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Maurice Ronet : le parfum des Trente Glorieuses

Publié le par Ricard Bruno

Brigitte Bardot et Maurice Ronet dans « Les Femmes » (1969) de Jean Aurel.

Brigitte Bardot et Maurice Ronet dans « Les Femmes » (1969) de Jean Aurel.

Il y a des acteurs qui suivent un plan de carrière et d’autres qui traversent leur époque comme des comètes. Maurice Ronet (1927-1983) appartient à cette seconde catégorie. Dans La Piscine, Le Feu follet, Raphaël ou le Débauché ou bien La Montagne, il ne remplit pas un rôle, mais change un film par sa seule présence. Jamais tout à fait là, jamais tout à fait ailleurs, il est l’inquiétude à l’écran.

 

Redécouvrir Ronet aujourd’hui, c’est retrouver le parfum des Trente Glorieuses, un monde des possibles, des nuits longues et de la liberté. Une époque où l’on croisait Jeanne Moreau et Louis Malle dans des brasseries enfumées, où Jean Seberg lisait Proust dans un coin d’hôtel particulier, où Belmondo pouvait côtoyer Melville ou Chabrol. 

 
 
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Les jardins adorés de Christian Dior, au cœur d'une exposition plus vraie que nature

Publié le par Ricard Bruno

Les jardins adorés de Christian Dior, au cœur d'une exposition plus vraie que nature  Exposition “Dior, Jardins Enchanteurs”, au musée Christian Dior de Granville, jusqu'au 2 novembre 2025.

Les jardins adorés de Christian Dior, au cœur d'une exposition plus vraie que nature Exposition “Dior, Jardins Enchanteurs”, au musée Christian Dior de Granville, jusqu'au 2 novembre 2025.

Envoûté par la beauté des fleurs, Christian Dior n'a eu de cesse de cultiver son penchant pour la nature pour façonner sa haute couture. Une histoire d'amour à (re)découvrir dans sa maison de Granville, témoin privilégier de cette passion florale.

C'est là, en haut de la falaise normande, entre les roses et les bosquets, que l'homme a vécu quelques-unes de ses meilleures heures. Couturier-jardinier, Christian Dior n'a jamais tourné le dos à ses premières amours, bien au contraire : les références à cette nature chérie depuis la plus tendre enfance se sont sans cesse invitées dans sa couture. Le muguet, pour ne citer que lui, est d'ailleurs resté son emblème. Cette irrépressible attirance devenue fil conducteur de son art, est aujourd'hui décortiquée au travers de l'exposition Dior, Jardins Enchanteurs, au musée Christian Dior de Granville. Elle fait figure d'hommage du musée intime installé dans la villa Les Rhumbs, elle-même placée au beau milieu de ces jardins qui l'ont vu grandir. À l'endroit même où s’est épanoui son goût pour l'architecture des fleurs, la finesse des tissus végétaux, la beauté foisonnante du printemps.

Exposition “Dior, Jardins Enchanteurs”, au musée Christian Dior de Granville, jusqu'au 2 novembre 2025.

Exposition “Dior, Jardins Enchanteurs”, au musée Christian Dior de Granville, jusqu'au 2 novembre 2025.

Une couture florissante

Les femmes, Christian Dior en a fait des fleurs par mille procédés vestimentaires. Dès ses premières collections, il impose des jupes aux métrages de tissu outrageux au sortir de la guerre. Ces silhouettes en corolle comme des roses ou des tulipes aux pétales généreux marqueront le retour du rêve dans la couture, la fin de la sobriété forcée. Les broderies et le recours à la fleuristerie textile deviendront aussi une habitude, ornements de silhouettes opulentes et printanières, comme celles du printemps-été 1952, baptisées Vilmorin et Andrieux, qui habilleront Brigitte Bardot et Sylvie Hirsch. En couverture du magazine Elle cette année-là, elles sont à l'honneur de l'affiche de l'exposition. Toute une vision de la féminité vivante et délicate poursuivie par ses successeurs, et qui s'exprime aussi autour de fragrances devenues légendaires, entre autres artefacts d'un amoureux de la nature, à aller glaner jusqu'à l'automne.

