu dans la puissance et dans la richesse [...] Et l'ambiguïté se situe, bien entendu, au coeur même de la protestation. M. Henri Lefebvre, à qui la pensée marxiste contemporaine doit beaucoup, a analysé pour 'L'Express' le phénomène 'hippie': 'Dire que les hippies protestent contre la consommation, commente-t-il, est dérisoire. Ils en profitent et ils en vivent. Ce sont, plus justement, des ratés de la consommation... Au lieu d'utiliser Che Guevara entant que leader politique, ils l'utilisent comme 'poster' (affiche). Ils digèrent ainsi une révolution, une doctrine structurée et ils en font un bien de consommation'"
Et de conclure: "Tous les pays industriels avancés voient se creuser le fossé entre les facultés créatrices de la science et de l'industrie et d'autre part la sclérose des hommes politiques classiques."
La mode "Années 30"
Contrastant avec cette couverture internationale prospective, un article s'amuse d'un phénomène de mode régressif, "La folie des années 30". Preuve que le vintage et le recyclage ne sont pas l'apanage de nos années 2000... Patrick Thévenon en recense tous les symptomes, depuis la déco jusqu'à Bonnie and Clyde, en passant par la longueur des jupes et les expositions:
"Courrèges annonce une collection de printemps cachant le genou. 'En tout cas, plus de minijupe', a signifié Brigitte Bardot à Marc Bohan, qui suivra probablement cet ordre."
La Folie des années 30: le vintage à la sauce 68.L'Express
Le chroniqueur termine sur une note plus sombre:
"Les années 30 ont annoncé l'holocauste de plusieurs millions d'hommes. 1930 en 1968 n'annoncera qu'une opération commerciale. Il sera temps, si elle réussit, de découvrir pourquoi, même sur les jeunes gens, le passé exerce plus de fascination que l'avenir."
Du fait de la pyramide des âges, en 1968 la France regardait beaucoup moins vers le passé que vers l'avenir. Né en mai 53, L'Express a tout juste quinze ans et un lectorat jeune, comme s'en réjouit sa rédactrice en chef: "Le nombre de lecteurs du journal a augmenté de 48% en un an", soit un total de un million et demi de lecteurs, dont la moitié a moins de 34 ans et le quart moins de 24 ans.
Le chômage en France
Ce chiffre laisse rêveur: en décembre 1967, la France compte 224 900 chômeurs.Fin 2017, ce sont 3 483 600 de Français qui sont à la recherche d'un emploi.L'Express
La police à l'aube de mai 68
Enquêtant sur la guerre des polices (sujet décidément intemporel), Jacques Derogy en tire une infographie éloquente sur ces fonctionnaires qui vont jouer un rôle si important dans les événements de Mai: 68 400 policiers en tenue, dont 22 300 dans la police municipale de Paris et 13 156 dans les CRS. Les policiers en civil sont au nombre 14 400.
L'organigramme de la police nationale, en 1968.L'Express
Avec BB et la télé couleur, l'année débute bien
"Les Français qui ont la télévision ont de la chance. Ils sont nombreux. Les Français qui ont la télévision en couleur ont encore plus de chance. Ils sont rares. Entre l'enterrement de la vieille année, le 31 décembre, à 20 heures, par le général de Gaulle, et le baptême de l'année nouvelle, le 1er janvier à 20 heures, par Brigitte Bardot, l'O.R.T.F. n'a pas lésiné sur les vedettes.
La double page que L'Express du 1er janvier 1968 consacre au "show Bardot" à la "T.V.".L'Express
Une Brigitte Bardot somptueuse, radieuse, dansante, chantante, touchante aussi. Qui, pendant 55 minutes et 14 chansons, savoure une liberté reconquise, affirme sa joie d'être belle, vivante, aimée; ses métamorphoses fugaces, poétisées par une caméra kaléidoscope, l'entraînent de Saint-Tropez à Carnaby Street. Cambrée, grimée, déchaînée, elle présente d'elle-même une éblouissante carte d'échantillons: 'Regardez-moi, je suis hippie, je suis Bonnie, je suis nue ou presque, je suis heureuse. Moi, finie? Vous voulez rire!'" (Danièle Heymann)
Faisons de nouvelles résolutions, de bonnes résolutions du jour du Nouvel An…en vérité ne durent qu’un temps..
