En Espagne, les Baléares interdisent les corridas avec mise à mort !
Les toreros pourront toréer seulement munis de leur cape, et sans "aucun instrument pointu susceptible de produire des blessures et/ou la mort du taureau"
Le Parlement régional de l’archipel des Baléares a voté lundi une loi de protection des animaux réglementant drastiquement les corridas, interdisant notamment la mise à mort des taureaux.
Le texte, promu par la coalition de gauche au pouvoir dans l’archipel, permet aux toréros de toréer trois bêtes pour une durée maximum de dix minutes par animal, seulement munis de leur cape, et sans "aucun instrument pointu susceptible de produire des blessures et/ou la mort du taureau".
Il oblige également les toreros et les bêtes à se soumettre à des contrôles antidopage avant et après le spectacle, et relève à 18 ans l’âge minimum pour y assister.
Ce texte vise à contourner la jurisprudence de la Cour constitutionnelle espagnole, qui a annulé fin 2016 l’interdiction pure et simple de la tauromachie en Catalogne, estimant qu’il s’agissait d’une "mesure prohibitive" que les régions n’avaient pas le droit de prendre.
Les corridas, objet depuis des années d’un débat passionné entre défenseurs des animaux et partisans de la "fiesta nacional", sont inscrites à la liste du "patrimoine culturel immatériel" de l’Espagne, et l’Etat veille à ce titre à leur conservation.
Un autre archipel, les Canaries, sont la seule région espagnole où l’interdiction des corridas est effective, depuis 1991.
Les défenseurs des animaux y ont le vent en poupe depuis plusieurs années, le Parti contre la maltraitance animale ayant obtenu aux dernières législatives plus de 286 000 voix, contre environ 45 000 en 2008.
Sous leur pression, des mairies conquises par la gauche en 2015 ont pris depuis des mesures anti-taurines, comme Madrid, qui a retiré sa subvention à l’école de tauromachie.
Le nombre de corridas en Espagne n’a cessé de diminuer ces dernières années, passant de 475 en 2012 à 386 en 2016 selon le ministère de la Culture, alors que les partisans de la tradition soulignent que les "fêtes populaires" issues de traditions locales ont augmenté dans le même temps.