Avant trois Olympia et un triple "best of" à la rentrée, le séjour tropézien de Mireille Mathieu est ponctué d’étapes surprises, dont un échange riche en émotions avec Brigitte Bardot dont elle confie l’exclusivité.
La demoiselle d’Avignon, aînée de 14 enfants, prend habituellement ses quartiers d’été à Saint-Tropez chez le couple Madar (Interparfums). Une semaine où elle cultive depuis plusieurs années le rituel immuable où s’enchaînent improvisations au Club 55, "pélerinage chanté" sous le clocher tropézien et entretien au Caprice des Deux.
Le cérémonial diffère cette saison, puisque c’est au Carré de l’école, nouveau quartier inauguré en avril dernier que celle qui a été élevée au grade de commandeure dans l’ordre des Arts et des Lettres se présente pour une photo-souvenir en compagnie de la maire Sylvie Siri et des aînés qui peuplent cet habitat pilote. "Vous êtes plein de jeunesse!", conclut-elle en partance vers la Vierge de l’église pour qu’elle l’"aide avant l’Olympia". Et dévoile enfin une rencontre avec... B.B.!
Quelle ampleur prend cette tournée des 60 ans de carrière?
Elle ne finit plus! (rire) Je commence par trois Olympia du 24 au 26 octobre, et j’ai la trouille! Dans le sud ce sera Montpellier et Marseille en novembre, puis je termine par deux dates fortes en émotion les 5 et 6 décembre chez moi, à Avignon. La tournée passera aussi par la Belgique, la Suisse, puis l’an prochain Prague, la Roumanie, l’Allemagne, l’Autriche avant un retour au Canada en 2027. En revanche il n’y aura pas de captation vidéo, c’est trop compliqué...
Dévoilez-nous quelques exclusivités du "Best of" qui arrive également?
Tous les concerts seront précédés de la sortie internationale d’une compilation (lire par ailleurs) avec trois titres inédits, Il faut croire jusqu’ici uniquement en allemand réenregistré cette année en version française et La voix de dieu, en version allemande et française. Des raretés comme La Paloma dans plusieurs langues, Le Château de sable en japonais, le duo avec Paul Anka, Bring the Wine, les deux collaborations avec Patrick Duffy, à savoir le tube Together We’re Strong que tout le monde connaît et la face B du 45 tours de l’époque, Something Going On, etc. Pour parler de tout cela j’enregistrerai début octobre Un Vivement Dimanche spécial avec Michel Drucker.
Que pense la croyante que vous êtes de Léon XIV?
Extraordinaire! Parmi ses premières déclarations ce pape a dit "Que la paix soit avec vous". Je me suis exclamée de joie "Oh! C’est ma chanson!" [Que la paix soit sur le monde, ndlr]. Et j’ai pleuré lorsqu’il a récité "Je vous salue Marie, pleine de grâce...". Le pape François était plus politisé je pense... Je soutiens Léon XIV à 100%. Il y a une immense joie autour de lui. Il incarne un espoir de paix!Justement vous dont la voix porte en Russie, seriez vous prête à chanter "Mille colombes" pour la paix en Ukraine?
Si j’ai une relation privilégiée, c’est avant tout avec le peuple russe qui est formidable et qui – personne n’en parle – aime la France! Il ne faut pas assimiler uniquement ce peuple à la guerre. J’ai aussi chanté en Ukraine par le passé qui mérite bien entendu la paix. Il y a d’autres guerres qu’il ne faut pas oublier et respecter toutes les religions. Qui ne souhaite pas que tout le monde soit heureux? Donc si je chante pour la paix, ce n’est pas plus pour l’Ukraine que la Russie, c’est pour tous ceux qui souffrent! Je ne fais pas de politique.
Dans le cadre du rapprochement diplomatique entre la France et la Chine, pourriez-vous accompagner une délégation française à Pékin menée par le président Macron?
Ah non non non! Moi je suis gaulliste, ça n’a rien à voir avec la Macronie! D’ailleurs souvenez-vous, personne ne m’a conviée aux J.O. de Paris! (elle rit et se met à fredonner pour faire diversion) Mais s’il y a une demande de la Chine, j’irai bien sûr. La première fois que je suis allée chanter là-bas en 1986 avec le philharmonique de Pékin, c’était déjà à la demande du président chinois.

"Panis Angelicus" et "Santa Maria de la Mer" ont résonné d’une voix d’or sous le clocher, avec recueillement face à la vierge pour qu’elle l’"aide avant l’Olympia".
Échanges tropéziens avec Brigitte Bardot
"Il y a des années que je souhaite rencontrer une grande. La plus grande. Brigitte Bardot. Ce n’était encore jamais arrivé. Grâce à M. le maire de Saint-Tropez j’ai pu lui parler durant mon séjour tropézien. C’était par téléphone. Elle avait une voix extraordinaire, s’est amusée que je vienne à Saint-Tropez avec tout ce monde en plein été et m’a dit que nous étions ‘‘deux petites filles de France’’."
"Lorsque nous avons fini, elle m’a appelé sa ‘‘petite sœur’’. Et moi je l’ai saluée en répliquant qu’elle était ma ‘‘grande sœur’’. J’étais émue, remplie de joie et de bonheur de pouvoir échanger avec elle, notamment sur les animaux qui nous apportent tant de bonheur, comme à mon frère qui est handicapé... J’ai chanté l’Ave Maria lorsqu’une des chattes préférées de ma maman est morte et – phénomène très émouvant – tous ses autres chats sont venus devant sa boîte la saluer un par un..."
"J’ai promis d’être un relais de sa Fondation. Pour que cessent les abandons d’animaux et que les gens aillent adopter en refuge. Il n’y a qu’elle qui possède une telle vérité, détermination et un tel rayonnement."
Comment voulez-vous être à la hauteur d’une telle personnalité?
"Oui, j’ai regardé la série télé Bardot. La comédienne a fait ce qu’elle pouvait, mais comment voulez-vous être à la hauteur d’une telle personnalité? C’est un monument! Nous avons toutes les deux incarnées le buste de Marianne, mais Brigitte est le symbole de la France dans le monde entier."
"J’ai enfin pu lui témoigner toute mon admiration et mon soutien! Brigitte a conclu en disant: ‘‘Maintenant que vous êtes là, je suis heureuse, je ne suis pas toute seule!’’"