Alors rigolons. Soyons naturels et oublions toutes les bonnes intentions, oublions les cons qui nous emmerdent la vie, ne lâchons RIEN dans nos combats pour les animaux, que mes vœux de 2018 ne se résume qu’à une seule chose…VIVEZ ! Ah oui ! Une dernière chose VIVE Brigitte Bardot, vive MOI ! Et si cela dérange…je m’en cogne royalement le coquillard !
La bonté est le principe du tact, et le respect pour autrui la condition première du savoir-vivre…
« Les animaux, eux, ont une pureté que l'homme a définitivement perdue »
Bonne année 2018 à celles et ceux que j’aime, que j’apprécie, que je ne vois pas souvent ou jamais…
aurence Ballereau se bat pour sauver les galgos, les lévriers espagnols.
Là-bas, les galgos, les lévriers espagnols, subissent les pires atrocités, au nom d'une tradition ancestrale des plus barbares. Ils sont utilisés par les galgeros, ces chasseurs qui ne ressemblent en rien à ceux de Sologne. Ceux-là n'ont pas de fusils, mais ces lévriers, des chiens très rapides, qui pistent le gibier, l'attrapent et le ramènent à leur maître.
Victimes d'une croyance d'un autre temps
Sauf que leur maître a, le plus souvent, aucune considération pour eux : « Ils ne sont que des outils. » Des outils déjà usés à leurs yeux au bout de trois petites années. « Alors, s'ils ont été de bons chasseurs, ils les tuent. Mais s'ils ont été mauvais, ils les torturent, pour conjurer le mauvais sort, et que le prochain soit meilleur. » Des croyances d'un autre temps qui perdurent encore au XXI e siècle et qui font chaque année « 50.000 victimes ». 50.000 lévriers maltraités, torturés, mutilés. « Ces chiens-là n'ont pas une once d'agressivité, ils ne se rebiffent même pas. »
Devant un tel massacre, Laurence Ballereau a décidé d'agir. En surfant sur Internet, elle découvre l'association Galgo's dream Belgium, basée à Tournay, en Belgique, et la rejoint. Depuis trois ans, elle est même leur déléguée Centre-France. « On travaille en partenariat avec un refuge, en Espagne ».
Il s'agit du refuge Ciudad animal, à Pedro Munoz (en Castille). Le refuge d'une certaine Loli Cantero, qui consacre sa vie à sauver les lévriers espagnols. « On aide le refuge. On organise des campagnes de collecte de dons, de sacs de croquettes, de médicaments… en France, en Belgique et en Allemagne, puisque l'association est sur les trois pays. » Et « on accompagne les familles qui veulent adopter des lévriers. »
« Le but, ce n'est pas d'interdire la chasse, mais au moins que les galgos ne soient plus brutalisés. »
À ce jour, le refuge espagnol compte trois cents chiens à l'adoption. « Mais quand certains sont vraiment trop abîmés, trop traumatisés, Loli Cantero les garde chez elle. »
Au départ, Laurence Ballereau s'était portée volontaire pour être l'une de ces familles d'accueil où les galgos se refont une santé, ou ils découvrent ce qu'est la vie d'un animal de compagnie, le confort d'une maison, l'amour d'une famille. « Mais mon mari et moi, on n'est pas fait pour être famille d'accueil : on s'attache trop », glisse-t-elle, un sourire aux coins des lèvres.
Laurence Ballereau et son mari.
C'est d'ailleurs ainsi qu'Elina, 7 ans, a rejoint la famille, puis trois autres, et enfin, Destino. « Il a été trouvé par Loli Cantero au bord d'une route départementale, dans un fossé. Il avait une fracture du tibia, une fracture de la hanche… Il a subi trois opérations. » Comme d'autres, il avait été maltraité, puis abandonné.
« Brigitte Bardot a déjà écrit au roi d'Espagne à ce sujet (en 2016, NDLR), mais ça n'a rien changé, regrette-elle. Le roi d'Espagne est chasseur, alors… »
Et ils sont ainsi des milliers. « Le pire, c'est au mois de février, à la fin de la période de chasse : le refuge récupère des centaines de chiens abandonnés, blessés. Et ce ne sont pas des petites blessures. » Des soins coûteux qui mobilisent les bénévoles de cette association qui milite depuis de longues années surtout pour que cesse ce massacre. Mais ce sera sans doute un long combat.
