Les animaleries en accusation...

Publié le par Ricard Bruno

Soutenons ce député courageux, écrivez lui à : jean.pierre.nicolas@wanadoo.fr ; Son site : www.jean-pierre-nicolas.fr ,

Adresses :

  • Assemblée nationale
    126 rue de l'Université
    75355 Paris 07 SP
  • Permanence
    2 Rue de la Petite Cité
    BP 146
    27001 Évreux cedex
    Téléphone : 02 32 38 74 07
    Télécopie : 02 32 33 69 90
  • Bruno Ricard
  •        ..............................................................................................................................................

COMMERCE. Le député de l’Eure Jean-Pierre Nicolas sème la panique dans les animaleries en voulant leur interdire la vente des chiens et des chats.

Dans les animaleries, comme ici à la jardinerie du Cailly, l’annonce du projet d’interdire la vente des chiots et des chatons a fait l’effet d’une mauvaise blague (photo Boris Maslard)

 

Les arguments ont de quoi filer la chair de poule à tous les amis des bêtes. D’abord, on apprend que « pour alimenter les animaleries, près de 100.000 chiots et chatons sont importés en France chaque année. » La suite est plus trash : « La grande majorité des animaleries n’offre aucune garantie de santé. Les animaux sont vendus malades, voire atteints d’affections incurables. Le pedigree de la plupart des chiots est trafiqué, de même que leur date de naissance. » Des chiots « élevés en batterie, retirés beaucoup trop tôt à leur mère », qui font des milliers de kilomètres « dans des conditions de transport insupportables. » Les survivants de cet « odieux trafic » sont « le plus souvent malades, voires mourants ».
Ceci n’est pas un plaidoyer de Brigitte Bardot, mais une proposition de loi visant à interdire la vente des chiens et des chats dans les animaleries, présentée le 18 novembre par le député (UMP) de l’Eure Jean-Pierre Nicolas. L’ancien maire d’Evreux parle d’une affaire « de cœur et de bon sens » et souhaite mettre fin « à la souffrance des animaux et au trafic, de telle sorte que l’acheteur ne soit plus trompé. »
Le pavé dans la mare est jeté, et l’onde de choc n’a pas fini de secouer la branche. A la jardinerie du Cailly, en périphérie de Rouen, Jean-Marie Duboc, le directeur adjoint, soupire. Des chiens à l’agonie, issus d’un trafic ? « Pas chez nous. » Derrière les vitrines, une vingtaine de chiots sont à vendre, de 550 € à 995 € pièce. Une douzaine de races sont représentées, bouledogue, Carlin, Westie… les plus fashion. « En ce moment, les gens réclament surtout du Jack Russel ‘’pirate’’, comme celui-ci, avec une tache sur l’œil. Le même que Dechavanne », rapporte Hélène, la vendeuse spécialisée.
Tous ces chiens viennent de Belgique, que la SPA dénonce comme « la plaque tournante » du commerce des animaux de compagnie en Europe en provenance des pays de l’est. « On va les chercher nous-mêmes dans un élevage, avec l’autorisation des services vétérinaires », proteste le responsable de la jardinerie, pour qui « la filière des animaleries est sans doute la plus sérieuse. Si la loi passait, ce serait la porte ouverte à tous les trafics. »
« La République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie hébergent des réseaux actifs d’élevage intensif, de même que la Belgique, connue pour ‘’blanchir ‘’ des dizaines de milliers de chiens à destination de la France », insiste Julien Soubiron, responsable adjoint de la cellule anti-trafic de la SPA. De retour de Slovaquie, le militant témoigne : « Là-bas, vous commandez 50 chihuahuas, le grossiste vous les trouve dans la semaine. » Au-delà du bien-être animal, la conséquence la plus problématique est qu’en l’absence d’une harmonisation de la législation européenne, le non-respect du protocole vaccinal antirabique menace la France d’une épidémie de rage.
Un vétérinaire canin de l’Eure déplore ce « vide juridique », dans lequel des éleveurs français se sont engouffrés pour devenir eux-mêmes importateurs. Il espère que cette proposition de loi « peut être l’amorce d’une réglementation, assortie d’un cahier des charges définissant les modalités d’exportation des chiots, l’âge requis pour le sevrage et un protocole de vaccination ». Encore faut-il que le projet résiste au lobbying de la filière, qui montre déjà les crocs.

Gare aux  amalgames
- 100 % français. Toutes les animaleries ne commercialisent pas des chiens de provenance douteuse. « La plupart des professionnels sont des gens sérieux », affirme cette pdg d’une animalerie de l’agglomération rouennaise. « L’animalerie, c’est un métier ! Ici, on ne fait que des petits chiens issus d’élevages français, de l’Orne et du Calvados. Des chiots, quand y en a plus, y en a plus ! On n’achète pas par rapport à une demande, on propose les chiens que nos éleveurs ont à disposition. »
- Expo canine. Les amateurs ont rendez-vous au Parc des Expositions de Rouen, où se déroule jusqu’à ce soir une exposition canine internationale. 2288 chiens de race sont présentés, ce dimanche étant réservé aux molossoïdes, dogues, chiens nordiques, chiens de compagnie et lévriers. Ces animaux-là ont un pedigree et un carnet de santé bien en règle, et pour cause : issus de la sélection opérée par des éleveurs professionnels ou amateurs, ils forment l’élite du monde canin. De 9 h à 17h. Entrée 5 €, gratuit -12 ans.

Les professionnels dénoncent un «projet idiot»
La nouvelle fait bondir Luc Ladonne, secrétaire général de Prodaf, le principal syndicat des professionnels de l’animal domestique. « C’est un projet idiot », réagit-il, réfutant le terme de « trafic » : « Les importations de carnivores domestiques dans l’espace économique européen ne sont pas illégales. L’offre des éleveurs français n’étant pas suffisante, les animaleries s’adressent à des courtiers qui peuvent se trouver à l’étranger. » De plus, « affirmer que la vente d’animaux n’est pas encadrée est une ineptie. En 2008, tous les acteurs de la filière – éleveurs, animaleries, associations de protection des animaux, vétérinaires – ont participé aux rencontres « Animal et société », qui ont abouti à un décret publié au journal officiel. Des arrêtés ministériels portant justement sur l’amélioration de l’encadrement du commerce d’animaux sont en cours de finalisation. » Prodaf, qui représente plus de 1 000 points de vente sur 1 800 au total, indique que selon les statistiques vétérinaires, le taux d’anomalie constaté sur les animaux s’élève à 5 %. « Une telle mesure, redoute Luc Ladonne, permettrait à tout un réseau clandestin de se développer. »

Source : http://www.paris-normandie.fr/article/economie/les-animaleries-en-accusation

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article