Exposition “Dior, Jardins Enchanteurs”, au musée Christian Dior de Granville, jusqu'au 2 novembre 2025.

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Aïd-el-Kébir : face aux abattages clandestins, la traque des bouchers de l’ombre

Publié le par Ricard Bruno

Des gendarmes et agents de la Fondation Brigitte Bardot en intervention sur un lieu d’élevage clandestin, le 6 juin 2025.

Des gendarmes et agents de la Fondation Brigitte Bardot en intervention sur un lieu d’élevage clandestin, le 6 juin 2025.

REPORTAGE - L’État lutte chaque année contre la détention et l’abattage illégaux de moutons en marge de la fête «du sacrifice». Le Figaro a pu assister en exclusivité à ces interventions discrètes, souvent sous tension.

Le véhicule de police patiente au milieu des vignes, gyrophares allumés. À l’arrivée de la bétaillère blanche, siglée de la Fondation Brigitte Bardot (FBB), les agents empruntent le sentier pour la guider jusqu’à l’enclos. «Un flagrant délit. Une soixantaine de moutons dont la moitié encore vivants», a simplement indiqué au téléphone la vétérinaire de la Direction départementale de la Protection des populations (DDPP). La remorque cahote jusqu’à un grand terrain vague. Dans ce coin de Provence, au milieu des détritus, entre une baignoire vautrée et de vieilles machines démembrées, de gros moutons blancs se pressent derrière un grillage sous le regard blasé d’un malinois enchaîné. Sous un arbre, deux agneaux à la laine épaisse bêlent à côté d’un adulte couché au sol, déshydraté. Un autre gît, inerte, au pied d’une potence.

Les agents de police municipale et de gendarmerie ont pris ce couple de Marocains en flagrant délit d’élevage clandestin, avec soupçon d’abattage illégal. Des infractions…

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Le Métier de comédien, plein soleil sur Maurice Ronet

Publié le par Ricard Bruno

Maurice Ronet et Brigitte Bardot sur le tournage du film Don Juan de Roger Vadim, en février 1973.

Maurice Ronet et Brigitte Bardot sur le tournage du film Don Juan de Roger Vadim, en février 1973.

« Oh là là ! » C’est sur ces mots que Maurice Ronet (1927-1983) accueille le mari de sa maîtresse dans La Femme infidèle de Chabrol. La tentation n’est pas mince de reprendre l’exclamation pour saluer la réédition en un seul volume de deux livres introuvables sur l’acteur, des entretiens avec le journaliste Hervé Le Boterf (1977) et un hommage signé Jean-Pierre Montal, romancier doué, aux formules à la hussarde (2013).

 

Ronet est un cas à part. Dans le cinéma français, il détonne. À l’écran, Delon passait son temps à l’occire. Dans Le Feu follet, son rôle phare (tweed et whisky), pour lequel il avait perdu 10 kilos, il se chargeait lui-même de la tâche. Trop jeune pour avoir combattu pendant la Seconde Guerre, il endossait souvent l’uniforme dans ses films. Dans sa bibliothèque s’alignaient Poe, Céline, Schopenhauer. Il avait écrit un essai sur Kierkegaard, voulu être peintre.

On le croisa en fils à papa richissime dans Plein soleil, roulant en Maserati dans La Piscine, en débauché…

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Patrick Bauchau : le beau-frère de Brigitte Bardot mais surtout l’un des acteurs belges les plus distingués

Publié le par Ricard Bruno

Patrick Bauchau : le beau-frère de Brigitte Bardot mais surtout l’un des acteurs belges les plus distingués

A 86 ans, Patrick Bauchau n’est peut-être pas l’acteur belge le plus connu de Hollywood – il laisse ce prix à JCVD –, mais certainement l’un des plus distingués, auteur d’une carrière qui l’aura vu briller à la télévision comme au cinéma, aussi à l’aise en français qu’en anglais, allemand ou italien. On a vu l’Etterbeekois, fils du romancier Henry Bauchau, notamment dans « Panic Room », de David Fincher, ou le James Bond « Dangereusement vôtre ».

