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Chasse en captivité : alerte aux sordides safaris des campagnes

Publié le par Ricard Bruno

Chasse en captivité : alerte aux sordides safaris des campagnes

Une association de protection de la faune sauvage révèle les dessous cruels de la chasse en captivité : des milliers d’animaux élevés pour ce «loisir» sont en effet traqués dans des parcs grillagés.

«C’est un parc d’attractions pour chasseurs.» Visage flouté, un enquêteur résume en quelques mots l’enquête qui sera révélée ce samedi par l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), et intitulée «Carnage derrière le grillage». Les images, tournées en caméra cachée entre septembre 2018 et février 2019 dans un parc de chasse de Nouvelle-Aquitaine, montrent notamment un sanglier acculé, achevé à coups d’épieux, déchiqueté par des meutes de chiens. «Comme ils sont sûrs de l’avoir, ils ne le tuent pas tout de suite, il faut s’être amusé avec», commente l’enquêteur, qui dénonce chez les chasseurs un «plaisir de voir l’animal en détresse».

Selon l’Aspas, entre 50 000 et 100 000 sangliers, cerfs, chevreuils, mouflons ou daims sont ainsi élevés pour être chassés sur environ 1 300 terrains privés et grillagés dont ils ne peuvent s’échapper. Sur place, tout est adapté à ce «loisir» : pistes aménagées, miradors, parfois même salles de découpe du gibier, restauration… «Ces parcs sont légaux, précise Madline Rubin, directrice de l’Aspas. Comme lors d’un safari, les chasseurs paient pour venir traquer les animaux et s’amusent à les harceler pendant des heures avant de les abattre.» L’activité est lucrative : une journée de chasse avec à la clé 20 sangliers tués est par exemple facturée 9 000 euros aux chasseurs selon l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Une des voies d’accès vers un autre parc de ce type. Photo Aspas

Une des voies d’accès vers un autre parc de ce type. Photo Aspas

La réglementation distingue deux types de structures : les parcs, au sein desquels la chasse est ouverte aux mêmes périodes qu’à «l’extérieur», et les enclos, qui sont des terrains dotés d’une habitation et d’une clôture permanente ; là, la chasse est autorisée toute l’année. Selon l’Aspas, l’opacité règne dans ces enceintes privées car «les agents de l’ONCFS, chargés de contrôler la chasse partout ailleurs, n’ont pas le droit d’entrer dans les enclos sans mandat particulier». En outre, certains animaux chassés dans ces parcs et enclos proviendraient de l’étranger, comme des cerfs ou des sangliers importés de Pologne ou de Hongrie, ce qui soulève des questions d’ordre sanitaire, certains animaux parvenant à s’évader.

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L’Aspas demande donc l’interdiction de la chasse en captivité, «cruelle et totalement aberrante sur le plan écologique». De plus, elle souligne que les élevages de sangliers destinés ces chasses commerciales apparaissent d’autant plus choquants que les chasseurs mettent régulièrement en avant leurs difficultés à réguler les populations en liberté. Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, avait d’ailleurs déclaré sur CNews, le 29 août, qu’il y avait «beaucoup trop de sangliers» et qu’il fallait en «prélever plus». Or la France compte au moins 350 élevages de sangliers destinés à la chasse, et aucune statistique nationale ne permet de savoir combien de sangliers sont lâchés officiellement… et encore moins officieusement.

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