« Brigitte Bardot a déjà écrit au roi d'Espagne à ce sujet (en 2016, NDLR), mais ça n'a rien changé, regrette-elle. Le roi d'Espagne est chasseur, alors… »
« Le but, ce n'est pas d'interdire la chasse, mais au moins que les galgos ne soient plus brutalisés. »
Comme les bénévoles de son association, Laurence Ballereau garde pourtant espoir. « Les choses commencent un peu à bouger en Espagne. Il y a de plus en plus de manifestations d'Espagnols contre ça. » Et certains galgeros viennent aujourd'hui « abandonner leur galgos. » Si on ne peut se réjouir d'abandons massifs, « au moins, ils ne les torturent pas, et ils ne les tuent pas. » Reste qu'il y a encore fort à faire « pour que les choses changent vraiment là-bas. »
Pratique. Contact : Laurence Ballereau au 06.59.19.91.16 ou par courriel à laurencegalgosdreambelgium@gmail.com
La double page que L'Express du 1er janvier 1968 consacre au "show Bardot" à la "T.V.". L'Express
En 1968, Brigitte Bardot est LA star à la française. La "T.V." ne pouvait éviter le phénomène: Danièle Heymann a vu l'émission, elle a aimé et le raconte avec une verve qui fait envie, peut-être plus encore cinquante ans plus tard.
[...] Le "Spécial Brigitte Bardot", diffusé cinq ans, jour pour jour, après ses débuts de chanteuse à la T.V., a une histoire.
D'abord, la version présentée est expurgée. Le film, en effet, commençait par l'apparition victorieuse de Brigitte enroulée dans un drapeau tricolore. Tenant hardiment la hampe, laissant aisément deviner que les plis glorieux de notre emblème étaient ses seuls voiles, résistant à une cocardière tempête qui plaquait l'étendard à son corps, elle était superbe.
La direction de la télévision a apprécié. Puis menacé l'émission du carré blanc: "Vous comprenez, les enfants, les anciens combattants..." Les réalisateurs ont plaidé: "Ne trouvez-vous pas que Brigitte ainsi est un magnifique symbole de la vitalité en France? Une espèce de "Marseillaise" de Rude 1968?..." La direction ne s'est pas laissé fléchir. Les réalisateurs ont préféré couper.
La double page que L'Express du 1er janvier 1968 consacre au "show Bardot" à la "T.V.".L'Express
Mais cette anecdote n'est qu'une péripétie. [...] Brigitte, de plus en plus enchantée, de plus en plus acharnée à bien faire et à faire du Gainsbourg, voulait tourner, encore tourner. Sans coiffeuse, sans maquilleuse, elle accepta même d'être traquée par la meute, autrefois honnie, des photographes de presse: on balaya, au soir d'une journée de studio, douze cents emballages de pellicule sur le plateau.
"Brigitte doit aller douze heures à Londres"
L'improvisation, alors, se met à régner. Eddy Matalon et François Reichenbach découvrent le cinétisme à la Biennale des Jeunes, de Paris. Il faut aussitôt utiliser ce décor scintillant et futuriste: Gainsbourg écrit, dans la nuit, "Contact", épopée d'une Vénus cosmonaute, aux seins bardés de métal tendre et qui cherche à travers les galaxies son amour satellisé.
Serge Gainsbourg reçoit alors commande par la Warner Bros d'une chanson intitulée "Bonnie and Clyde", et qui aidera à la promotion du film en France. Qu'importe: on inclura ce parasite providentiel dans le show. En vingt-quatre heures, Gainsbourg compose une déchirante ballade de passion et de mort. Il sera Clyde. Elle sera Bonnie. Chanson vécue.
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Brigitte doit aller douze heures à Londres pour essayer les costumes de "Shalako", le western qu'elle doit tourner avec Sean Connery. Eddy Matalon la suit et tourne à la sauvette, à la barbe des "bobbies", une extraordinaire promenade de B. B. dans les rues de la nouvelle Angleterre.
Au retour, Gainsbourg, toujours lui, improvise sur ce thème et écrit: "Le Diable n'est pas anglais". Enfin, après quinze jours de tournage effectif, étalés sur trois mois, le "Spécial Brigitte Bardot" est terminé. Ce show est sans doute le spectacle le plus plaisant que la TV pouvait nous offrir. Il est sûrement le plus beau cadeau que Brigitte Bardot pouvait se faire à elle-même.