Il y a quelques jours, le corps sans vie de Cachou, un ours mâle, était découvert dans les Pyrénées espagnoles. Après une autopsie, on en sait un peu plus sur les causes du décès de cet animal au patrimoine génétique exceptionnel.
Le 9 avril dernier, Cachou, unoursmâle de 5 ans, était découvert mort sur un versant escarpé des Pyrénées espagnoles. Son GPS montrait qu'il était immobile depuis plusieurs jours. Pour les associations de protection des animaux, cette disparition est une très mauvaise nouvelle, Cachou étant un ours très important pour la survie de son espèce.
"Cachou avait une importance particulière, il était l’unique descendant de l’oursBalou, lâché à Arbas (Haute-Garonne) en 2006. Il portait un patrimoine génétique différent du reste de la population et constituait un espoir pour l’avenir de l’espèce dans les Pyrénées,ont ainsi déclaré les associations Pays de l'ours-Adet et Ferus.Sa disparition sans descendance (connue) renvoie à la grande fragilité de la population pyrénéenne d’ours, notamment du fait d’une diversité génétique insuffisante."
Une autopsie a donc été effectuée àBarceloneafin de déterminer les causes du décès. Selon les premières hypothèses, rapportées par le Conseil général du Val d’Aran sur son compte Twitter, Cachou aurait été victime d'un autre mâle. Le crâne de l'ours présentait des présente des plaies perforantes à la tête, faites avant sa mort. Des blessures qui, selon le Conseil général du Val d'Aran, n'ont pu être causées que par un autre ours. Cachou serait ensuite tombé de 40 mètres, ce qui aurait entraîné sa mort. Des analyses complémentaires vont être réalisées afin de rechercher d'éventuelles autres causes (infectieuses, contagieuses etc.) ayant pu entraîner la mort de l'animal.
Selon une nouvelle étude, les grands animaux marins sont en danger d'extinction à cause du réchauffement climatique et de l'activité humaine.
Selon une nouvelle étude publiée dans le magazineScience Advances, des scientifiques de l'université de Swansea affirment que la mégafaune marine est particulièrement en danger. En cause, le réchauffement climatique et l'activité humaine. La mégafaune marine regroupe les grands animaux marins dépassant les 45 kg, comme les requins, lesbaleines, les ours polaires, les tortues de mer et les manchots empereurs.
Ces grands animaux jouent un rôle clé dans les écosystèmes. Ils consomment de grandes quantités de biomasse, ils transportent des nutriments à travers les habitats et relient les écosystèmes océaniques lors de longuesmigrations. Leur disparition entraînerait une grosse perte de diversité fonctionnelle."Si nous perdons des espèces, nous perdons des fonctions écologiques uniques,a ainsi déclaré le Dr John Griffin, co-auteur de l'étude.Il s'agit d'un avertissement selon lequel nous devons agir maintenant pour réduire les pressions humaines croissantes sur la mégafaune marine, y compris lechangement climatique, tout en favorisant le rétablissement des populations."
D'après l'étude, si les tendances se maintiennent, 18% de ces grands animaux marins pourraient s'éteindre au cours des 100 prochaines années. Mais les scientifiques ont également envisagé un deuxième scénario. Si toutes les espèces actuellement en danger d’extinction disparaissent, cela veut dire que 40 % de la mégafaune serait éteinte d'ici 2120. Les requins seraient les plus touchés."Nos travaux précédents ont montré que la mégafaune marine avait subi une période d'extinction inhabituellement intense alors que le niveau de la mer oscillait il y a plusieurs millions d'années,a indiqué le Dr Catalina Pimiento, auteure principale de l'étude.Nos nouveaux travaux montrent qu'aujourd'hui, leurs rôles écologiques uniques et variés sont confrontés à une menace encore plus grande avec les pressions humaines."
Les scientifiques ont également créé un nouvel indice, le FUSE (Functionally, Unique, Specialized, Endangered). L'objectif était de mesurer l'importance de chaque espèce dans les systèmes marins, et de quantifier l'impact que leur disparition aurait sur la diversité fonctionnelle. Cela leur a permis de déterminer des priorités de conservation. Parmi les animaux qui ont obtenu un score très élevé, on retrouve latortueverte, la carpe dorée de Jullien, la loutre de mer, le dugong et le bénitier géant. Ces animaux sont ceux qui auraient le plus de potentiel pour aider à maintenir les fonctions écologiques.
La Fondation Brigitte Bardot constate depuis quelques jours une multiplication des annonces d’éleveurs de chèvres proposant de vendre ou donner des chevreaux mâle. Tous les moyens sont bons pour se débarrasser de ces animaux nouveau-nés, devenus inutiles en période de confinement ! Focus sur la cruauté de l'industrie laitière...
À PEINE NÉS, LES CHEVREAUX MÂLES SONT RETIRÉS À LEUR MÈRE
Si, dans l’industrie laitière, les petits mâles (veaux, chevreaux) sont retirés de leur mère aussitôt après leur naissance et très vite condamnés à mort (le lait qui leur est naturellement destiné étant commercialisé), la restriction des transports dans le cadre des mesures Covid-19 rend la situation des éleveurs de chèvres critique puisque ces derniers ne savent que faire des chevreaux.
En effet, si en France la consommation de viande de veau couvre en partie la production (malheureux veaux abattus après une courte vie de détresse), il en est tout autrement pour les chevreaux qui ne trouvent pas preneur sur le marché français et sont donc dirigés vers l’export, dans les conditions scandaleuses que nous dénonçons par ailleurs.
