Eure : des chiens martyrs récupérés par la Fondation Brigitte Bardot !
Les gendarmes de la compagnie de Bernay, dans l’Eure, ont saisi plusieurs chiens catégorisés 1, près de Bernay, mardi 27 février 2018. Les animaux maltraités, élevés illégalement et revendus sur internet ont été confiés à la Fondation Brigitte Bardot. Le propriétaire indigne est en garde à vue.
BERNAY (NORMANDIE). Une « maison de l’horreur » animale. C’est ce que les gendarmes de Bernay et les membres de la Fondation Brigitte Bardot ont découvert mardi 27 février 2018 à Saint-Aubin-le-Vertueux, dans l’Eure : une maison à colombages en cours de rénovation, perdue au milieu de champs où paissent des chevaux efflanqués et frigorifiés par la bise du « Moscou-Paris ».
Dans la cour, autour d’un feu de bois, deux membres de la fondation Brigitte Bardot fouillent les cendres avec des bouts de bois. Cinq carcasses de chats, à moitié calcinées et encore fumantes, sont retrouvées. « On a l’habitude d’en voir de toutes les couleurs, mais là c’est vraiment moche. On n’arrive pas à s’habituer. À l’intérieur de la maison, c’est vraiment dégoûtant. Au rez-de-chaussée il y a des excréments de chiens partout. Ils vivaient dans une pièce. L’odeur est insoutenable. Il y a aussi plein de cages à lapin et à furet », témoigne l’un d’eux.
Saleté repoussante
C’est dans cette saleté repoussante, intérieure et extérieure, que les gendarmes sur réquisition du procureur de la République d’Évreux ont saisi plusieurs chiens. Des American Staff, des pitbulls, des croisés et un genre de berger des Pyrénées, sale et malingre. « Au total, nous avons trouvé cinq chiens et huit chiots qui vivaient dans des conditions déplorables, dans leurs excréments, en liberté dans une pièce de la maison. Nous avons un autre chien à récupérer chez un vétérinaire », explique Charlène, responsable de deux refuges de la Fondation Bardot à Paris et Bordeaux et venue spécialement pour l’opération.
« Nous avons récupéré tous ces animaux à la demande des autorités. Nous allons les faire identifier et les faire voir à un vétérinaire car ils sont en mauvais état, maigres et ayant besoin de toilettage. En dessous du poil, cela ne doit pas être beau à voir... »
Des catégories de chiens
Les chiens vont également être placés chez un éducateur canin qui sera chargé de les évaluer car ils sont catégorisés 1 pour certains. Comme le rappelle la loi, les chiens dangereux sont classés en 2 catégories. L’acquisition de chiens de 1re catégorie est interdite. Certaines personnes sont dans l’interdiction de posséder un chien de 2e catégorie, notamment lorsqu’elles ont été condamnées par la justice. Avant toute future acquisition, le futur propriétaire du chien doit suivre une formation. Une fois acquis, le chien doit subir une évaluation comportementale. Ensuite, le propriétaire doit faire une demande de permis de détention. À l’extérieur, le chien doit avoir une laisse et une muselière.
Un propriétaire connu de la justice
Jordan B., le jeune homme qui possédait ces chiens, ne semble remplir aucune de ces conditions. Défavorablement connu de la justice pour des affaires de stupéfiants, d’outrages et de violences, il a opposé de la résistance lors de son interpellation et a été maîtrisé manu militari avant d’être placé en garde à vue à Bernay. Il est sous le coup de plusieurs procédures : rébellion, violences, détention et cession illégale de chiens catégorisés. Dans les heures prochaines, la justice décidera de son sort : convocation ultérieure devant le tribunal correctionnel ou jugement rapide en comparution immédiate.
L’affaire a été portée à la connaissance de la gendarmerie à la suite d’un différend lors de la cession de l’un de ses chiens sur un site de vente entre particuliers. Lors d’une première visite la semaine dernière, les gendarmes découvraient des chats, des furets et des lapins décapités et remarquaient que des chiens catégorisés vivaient illégalement dans la maison isolée.
Combats de chiens ?
« L’enquête devra éclaircir de nombreuses zones d’ombre, notamment sur le traitement réservé à ces chats. Servaient-ils à exciter les chiens pour en faire des chiens de combat ? Pour l’instant, c’est du domaine de la rumeur, il n’y a aucune information sur des combats illégaux de chiens organisés dans la région. En revanche, ce n’est pas la première fois que nous intervenons même si c’est peu fréquent. Dernièrement, nous avons mis à jour un élevage de huskies qui passait par un site de vente entre particuliers pour alimenter la reproduction et la revente en Normandie », confie Christophe Marie, directeur de la protection animal de la Fondation Bardot. Mardi 27 février 2018, la moitié d’une carcasse de chat a été retrouvée sur le rebord d’une fenêtre. L’horrible pratique d’entraînement au mordant semblait en tout cas bien régulière...