Si ce soir, il se fait comme chaque fois damer le pion par Columbo, il a été aussi un des personnages principaux de la série « Le Caméléon ».

Mais l’un des films les plus importants de sa vie restera « La collectionneuse », d’Eric Rohmer, sorti en 1967. Parce qu’il marque le véritable début de sa carrière et, surtout, parce qu’il y donne la réplique à sa femme depuis 1962, Marie-Jeanne, dite Mijanou, Bardot, la petite sœur de B.B.! Mijanou eut aussi sa petite carrière au cinéma, dans les traces de son aînée, mais son histoire d’amour avec Patrick, contrairement à celles de l’icône française, s’est inscrite dans la durée. Ensemble, ils ont une fille, Camille, et Mijanou a suivi Patrick aux USA, dans les années 80.

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Festival de Cannes 2025 : averses, vent, sièges trempés… Brigitte Bardot plus forte que la pluie

Publié le par Ricard Bruno

Festival de Cannes 2025 : averses, vent, sièges trempés… Brigitte Bardot plus forte que la pluie

Quand les premières gouttes ont commencé à tomber, alors que la projection n’avait pas encore commencé, le producteur du documentaire « Bardot », Nicolas Bary, qui présentait l’équipe au public, l’a avoué dépité : « Je dois vous dire qu’on a eu tellement d’emmerdes sur ce film, alors qu’il y ait la pluie, ça devait finir comme ça ». Des emmerdes ? Ce projet du réalisateur Alain Berliner, annoncé il y a longtemps, a d’abord été prévu pour la télévision, puis le cinéma, après plusieurs péripéties de production.

Chaque soir, le Cinéma de la Plage, sur la Croisette, c’est l’instant détente du Festival de Cannes, avec ses transats au bord de l’eau et la nuit qui tombe sur la Méditerranée. Le duo Madame Monsieur, qui a participé à la bande originale du film, vient de jouer deux reprises de B.B. sur la scène devant l’écran géant. La « salle » en plein air affiche complet.

Paul Watson, ami de la star, dans le public

Les producteurs ont eu accès à l’icône de « Et Dieu créa la femme ». Elle a accepté d’être filmée chez elle, n’apparaissant que brièvement de dos, mais c’est bien sa voix d’aujourd’hui qui ponctue en off la plupart des séquences du film. Sa vie défile, sans scoops mais dans une ambiance propice, sur la Croisette, à la sirène de Saint-Tropez. Le militant écologiste Paul Watson, ami de B.B., n’a pas voulu monter sur scène mais apparaît dans le documentaire et s’est assis parmi le public. A l’écran défilent d’autres témoins, comme Hugo Clément, lui aussi engagé pour l’environnement et la cause animale, ou la styliste Stella McCartney, pour qui « elle est carrément cool », cette star qui s’habillait comme elle voulait, a été féministe et animaliste quand des humoristes cathodiques ricanaient de ses premiers combats.

Transats trempés

Sauf que les gouttes crépitent, de plus en plus. Les rangs s’éclaircissent. Certains trouvent refuge sous une tente latérale où sont rangés des transats. Et la soirée s’organise, à l’abri, pour cette quinzaine de malins. Au bout d’une heure, la sécurité déboule : « C’est un local technique, il y a des transats cassés, vous ne pouvez pas rester là, en plus il ne pleut pas. Allez vous rasseoir sur les transats devant l’écran », lance un agent. « Vous êtes gentil mais je ne bougerai pas. On ne gêne personne. Et les transats sont trempés », rétorque une dame d’un ton tranquille et sans réplique.

N’empêche, il faudra bien partir. À défaut de s’asseoir sur des tissus gorgés d’eau jusqu’à former de petites flaques, certains restent debout sur le sable. Interdit aussi. « Vous devez vous asseoir ou sortir de l’autre côté des barrières », assène un autre agent. Bizarre car on ne gêne vraiment personne dans l’espace quasi déserté, par grappes, à chaque rincée. La soirée prend l’eau. La règle est la règle et des spectateurs qui avaient anticipé tiennent le camp sous leurs parapluies.

