Notre-Dame-du-Hamel. Un nouveau refuge axé sur le bien-être accueillera plus de 1000 animaux
Un nouvel établissement de la Fondation Brigitte Bardot a ouvert en janvier 2022 à La Davière, à Notre-Dame-du-Hamel. Celui-ci peut accueillir plus 1000 animaux.
L’ancienne ferme de La Davière, à Notre-Dame-du-Hamel (Eure), s’est transformée en refuge de la fondation Brigitte Bardot, après le don du bâtiment par sa propriétaire, Paulette Aubert. C’était l’une des dernières volontés de son mari, passionné, comme sa femme, par les animaux, et décédé il y a quelques années. Le couple d’agriculteurs avait économisé toute sa vie pour acheter cette parcelle.
Les travaux ont duré dix-neuf mois, entre le mois de mai 2020 jusqu’à son ouverture en janvier 2022. Lorsqu’ils ont récupéré l’établissement, les membres de l’association ont dû entreprendre de grands travaux, de plusieurs millions d’euros, pour accueillir plus tard plus de 1000 animaux. « On a gardé totalement l’âme de ce qui avait été fait », déclare Charlène Leroux, la responsable du site, devenu le 4e refuge de la fondation dans l’Eure. En effet, les anciens propriétaires avaient construit eux-mêmes la bâtisse et ses annexes sur le terrain de sept hectares.
Le manoir est devenu l’accueil, abritant également les animaux malades pendant la nuit. La suppression des dépendances, comme l’atelier ou le garage, permet la création de plusieurs pièces pour les chiens et les chats. La bergerie a fait place aux chatteries. Dans les prairies, des bergeries et un poulailler ont vu le jour.
La fondation a bénéficié de généreux dons lors de la reconstruction. L’avocat, chanteur et ancien président du directoire du groupe NRJ Max Guazzini a permis d’aider à la construction grâce à la vente de sa collection de disques d’or. Cet argent a permis de mettre en place un espace pour les chiens. Emilie N’Guyen, quittant son activité dans son association « Les amis des Chats » a, quant à elle, aidé à financer la partie prévue pour les petits félins.
Les animaux et leurs espaces
Depuis janvier 2022, les premiers animaux ont foulé le sol du nouveau refuge. Ils viennent tous de nouvelles saisies ou sont donnés après un décès. Chiens, chats… mais aussi oies, cochons ou encore chèvres sont présents dans les locaux et sur le terrain. Les box sont prévus pour trois chiens maximum. Pour faciliter leur bien-être, ils sont placés par affinité et par famille. Ils ont pour eux entre 500 et 1000 m2 de jardin attachés au box. Tous les jours, ils peuvent également se promener et se dégourdir les pattes dans le parc de 4000 m2 derrière leur jardin. En plus de nombreux box, une nurserie est prévue « si une maman arrive avec des petits », explique la bénévole depuis vingt ans dans l’association, une infirmerie et une cuisine. Dans l’espace à côté, « les chiens qui s’entendent » peuvent vagabonder en liberté dans cet espace ainsi qu’à l’extérieur. « Ils sont en liberté », ajoute-t-elle.
Les chats ne sont pas en reste, ils ont également un grand espace. Une pièce est prévue pour les « mamans avec bébés ». Dans le local, une chatte couve ses tout petits chatons, « nés il y a un mois, indique la responsable du site. S’ils ne sont pas identifiés, on leur donne des noms ».
Dans l’une des autres pièces prévues pour ces animaux, plusieurs chats se reposent allongés sur les coussins. « Ils viennent d’une minuscule maison où ils étaient cinquante », annonce Charlène Leroux. Les différentes infirmeries sont primordiales dans les locaux. Par exemple, certains des chats « avaient les poumons brulés à cause de l’ammoniac présent dans le pipi », explique-t-elle.
Les chats possèdent de grands espaces extérieurs.
Dans le parc, un étang ravit les oies qui se promènent autour. Un nouveau poulailler est en construction pour les volatiles saisies. En ce moment, une cinquantaine d’entre elles cohabitent dans un habitat à côté. Les cochons et les chèvres ont également leur propre enclos.
Bien qu’âgés, les animaux ne sont jamais euthanasiés « pour faire de la place », souligne la jeune femme. Au besoin, « on construit un autre refuge ». Des partenariats sont également signés avec des agriculteurs à la retraite, qui accueillent les animaux en pension dans leur ferme, à la condition qu’ils ne finissent pas à l’abattoir. C’est donc pour eux l’opportunité d’avoir une autre source de revenus et surtout de voir autrement ces animaux.


Des animaux prêts pour l’adoption
« Même s’ils sont heureux, notre rêve c’est de les voir partir », déclare Bruno Jacquelin, responsable de la communication du refuge. Seuls les chiens et les chats peuvent être adoptés et sont suivis toute leur vie pour être sûr qu’ils soient bien traités. Lorsqu’une personne demande à adopter un animal, le service met en place une procédure pour juger la fiabilité des potentiels nouveaux maîtres. « Nous sommes très exigeants, car ce sont des animaux soit abandonnés soit maltraités, éclaircit la bénévole. On préfère la qualité que la quantité. » Ils s’engagent également à récupérer les animaux à la mort des propriétaires.
Mais la mise à l’adoption n’est pas systématique. En cas de dons, les propriétaires peuvent choisir s’ils veulent que leur compagnon soit adopté ou s’ils préfèrent qu’il reste à la fondation jusqu’à sa mort. Plusieurs d’entre eux, en maison de retraite, par exemple, ont pu revoir leur animal, grâce aux bénévoles.