Finistère : les deux marins-pêcheurs accusés d'avoir décapité des phoques jugés

Publié le par Ricard Bruno

Finistère : les deux marins-pêcheurs accusés d'avoir décapité des phoques jugés

Deux marins-pêcheurs, un matelot et son patron, ont comparu ce lundi devant le tribunal correctionnel de Quimper (Finistère), pour avoir décapité deux phoques à Trégunc et Concarneau, au début de l'année 2019. Le parquet a requis une amende de 5000 euros pour chacun d'eux.

Deux marins-pêcheurs, un matelot âgé de 37 ans et son patron âgé de 48 ans, se sont présentés ce lundi 12 octobre au tribunal correctionnel de Quimper dans le Finistère, pour avoir décapité deux phoques gris, et naturalisé la tête de l'un, au début de l'année 2019. Une espèce protégée dans la région, rapporte un média local, Le Télégramme.

Le parquet a requis une amende de 5000 euros pour chacun des accusés.

Plusieurs associations portées partie civile

De nombreuses associations de défense des animaux se sont portées partie civile de l'affaire. Sea Shepherd, la fondation Brigitte Bardot, la SPA, Bretagne Vivante, la LPO, l'association Stéphane Lamart, ou encore 30 Millions d'Amis, et d'autres, ont assisté à l'audience, rapporte Le Parisien.

C'est une affaire qui avait fait scandale l'an dernier auprès des défenseurs des droits des animaux, et ému toute une ville.

Le 23 février 2019, la brigade maritime de Concarneau découvre une tête de phoque gris suspendue par une corde sur la digue du port de Concarneau, mutilée, détaille le Parisien.

Le 10 mars, un promeneur découvre cette fois un corps de phoque décapité dans l'anse du Cabellou. Les policiers remarquent que la tête a été coupée net, précise Le Télégramme. Un second  corps de phoque gris mutilé de façon similaire est identifié sur une plage de Trégnuc.

L'association Sea Sheperd avait promis 10.000 euros à toute personne ayant des informations sur l'identité des bourreaux, indique France Bleu. Un appel à témoin avait été également lancé dans la presse.

Le 27 avril 2019, un homme reconnaît les faits. À son domicile, les enquêteurs ont retrouvé une tête de phoque naturalisée, utilisée comme objet de décoration, posée sur une étagère.

Un "souvenir de pêche"

Le matelot est âgé de 37 ans. Marin dans le Finistère depuis 2017, il s'est défendu en disant avoir voulu garder un "souvenir de pêche", rapporte France Bleu

À la barre, l'accusé a expliqué que des phoques "se prenaient régulièrement dans les filets et on les remontait morts". "Au bout du neuvième, j’ai demandé l’autorisation à mon capitaine de prélever la tête pour la naturaliser [...] J’ignorais que c’était interdit". 

De son côté, le capitaine a réfuté les dires de son marin-pêcheur et affirmé n'avoir rien vu. Connu de la justice, ce marin-pêcheur n'aurait pas déclarer de nombreuses pêches accidentelles.

Tous deux ont été interpellés et arrêtés en mai 2019. Le patron est accusé de "non-déclaration de pêches accidentelles de mammifères marins protégés et complicité par aide ou assistance de destruction, et transport d'une espèce protégée", révèle Le Figaro. Il encourt 22.500 euros d'amende.

Le matelot est quant à lui jugé pour "destruction d'une espèce protégée". Il risque deux ans de prison et 150.000 euros d'amende.

Délibération le 26 novembre

Le tribunal judiciaire de quimper a requis une amende de 5.000 euros pour "les faits de destruction" car l'expertise réalisée a démontré que les phoques étaient déjà morts lors de la mutilation. Les parties civiles dont Sea Sheperd représenté par Me jean Tamelet, accompagnée de l'association Lamya Essemlali, ont exigé une peine "exemplaire" contre les deux pêcheurs, annonce Le Parisien.

L'avocat de l'accusation, Me Isma Hammarlebiod a qualifié l'acte de son client comme "sans doute stupide et naïf " et a ensuite poursuivit "On parle d'une espèce protégée et sauvage, qu'il faut bien réguler. Les phoques gris sont tellement nombreux qu'ils viennent jusque dans les ports et déclenchent forcément une guerre avec les pêcheurs." une remarque qui a choqué les associations de défense des animaux, d'après Le Parisien.

Les tueries de phoques sont fréquentes en France. En 2018, une enquête a été ouverte par la gendarmerie maritime du Havre, en raison de la mort de plusieurs phoques gris, dans le Pas-de-Calais, tués au fusil ou décapités, rappelle Le Figaro.

Le jugement est mis en délibéré le 26 novembre prochain.

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