À l’écran, les gros plans de l’actrice dans sa jeunesse resplendissante déchirent la nuit et domptent la pluie, qui finit par cesser. Maintenant, c’est le vent qui se lève. La toile de l’écran ondule. À l’écran, la voix de Bardot reconnaît qu’elle y va un peu fort quand elle se met en colère et termine au tribunal, pour des propos racistes. « Je finis toujours par m’excuser », lâche-t-elle dans le film à propos de ses coups de sang auxquels elle ne pourrait rien. À 23h15, le générique de fin défile et des applaudissements crépitent. Tiens, dans la nuit se cachaient pas mal de résilients de la pluie, finalement. La soirée Bardot ne s’est pas finie en eau de boudin. Ah non, elle est végétarienne. Sortie en septembre.

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Brigitte Bardot "Elle 80 ans hors série de mai 2025 n°1 "

Publié le par Ricard Bruno

Brigitte Bardot "Elle 80 ans hors série de mai 2025 n°1 "

Brigitte Bardot "Elle 80 ans hors série de mai 2025 n°1 "

Dossier sur 16 pages 

Prix : 8,50 euros

 

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REDESSAN Le festival de cinéma argentique en plein air revient pour une 11e édition Vincent Perrot y dédicacera "Internationale BB"

Publié le par Ricard Bruno

REDESSAN Le festival de cinéma argentique en plein air revient pour une 11e édition Vincent Perrot y dédicacera "Internationale BB"

Comme chaque été, l'association « Jean-Paul Boyer, Culture & Cinéma » proposera aux spectateurs de visionner des films cultes.

 

L’association « Jean-Paul Boyer, Culture & Cinéma », avec le soutien du CNC et de la Cinémathèque française, organise le 11e festival de cinéma argentique en plein air, à Redessan du 31 juillet au 3 août 2025. Projections en bobines de pellicule argentique 35 mm, en plein air et sur écran géant (72 m²). Chaque journée se déroulera de la manière suivante :

 

- 19h : ouverture, guinguette et restauration

- 20h : concert de musique live

- 21h30 : projection en plein air

L'entrée est à 6 € pour les adultes, 3 € pour les moins de 12 ans, gratuite pour les adhérents. Le prix du Pass Festival s'élève à 15 €.

Programmation choisie par les 484 adhérents de l’association :

 Jeudi 31 juillet : Les Bronzés font du ski (1979). Séance exceptionnelle en présence du réalisateur, Patrice Leconte. Avec la troupe du Splendid au scénario et devant la caméra : Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Christian Clavier, etc. Un an après leur rencontre dans un club de vacances, les Bronzés se retrouvent dans une station de ski où Jérôme, Gigi et Popeye travaillent. « Quand te reverrai-je », « le planté de bâton », « la liqueur d’échalote » : autant de moments cultes d’une comédie incontournable du cinéma français.

 Vendredi 1er août : Raging Bull de Martin Scorsese (1980, en VOST). Avec Robert De Niro, Joe Pesci. Jake LaMotta, boxeur Italo-Américain issu d'un milieu modeste, atteint les sommets grâce à des combats mythiques, avant que sa vie privée ne s’effondre. Oscar et Golden Globe du meilleur acteur pour De Niro, Oscar du meilleur montage.

 Samedi 2 août : Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim (1956), avec Brigitte Bardot, Curd Jürgens, Jean-Louis Trintignant. Dans le port de Saint-Tropez, trois hommes se disputent l'amour d’une orpheline de 18 ans dont la soif de liberté est grande. Le film qui contribua à faire de « BB » un sex-symbol mondial. Film présenté par Vincent Perrot, qui dédicacera son livre Brigitte Bardot, Internationale BB.

 Dimanche 3 août : Sabrina. Comédie de Billy Wilder (1954, en VOST) avec Audrey Hepburn. Dans une fastueuse résidence de New York, la délicieuse fille du chauffeur est amoureuse d’un fils de la maison, play boy qui ne la remarque pas. D’un banal triangle amoureux sur fond d'ascension sociale, Wilder fait une comédie élégante.

