Lors de la feria des vendanges 2015, ils avaient bloqué le transport des toros prévus pour la corrida.
Ce 19 septembre 2015 à Nîmes, deux militants anticorrida filment la scène. Les six autres, postés à la sortie du corral bloquent le transport des toros prévus pour la corrida mixte. Les manifestants sont accroupis au sol et jettent des clous au sol pour empêcher l'avancée du camion escorté des motards de la police municipale. La circulation dans le secteur de la route de Beaucaire est interrompue, le temps que les policiers municipaux maîtrisent les manifestants.
Entrave, rébellion, outrage ?
Le dossier n'a pas traîné. Six mois après cet incident, poursuivis pour entrave à la circulation des véhicules, ces huit militants anticorrida ont comparu devant le tribunal correctionnel.
"J'ai été insultée - les policiers municipaux m'ont traitée de grosse - et frappée avant que je réponde...», proteste F, poursuivie pour entrave, rébellion et outrage. "Le délit d'entrave est constitué convient Me Bonnet, l'avocat des prévenus. Ceux qui sont aussi en cause, ce sont ces policiers municipaux". "Il ne faut pas confondre le combat contre la corrida et contre les policiers", proteste Me Jean-François Corral, l'avocat de trois policiers municipaux, parties civiles. Ces fonctionnaires ne sont pas là pour être insultés mais pour que tout se passe bien."
"La cause m'importe peu..."
La représentante du parquet, Stéphanie Mollard a requis une peine de 8 à 15 jours de prison avec sursis et une amende 800 € (contre F) poursuivie pour entrave, rébellion et outrage, des amendes de 1 000 € pour ceux qui ont un emploi, 180 heures de travail d'intérêt général contre les autres prévenus et la relaxe pour F. "La cause ne m'importe peu. Les deux voies de circulation ont été bloquées. Ce qui m'importe, c'est ce qui aurait pu arriver en termes d'accidents, de réactions, de surévénements", a déclaré la vice-procureur.
"Le parquet a fait le choix de l'apaisement en poursuivant ces militants pour entrave à la circulation considère Me Emmanuel Durand, représentant la ville de Nîmes, partie civile. Il y a aussi la liberté d'aller voir des corridas. L'entrave à cette liberté culturelle n'est pas poursuivie", regrette Me Durand. Le tribunal rendra sa décision le 14 mars.