La cour d'appel d'Orléans vient à nouveau de donner tort à un couple de La Ferté-Saint-Aubin, condamné en première instance par le tribunal correctionnel pour avoir détenu illégalement deux sangliers. Il a annoncé former un pourvoi en cassation, mercredi 30 avril.
En mai 2023, les sangliers Mimi et Pumba étaient capturés dans leur enclos de La Ferté par les agents de l'Office français de la biodiversité. Et transférés dans un parc du Calvados.
Rebondissement dans l'affaire des deux sangliers de La Ferté-Saint-Aubin, que l'on a bien cru tirés d'affaire, fin 2024, quand le couple qui les recueillait au printemps 2022 obtenait l'autorisation préfectorale de les héberger sur la propriété du château dont ils sont les gardiens.
Pour mémoire, le frère et la sœur marcassins, orphelins de surcroît, après que leur mère a été abattue en Sologne, avaient été adoptés par Cindy Pinon et Nicolas Braconnier (qui les découvrait en forêt). Ils leur construisaient alors un vaste enclos sur la propriété du château.
Un an plus tard, Mimi et Pumba leur avaient été retirés au cours d'une scène déchirante, Nicolas et Cindy n'ayant pas l'autorisation d'élever des animaux sauvages.
Condamnation...
Le tribunal allait de surcroît les condamner, en novembre 2023, à une amende, et acter le maintien des bêtes au parc animalier de Grimbosq, dans le Calvados, là où elles avaient été transférées par les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB).
Autorisation préfectorale
Pas de quoi décourager le couple. Il n'avait pas renoncé à récupérer les deux animaux auxquels il s'était très vite attaché, ses "bébés", et obtenait alors l'autorisation d'élevage, fin 2024.
"Après avoir fait des dépenses faramineuses au niveau de notre parc", précise Cindy Pinon. Sur demande de la préfecture,
il s'agissait "de le rendre conforme à la législation" et à l'ouverture "d'un établissement d'élevage de type refuge sanctuaire pour sangliers".
Les sangliers menacés d'euthanasie ?
Le 5 mars 2025, le couple a été jugé en appel dans l'espoir de faire annuler la décision de première instance qui, donc, le condamnait à une amende et confirmait la confiscation de Mimi et Pumba. Une décision mise en délibéré au mardi 29 avril.
La cour d'appel d'Orléans a finalement confirmé la confiscation des bêtes, maintenu l'amende originelle, auquel elle ajoute, nous apprend Cindy, "les frais de gardiennage des sangliers pendant deux ans et le coût de leur transfert dans le Calvados", en 2023, à l'époque de leur saisie.
Le couple a décidé de passer à l'étape supérieure, en contestant la décision rendue en appel. Il a formulé un pourvoi en cassation (la plus haute juridiction française), a annoncé le procureur général dans un communiqué, mercredi 30 avril.
"À noter que la détention de cette espèce est strictement encadrée dès le premier spécimen, a-t-il précisé. Au-delà de la détention d’un spécimen, la réglementation impose d’être titulaire d’un certificat de capacité et d’une autorisation préfectorale."
"On a tout fait pour rentrer dans les cases"
"Combien ça va nous coûter, sûrement très cher ?" Cindy Pinon fait état d'une infinie tristesse : "C'est dégueulasse ! On a montré notre bonne foi, on a tout fait pour rentrer dans les cases." Et enfin récupérer Mimi et Pumba à La Ferté. Une décision de justice qui ouvre, selon Cindy, la voie "à l'euthanasie" du frère et de la sœur sangliers, "si c'est pas déjà fait..."
Cindy a eu, mardi 29 avril, la chargée de faune sauvage de Brigitte Bardot au téléphone : "Elle m'a dit que Brigitte Bardot (qui s'était déjà manifestée en 2023 dans l'affaire des sangliers de La Ferté) continuait de suivre l'affaire de près".