Chaque film est précédé d’actualités et de publicités de l’époque.

REDESSAN Le festival de cinéma argentique en plein air revient pour une 11e édition Vincent Perrot y dédicacera "Internationale BB"

 Dimanche 3 août : Sabrina. Comédie de Billy Wilder (1954, en VOST) avec Audrey Hepburn. Dans une fastueuse résidence de New York, la délicieuse fille du chauffeur est amoureuse d’un fils de la maison, play boy qui ne la remarque pas. D’un banal triangle amoureux sur fond d'ascension sociale, Wilder fait une comédie élégante.

Chaque film est précédé d’actualités et de publicités de l’époque.

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Initials B.B : amour monstre et nouveau monde...

Publié le par Ricard Bruno

Initials B.B : amour monstre et nouveau monde...

Dans son roman Almeria 38 : du sang, du sable et des larmes, Philippe Lombard nous plonge dans le désert d'Almería, en compagnie de Brigitte Bardot. L'occasion de se plonger dans la chanson Initials B.B de Serge Gainsbourg. Un monument dédié à l'actrice et chanteuse et à l'amour qui s'enfuit.

Janvier 1968 à Paris. Devant la caméra d’Yves Lefèbvre, sur son Pleyel encombré d’une télévision et d'un verre à whisky, Gainsbourg habillé d’un costume et d’une cigarette française égrène quelques notes… Un arpège mineur qui monte et redescend. Qui finit comme il a commencé sur un sol grave et sombre. Puis Gainsbourg joue ce même arpège mais cette fois, la mélodie débouche sur un accord plus rassurant de si bémol majeur…

Ce balancement harmonique où l’obscurité laisse finalement place à la clarté peut-il s’entendre comme la fin du renoncement et l’espoir de jours meilleurs ? En janvier 1968, Gainsbourg vit mal la fin de sa relation fulgurante avec Brigitte Bardot. Pour transcender son mal-être, il lui écrit une déclaration d’amour démesurée. Si le texte peut faire penser à quelques vers d’Edgar Allan Poe et de Baudelaire, les deux accords du refrain viennent quand à eux tout droit d’une œuvre qui évoque justement un nouveau départ : La Symphonie du Nouveau Monde d’Antonin Dvořák

 

Un faussaire de génie

En avril 1967, dans son émission Discorama, la grande intervieweuse Denise Glaser a bien défini le style de Gainsbourg. Un faussaire de génie qui enregistre donc en avril 1968 Initials B.B l’une des premières chansons françaises construite sur le sample d’une œuvre classique. Le sample, échantillon en anglais, c’est cette technique musicale que l’on retrouve beaucoup dans la musique électronique et le rap et qui consiste à utiliser l’enregistrement d’une œuvre préexistante pour composer une nouvelle œuvre. Mais ici, Gainsbourg ne chante pas sur un enregistrement de la symphonie de Dvořák. Cet extrait qui ne dure que quelques secondes dans la symphonie est réinterprété par des musiciens dans le studios Chapell de Londres. Le passage original est réorchestré par un arrangeur anglais avec lequel Gainsbourg avait collaboré en 1965 pour l’album Docteur Jekyll et Master Hyde : Arthur Greenslade

Arthur Greenslade réorchestre Dvořák

Arthur Greenslade transforme la symphonie de Dvořák. Sur une rythmique rock qui évoque la chanson Ford Mustang, Greenslade confie le thème principal de la symphonie à une trompette soliste tandis que les cordes déploient un contrechant original, sec et plein d’ivresse. Représentation d’un amour monstre, d’une course mentale vers l’être cher et disparu… Par dessus les accords lancinants du piano et la batterie qui devient au fur et à mesure de la chanson de plus en plus incontrôlable il y a aussi un étrange chœur qui met des paroles sur la musique de Dvořák. Aux côtés de la voix parlé-chanté de Gainsbourg justement, le chœur martèle les initiales de Brigitte Bardot. Initials B.B : Symbole d’un amour perdu qui occupe des pensées que le poète n’arrive pas à chasser.

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