Iles Féroé (Danemark) Massacre des globicéphales et autres cétacés

Publié le par Ricard Bruno

 

Septembre 1990, Brigitte Bardot dénonce sur TF1 les massacres perpétrés aux îles Féroé... Le début d'un combat contre la barbarie !

Il n’est pas bon être cétacé aux îles Féroé. Chaque année, plusieurs centaines sont rabattus dans des baies où ils sont massacrés par une population en liesse. Lorsqu’ils sont repérés au large, les globicéphales se retrouvent encerclés par des bateaux de pêche qui les dirigent vers une plage où tous les hommes disponibles participeront au carnage, enfonçant d’abord un crochet dans l’évent, zone sensible chez le dauphin, puis en achevant leur victime à coups de couteau dans une mer rouge sang.

Une viande impropre à la consommation

 

Dans l'Atlantique Nord, le globicéphale noir se situe en haut de la chaine alimentaire, il stocke de nombreux polluants et métaux lourds dans son organisme. La graisse, les muscles et les organes des cétacés présentent des taux très élevés de mercure et de PCB. En 1989, 1998 et 2008 les autorités féringiennes ont délivré des recommandations de consommation du globicéphale. En 1998, la recommandation porte sur une consommation de viande et de graisse qui ne doit pas excéder 14kg/an par habitant. Ces recommandations permirent de diminuer considérablement les taux de mercure dans le sang des Féroïens adultes, mais aucune diminution ne fut observée concernant les taux de PCB à cause de la grande persistance de ces polluants. La population souffre de troubles nerveux, des cas de maladie de parkinson ont même été diagnostiqués chez des enfants de 7 ans... En 2008, la recommandation devient beaucoup plus stricte : l'usage de la viande et de la graisse du globicéphale n'est plus recommandé pour la consommation humaine. Pourtant, les massacres se poursuivent, une partie de la viande est toujours consommée mais la plus grosse partie est détruite. La "tradition" ne porte donc plus aujourd'hui sur la chasse mais uniquement sur la barbarie d'une tuerie perpétrée par des hommes, par plaisir et le besoin d'affirmer leur virilité...

Un combat de longue date pour la Fondation Brigitte Bardot

 

Le 12 septembre 1990, Brigitte Bardot présente, sur TF1, le massacre des globicéphales aux îles Féroé au cours de son émission "SOS mammifères marins". Les images sont insoutenables et provoquent de vives réactions. Le reportage sera rediffusé, en 1992, dans l’émission "SOS 3 ans déjà" qui présente le bilan de ce programme coproduit par la Fondation Brigitte Bardot et qui a connu des records d’audience.

Les images tournées à cette époque, qui ont fait le tour du monde, sont le résultat d’une investigation courageuse de l’Ethno-cétologue François-Xavier Pelletier qui a mené, en 1987, une mission de recherche de trois mois aux îles Féroé afin d’étudier et filmer la chasse aux globicéphales. Pour obtenir ces images, François-Xavier Pelletier a mis sa vie en danger, des chasseurs ayant éperonné et coulé son bateau avant de s’attaquer au canot pneumatique dans lequel il s’était réfugié. Après une chasse à l’homme de plusieurs jours dans l’archipel, il a fini par être arrêté et jeté en prison pour le simple fait d’avoir été témoin et d’avoir filmé un massacre abominable.

Une législation défaillante

 

Concrètement, nous ne pouvons nous baser sur aucune base juridique car la directive "habitats" protège tous les cétacés, mais les îles Féroé ne faisant pas partie de l’Union européenne elles ne sont pas tenues de faire appliquer cette directive. La Convention de Berne protège également les cétacés mais les îles Féroé ne sont pas signataires. La CBI a déjà condamné ces massacres, mais c’est une condamnation symbolique puisqu’elle n’est pas compétente dans le domaine des petits cétacés. Enfin, la CITES (convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d’extinction) n’est pas plus compétente puisqu’il n’y a pas de commerce international des produits issus de cette chasse…

Agir contre la barbarie

 

A défaut de base juridique, il nous faut agir pour sauver les milliers de cétacés massacrés aux Féroé, même si cela doit passer par un affrontement direct avec les chasseurs. C’est pourquoi, la FBB a décidé de passer à l’action, aux côtés de l’organisation Sea Shepherd, pour tenter de sauver un maximum de globicéphales puis mobiliser l’opinion publique et les politiques afin de mettre un terme définitif à ces tueries.

En 2010, notre Fondation a financé une campagne menée par l’organisation Sea Shepherd Conservation Society, placée sous l’expertise de François-Xavier Pelletier.

4 semaines en mer pour protéger les cétacés

 

Durant 4 semaines, l'équipage du "Golfo Azzuro" s'est opposé aux massacres, notamment en déposant balises destinées à éloigner les cétacés des côtes féringiennes. Le détail de la mission est consultable dans le Journal de Bord.

Au retour de la mission, médiatisation et action politique...

 

A notre retour, nous avons dénoncé ce massacre à travers différents médias (RTL, Paris-Match, RFI, TF1, etc.) et avons organisé une conférence de presse à Paris.

Nous avons également organisé un rassemblement devant l’ambassade du Danemark, en présence de Paul Watson, rencontré de nombreux députés européens puis fait une présentation au Parlement européen pour demander une sanction de l’UE à l’encontre du Danemark.

L'action s'est poursuivie en 2011 avec l'intervention du "Brigitte Bardot", nouveau fleuron de la flotte Sea Shepherd.

Durant la durée de la mission, que ce soit en 2010 ou en 2011, aucun grind n'aura été organisé... mais les massacres auront très vite repris après le départ des bateaux d'interception.

 

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