Protection animale en Tunisie : La Fondation Brigitte Bardot s’en remet au Président

Publié le par Ricard Bruno

Protection animale en Tunisie : La Fondation Brigitte Bardot s’en remet au Président

Dans cette lettre, la FBB se tourne vers le Président de la République, car il est le seul à pouvoir apporter une réponse claire et adaptée, en ordonnant l’arrêt des abattages et en instaurant des règles pérennes pour la généralisation de centres de stérilisation et vaccination sur tout le territoire tunisien.

Il ne se passe pas un jour sans que la Fondation Brigitte Bardot (FBB) ne soit interpellée par la situation animale en Tunisie. Les demandes d’aide et de soutien ainsi que les témoignages affluent très régulièrement. Ces signalements émanent souvent de touristes, revenus traumatisés de leur séjour en Tunisie. En effet, alors qu’ils s’attendaient à goûter à la sérénité des lieux, ainsi que partir à la découverte de ce magnifique pays qu’est la Tunisie, ils se sont retrouvés confrontés à une dure réalité, des scènes difficiles à supporter, pour peu que l’on considère les animaux comme des êtres sensibles et capables de ressentir, comme chaque créature vivante, la douleur, la faim, la soif ou la peur.

D’ailleurs, il suffit de lire leurs appels à l’aide sur les groupes animaliers. Des appels poignants qui restent souvent sans réponses. Ces personnes prennent alors conscience de leur impuissance à agir et repartent la mort dans l’âme, avec ce fardeau de culpabilité, celui d’avoir laissé des animaux dans leur détresse, et devoir « faire comme si… », pour pouvoir poursuivre leur route. Ne plus y penser, avancer et surtout fermer les yeux pour ne plus rien voir !

Une situation désespérée

En effet, de très rares associations agissent en Tunisie et les refuges, souvent débordés, se comptent sur les doigts d’une main. Ils ne répondent souvent plus aux messages innombrables qui saturent leur boîte mail. Car la situation est bel et bien désespérée et rien n’est fait pour endiguer les naissances qui viennent alimenter cette marée de souffrances qui se déverse dans nos rues. Les rares bénévoles tunisiens tentent, avec l’énergie du désespoir, de colmater les brèches de cet immense désastre. Ils ne peuvent tous les sauver, il y en a tellement.

Cette misère animale nous frappe de plein fouet, car elle est présente à chaque coin de rue. On ne peut pas la nier, l’occulter. Cette détresse est là, devant vous, vous avez à l’affronter et à lui faire face… et, surtout, ne pas sombrer avec elle, car elle risque de tout emporter sur son passage, votre détermination à secourir tout comme la poursuite de la lutte pour obtenir que les droits des animaux soient enfin pris en compte, un jour, en Tunisie. Cette souffrance colle aux protecteurs des animaux tunisiens et hante leurs nuits. On les sent de plus en plus résignés, car se battre dans ce quotidien n’est pas sans laisser des séquelles. Les atrocités qu’ils ont vécues les ont comme anesthésiés. Ils subissent ce flux d’images et ces situations terribles, ils n’arrivent parfois plus à réagir. Mais, peut-on s’habituer à la souffrance ? Quand bien même essaie-t-on de surmonter ces douleurs en ne suivant plus les publications des groupes de sauvetages animaliers sur Facebook, pour ne surtout pas savoir, ne surtout plus voir… dans un ultime sursaut de survie ? Alors, qu’en est-il de la misère humaine ? Fait-on aussi cas de ces hommes, ces femmes et ces enfants, qui eux aussi luttent pour survivre ? Pourquoi faire cas des animaux alors que des êtres humains peinent pour assurer leur quotidien ? On répondra simplement qu’il n’y a pas de hiérarchie dans la douleur des créatures vivantes. Les unes et les autres se valent et nous n’avons nul besoin d’en privilégier certaines plutôt que d’autres. Les êtres vivants ont tous droit à notre considération, les humains comme les animaux. Et, faire accepter ce discours ferait de notre nation un grand pays, où les valeurs d’humanité seraient mises en avant pour le bien et la sécurité de tous.

Continuer à militer

Cette citation, de l’écrivain français Romain Rolland, illustre d’ailleurs parfaitement le discours : «La cruauté envers les animaux et même déjà l’indifférence envers leur souffrance est à mon avis l’un des péchés les plus lourds de l’humanité. Il est la base de la perversité humaine. Si l’homme crée tant de souffrance, quel droit a-t-il de se plaindre de ses propres souffrances ?». C’est pour toutes les raisons énoncées ci-dessus que l’Association El Fell Hammam-Sousse et le collectif Tunisia Animals Voice continuent à militer et à alerter les autorités tunisiennes, et à faire appel aux grandes associations et organisations dans le monde. Car, on est arrivé à un point de non-retour où la Tunisie doit engranger ce travail de grande envergure. Les aides doivent émaner de tous, société civile, associations, et surtout des vétérinaires pour apporter leur contribution à des stérilisations massives sur tout le territoire. La Fondation Brigitte-Bardot œuvre partout dans le monde, en apportant son soutien logistique et financier. Les autres pays ne refusent pas cette aide de l’extérieur et on espère que la Tunisie saisit, elle aussi, cette opportunité.  Dans cette lettre, la FBB qui s’était déjà adressée aux différents gouvernements tunisiens, se tourne, cette fois-ci, vers le Président de la République, car il est le seul à pouvoir influer sur ce terrible état des lieux et apporter une réponse claire et adaptée, en ordonnant l’arrêt des abattages et en instaurant des règles pérennes pour la généralisation de centres de stérilisation et vaccination sur tout le territoire tunisien, sans exception.

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