«A l’agonie », les cirques familiaux vont manifester à Paris

Publié le par Ricard Bruno

«A l’agonie », les cirques familiaux vont manifester à Paris
LES CIRQUES A L'AGONIE...TANT MIEUX !

OUI AU CIRQUE....SANS ANIMAUX
Anthony Dubois est le président de l’association de défense des cirques de famille. Bon nombre de ces établissements itinérants vont manifester à Paris jeudi pour dénoncer le fait que de plus en plus de villes leur refusent de s’installer.

Anthony Dubois est le président de l’association de défense des cirques de famille. Bon nombre de ces établissements itinérants vont manifester à Paris jeudi pour dénoncer le fait que de plus en plus de villes leur refusent de s’installer.

«On est en train de crever ! » Anthony Dubois, président de l’association de défense des cirques de famille, qui fédère 140 à 150 établissements itinérants, tire la sonnette d’alarme. La raison : «De plus en plus de villes ne veulent plus de nous, sans raison.

» Les chiffres fournis par son association sont édifiants. «Sur 550 petits cirques, 70 % sont sans activité, avance-t-il. Si l’on compte les fournisseurs, la profession représente 30000 personnes, autant de chômeurs potentiels. »

Pourquoi ? «Beaucoup de municipalités ne donnent plus leur accord pour qu’on installe notre chapiteau chez elles. Alors les cirques errent, sans activité… » Selon lui, les raisons invoquées sont fumeuses : «Les collectivités cèdent aux pressions des associations de défense des animaux. Or, nous sommes très contrôlés, avec un suivi vétérinaire et nos bêtes sont toutes dotées d’un certificat de capacité (NDLR : document obligatoire pour détenir un animal). »

Opération escargot jeudi

Fin janvier, les mécontents avaient obtenu un rendez-vous au ministère de la Culture. «Depuis, pas de nouvelles », se désole le forain. Alors ces représentants d’un art né au XVIIIe siècle ont décidé de frapper un grand coup. Sans clowns ni acrobates, mais avec leurs camions et leurs caravanes : ce jeudi, le 24 mars, l’association organise une opération escargot sur le périphérique parisien et sur la Francilienne puis une manifestation dans la capitale. «75 cirques m’ont déjà donné leur accord, assure Anthony Dubois. Chacun compte plusieurs poids-lourds, ça va faire du bruit. Mais on n’a plus le choix. »

Le Ministère veut une charte d’accueil des cirques

De son côté, le ministère de la Culture assure que le dossier est dans les tuyaux. «Le remaniement (NDLR : le 11 février, Fleur Pellerin a été remplacée par Audrey Azoulay) a retardé les choses », indique-t-on rue de Valois. «Un courrier va être adressé aux cirques, avec un compte-rendu des échanges du 27 janvier, rappelant la position du Ministère, qui estime que le cirque fait partie du patrimoine français », détaille un porte-parole. Par ailleurs, le Ministère souhaite organiser une «concertation entre élus et représentants du cirque ». L’idée : mettre à jour une charte d’accueil des cirques, existante mais datant de 2001, qui serait acceptée par toutes les parties.

« J’ai peur de la faillite ! »  James Douchet, patron de cirque

« J’ai peur de la faillite ! » James Douchet, patron de cirque

Au rythme du fouet qui claque dans les airs, trois lionnes et deux tigres sautent de chaise en chaise. Il est 16 heures, le spectacle du cirque Zavatta, installé à Aulnay, démarre par un numéro de fauves. Sous le chapiteau, une centaine de personnes ont pris place. «C’est magique », s’émerveille Zaccharie, agrippé au bras de sa mère.

Pourtant, James Douchet, le directeur de ce cirque familial qui emploie vingt artistes et travaille avec une quarantaine d’animaux, est au plus mal. «Entre la nourriture pour les animaux, le carburant pour les véhicules et le groupe électrogène, faire fonctionner un cirque coûte cher », résume-t-il.

Or l’établissement a dû prolonger sa présence à Aulnay plusieurs semaines d’affilée, faute d’accord d’autres communes. «Les spectateurs se raréfient, car nous sommes là depuis trop longtemps. Mon problème, c’est que je ne sais pas où aller après, explique-t-il. Les maires ne veulent plus de cirques alors qu’ils ont des terrains ! »

Quand il appelle les mairies, le refus est catégorique. «La commune ne veut plus de cirque », répond ainsi, sans détour, Gonesse (Val-d’Oise) à James. «Il y a des travaux autour du terrain. Et les habitants ne sont pas favorables », explique-t-on, confus, à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Inlassablement, James tente sa chance avec d’autres villes sans trop d’espoir : «Le résultat, c’est qu’on est obligés de s’installer sans autorisation. Mais je crains de faire faillite. »

Source de l'article : Le Parisien

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