La Fondation Bardot s'insurge contre un jeu basque consistant à arracher la tête d'une oie morte
L'"Antzara Jokoa" consiste à arracher la tête d'une oie morte, suspendue par les pattes. Une tradition "irrespectueuse" et "choquante" pour la fondation qui défend les animaux.
La fondation Brigitte-Bardot a publié ce lundi une lettre ouverte au maire de Cambo-les-Bains. Christophe Marie, le directeur du pôle protection animale, y dénonce la première organisation d'un Jeu de l'oie, ou Antzara Jokoa, ce mercredi à 17 heures dans la commune des Pyrénées-Atlantiques.
Ce jeu d'adresse traditionnel basque consiste, pour les participants à cheval, à arracher le cou d'une oie, suspendue la tête en bas sous un portique. Si ce jeu médiéval se pratiquait autrefois avec une oie vivante, c'est un animal mort qui est exposé au public depuis 1924. Mais ce divertissement qui entraîne "la mort d'un animal et la souillure de son cadavre", n'est pas du goût de la fondation Brigitte Bardot, dont le but est de défendre les animaux.
"Même si l’animal est désormais tué avant ce 'jeu', il n’en reste pas moins que cette pratique est primaire et particulièrement choquante. Tuer un animal et s’amuser à arracher sa tête est une occupation bien morbide et irrespectueuse, cela banalise la mort de l’animal ici réduit au rang d’objet", s'insurge la fondation, qui propose que l'animal mort soit remplacé par un leurre.
Interrogé par Sud Ouest, le président du comité des fêtes du Bas-Cambo, Pierre Baptista, ne compte pas annuler l'animation. Il rappelle au journal que, si Cambo-les-Bains innove en proposant un Antzara Jokoa lors de ses fêtes, le même jeu est organisé dans d'autres communes de la région.
"On sait bien qu'ils sont choqués par l'oie, mais que voulez-vous?", réagit Pierre Baptista, avant d'expliquer sans détour que "pour les tuer, on ne leur tranchera pas la gorge, en raison du jeu à venir. (...) Soit on les noie, soit on leur ouvre la bouche pour leur fourrer un couteau dedans".
"Quoi que l'on dise, on sait que l'on ne rassurera pas nos détracteurs, mais ce n'est pas barbare", tente de se défendre le président du comité, qui ajoute que tous les animaux seront servis à table après le jeu.