Abattage rituel: B.B. vs le Gang des fils de pub...

Publié le par Ricard Bruno

Abattage rituel: B.B. vs le Gang des fils de pub  

Brigitte Bardot a porté plainte contre X pour «provocation au meurtre» après une action menée par le «gang des fils de pub», qui a détourné une campagne publicitaire choc contre l’abattage rituel en utilisant l’image de la défenseure des animaux.

 

Le portrait de Brigitte Bardot à côté du slogan: «Cet animal va être égorgé à vif sans étourdissement et dans de grandes souffrances, c'est ça un abattage rituel.» Telle est la campagne choc, et détournée (photo ci-dessous), lancée par le «gang des fils de pub», suite à laquelle B.B. a porté plainte contre X pour «provocation au meurtre», par la voix de ses avocats, Mes François-Xavier Kelidjian et Gilbert Collard, comme nous l'a confirmé Christophe Marie, directeur du bureau Protection animale de la Fondation Bardot. Rappel des faits: le 10 novembre dernier, «face à la généralisation, en France, de l’abattage rituel (Halal et Casher) et l’immobilisme des pouvoirs publics», huit organisations* de protection animale menées par la Fondation lançaient la «première campagne d’information sur la cruauté de l’abattage sans étourdissement et la tromperie des consommateurs». Concrètement, deux affiches chocs ont été présentés à l’Assemblée nationale puis diffusés à grande échelle. Sur l’une, on voit la tête d’un veau en gros plan à côté de laquelle figure le même slogan que celui repris par la campagne détournée. Le but étant donc d’attirer l’attention du grand public sur «les réalités» de cette pratique jugée intolérable par les défenseurs des animaux, qui fustigent aussi la désinformation infligée au consommateur. «Les animaux non étourdis sont égorgés à vif, en pleine conscience, ils éprouvent des souffrances inacceptables. L’agonie des animaux peut durer jusqu’à 14 minutes chez les bovins (INRA 2009)», dénoncent ces organisations.

Selon elles, cette pratique –qui devait rester une dérogation à la réglementation européenne au nom de la liberté de culte- tend en plus à se généraliser, principalement pour des raisons pratiques et économiques des abattoirs. Résultat : «Jusqu’à 60 % de la viande issue d’animaux abattus selon le rite musulman et jusqu’à 70 % pour le rite israélite se retrouvent dans le circuit classique à l’insu des consommateurs.» Dans les abattoirs d’Île-de-France, c’est même «100% des bêtes destinées à la consommation générale (qui) sont égorgées en toute conscience !» Ce collectif appelle donc, si ce n’est à rendre obligatoire l’étourdissement avant abattage, du moins à «limiter la production de viande provenant d'animaux abattus sans étourdissement aux strictes nécessités prévues par la réglementation européenne», ainsi qu’à mettre en œuvre l’étiquetage systématique de la viande, précisant le mode d’abattage.

Du "shockvertising"

Mais comme le regrette Christophe Marie, les ministères de l'Intérieur et de l'Agriculture sont «restés sourds» à leurs demandes, alors que Nicolas Sarkozy s'était lui-même «engagé, en 2004, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, à carrément imposer l’étourdissement des animaux, puis à nouveau en 2007 à l’Elysée.» Leur campagne va donc se poursuivre au niveau de la commission européenne, et ils préparent également un recours contre les ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture «qui ne veillent pas à ce que l’exception rituelle reste une exception, comme la réglementation l’exige.»

Ce à quoi le «gang des fils de pub» a réagi en dénonçant mi-janvier un «matraquage médiatique» et décryptant l’affiche à sa manière. «Retouche photoshop au niveau du regard de l’animal pour (…) humaniser l’animal, pour mieux mettre en valeur la barbarie de l’exécution», «codes couleurs (…) utilisés habituellement lors des alertes-enlèvement ou encore des demandes de libération d’otage»… «On appelle ce type de procédé du "shockvertising"». Tout est fait pour amadouer le quidam. Le collectif rappelle en outre que les méthodes d’étourdissement utilisées dans les abattoirs ne sont pas toujours efficaces et n’épargnent pas toujours les souffrances aux animaux. Et de conclure par une interrogation: le pub est-il de «sensibiliser les consommateurs sur les conditions d’abattage des animaux? Ou (de) diaboliser l’abattage rituel (ceux qui abattent; ceux qui consomment) ?» Poursuites judiciaires ou pas, les deux parties ne sont pas près de s’entendre sur le sujet.

* Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs ; Fondation Brigitte Bardot ; Fondation Assistance aux Animaux ; Protection Mondiale des Animaux de Ferme ; Conseil National de la Protection Animale ; Société Nationale pour la Défense des Animaux ; Confédération Nationale des SPA de France ; Association Stéphane Lamart

 

Source : http://www.parismatch.com/Actu-Match/Societe/Actu/Abattage-rituel-B.B.-vs-le-Gang-des-fils-de-pub-247765/

Publié dans le web en parle

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