Procès de l’élevage d’agneaux Grimal et de ses 2 vétérinaires

Publié le par Ricard Bruno

Procès de l’élevage d’agneaux Grimal et de ses 2 vétérinaires

Hier après-midi s'est tenu le procès de l'élevage intensif d'agneaux appartenant à la société Grimal (Aveyron), et de ses 2 vétérinaires, au tribunal judiciaire de Rodez.

Nous avions dévoilé en juin 2020 des images de cet élevage, un des plus gros élevages d’engraissement d'agneaux de la zone roquefort avec près de 120 000 animaux par an.

Les agneaux étaient entassés dans des bâtiments sordides sans accès à l'extérieur. Certains souffraient de boiteries et peinaient à se déplacer. D'autres agonisaient lentement et mouraient avant même d'atteindre quatre mois, âge auquel ils auraient dû être envoyés à l'abattoir.

Suite à notre enquête et notre plainte, le parquet, appuyé par la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP), a pris l’affaire au sérieux. Il a procédé à des perquisitions et des gardes à vue aussi bien concernant Grimal que le cabinet vétérinaire.

De nombreux délits poursuivis…

L’élevage et ses 2 cogérants sont poursuivis pour :

  • mauvais traitements commis sur les animaux par un professionnel (délit) ;
  • tromperie sur la qualité du produit (délit) ;
  • administration irrégulière de médicaments vétérinaires (délit) ;
  • absence de tenue d'un registre d'élevage (contravention).

Fait rare, les 2 vétérinaires de l'élevage sont aussi poursuivis, notamment pour :

  • absence de surveillance sanitaire ou de suivi régulier par manque de registre d'élevage et de traitements (délit) ;
  • aide au mésusage ou à l'abus de médicament (délit) ;
  • prescription de médicament vétérinaire contenant des antibiotiques d'importance critique sans avoir réalisé les examens et analyses préalables obligatoires (délit) ;
  • délivrance de médicaments vétérinaires sans ordonnances et dans des quantités importantes (délit)...

Nous attendions de ce procès des sanctions fermes et dissuasives : les élevages ne sont pas des zones de non-droit !

… mais des réquisitions symboliques

Malheureusement, les peines requises par le procureur de la République sont extrêmement faibles au regard des infractions poursuivies :

  • 10 000 €, dont 5 000 € avec sursis, pour chacun des 2 vétérinaires ;
  • 8 000 €, dont 4 000 € avec sursis, pour Grimal ;
  • 5 000 €, dont 2 500 € avec sursis, pour chacun des 2 cogérants de l'élevage.

Tout n’est pas joué. La décision est maintenant entre les mains du tribunal, et nous espérons qu’il ira plus loin. Prononcera-t-il une condamnation symbolique ou une sanction proportionnée ? Réponse le 14 septembre prochain.

Quoi qu’il en soit, nous poursuivons sans relâche notre travail, avec vous à nos côtés, pour dénoncer et mettre fin à ce système effroyable pour les animaux. Surveillez votre boite mail mardi !

À bientôt,

Sourcez : L'équipe de L214

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