C’est pourquoi la Fondation Brigitte Bardot constate, depuis quelques jours, une multiplication des annonces d’éleveurs de chèvres– qui produisent lait et fromages – proposant de vendre ou donner les nouveau-nés. Sites d’annonces en ligne, messages sur les réseaux sociaux, appels aux particuliers, aux boucheries, aux grandes et moyennes surfaces… Tous les moyens sont bons pour se débarrasser de ces chevreaux devenus trop embarrassants !
L’INDUSTRIE DU LAIT EST PARTICULIÈREMENT CRUELLE
Sachant que pour qu’une femelle produise du lait elle doit d’abord donner un petit, des millions de chèvres se retrouvent ainsi enfermées dans des bâtimentsoù elles sont inséminéesà la chaîne.
La chèvre donne naissance à son premier chevreau vers l’âge d’un an. Ses petits lui sont rapidement confisqués, souvent quelques heures seulement, après leur naissance afin que la chèvre entre en lactation pendant 9 mois pour produire du lait destiné non plus à son petit, mais aux besoins artificiels de l’homme.
Les chevreaux mâles devenus alors inutiles sont destinés à la production de viande. Ils sont le plus souvent vendus dans des ateliers d’engraissement, puis envoyés à l’abattoir pour être abattus à l’âge de 6 à 8 semaines, transportés encore jusqu’à récemment dans des conditions non conformes à la réglementation : entassés dans des caisses à dindes ou à lapins environ deux fois moins hautes que la taille des chevreaux debout, empêchant ces derniers de se relever, en violation du droit européen sur la protection des animaux.
La chèvre continuera d’avoir des petits et de produire du lait. Après quelques années d’exploitation intensive, elle finira par être « réformée » car moins productive puis transportée, à son tour, dans des conditions particulièrement cruelles à l’abattoir à l’âge de 4 ans en moyenne.
LE COVID-19 MET EN PÉRIL LE COMMERCE DES CHEVREAUX
La majorité des chevreaux mâles sont habituellement vendus pour engraissement au printemps. Le volume de chevreaux abattus pour la période de Pâques représente un tiers des ventes de l’année.
Depuis les mesures de confinement liées au Covid-19, les consommateurs délaissent certains produits. En outre, 70 % de la production est exportée vers des pays comme l’Italie ou le Portugal, dont les frontières sont désormais fermées, réduisant à néant les commandes.
Certains abattoirs, contraints de congeler les animaux invendus, appliquent des prix à la hausse, d’autres ne veulent tout simplement plus acheter les chevreaux qui arrivent par centaines…
LES CHEVREAUX, DES BOUCHES À NOURRIR DEVENUES INUTILES
Les chevreaux, considérés comme des « rebuts » de l’industrie laitière représentent désormais un coût inutile pour les éleveurs. Garder les chevreaux plus longtemps signifie des dépenses en poudre de lait et/ou un gaspillage du lait, désormais destiné à la production de fromage d’où la nécessité de s’en débarrasser au plus vite.
Avec environ un million de têtes, le cheptel caprin français se tient à la quatrième place en Europe après la Grèce, l’Espagne et la Roumanie. Environ 700 000 chevreaux sont abattus chaque année en France dans des conditions cruelles… C’est le prix réel du fromage de chèvre !
Robert Leaf, professeur de littérature, habite avec sa famille à bord d'un bateau ancré dans la baie de San Francisco. Il déteste les sciences exactes et adore son fils. Or son jeune fils, Erasmus, se révèle un petit génie du calcul. Erasmus est amoureux de Brigitte Bardot et rêve de la rencontrer....
Fiche technique
Titre :Chère Brigitte(titre original :Dear Brigitte)
Londres. Harry Compton, un jeune homme charmant est amoureux de la jolie Penelope Lightfeather. Alors que celle-ci déjeune dans un restaurant, il y provoque un petit incident qui le met en retard à son bureau et conduit à son licenciement. Il se rend alors chez Bagda, un ami restaurateur, comme lui d'origine russe, et agent des services secrets soviétiques. Bagda lui confie une mission délicate : le vol d'un document ultra-secret chez Sir Réginald Dumfrey ...
En Allemagne, tous les zoos et parcs animaliers sont fermés depuis le 18 mars pour cause de crise du Covid-19. Parce que son zoo n'a aucun revenu depuis un mois, Verena Kaspari, directrice du zoo de Neumünster, a menacé d'abattre certains de ses animaux pour en nourrir d'autres. Une déclaration choquante qui a été fortement dénoncée...
UNE DÉCLARATION INDIGNE D'UN GESTIONNAIRE DE ZOO
« Dans le pire des cas, je devrai euthanasier les animaux avant de les affamer » a ajouté la directrice du zoo de Neumünster, situé au Nord de Hambourg, à sa déclaration. Celle-ci a été largement relayée dans les média, et autant choqué l’opinion publique que Volker Homes, directeur général de l’Association of Zoological Gardens (VdZ).
Volker Homes a d’ailleurs déploré que la menace de tuer des animaux pour réclamer des aides financières ait été uniquement émise pour créer une polémique dans les média. Cependant, il constate qu’un besoin urgent d’aide aux zoos est incontestable. Après l’hiver, période de faible fréquentation, Pâques est en général propice à un afflux de visiteurs. Le confinement a donc, comme pour de nombreux secteurs économiques, un impact très négativement les revenus des zoos et parcs animaliers des pays confinés.
DES AIDES D'URGENCE DÉJÀ MISES EN PLACE
L’association des parcs zoologiques à laquelle appartient le zoo de Neumünster a entrepris les démarches nécessaires pour que ses membres puissent bénéficier des aides d’urgence mises en place par les pouvoirs publics. Le ministre allemand de l’Environnement du Schleswig-Holstein confirme qu’aucun abattage d’urgence ne devrait avoir lieu : les différentes aides financières du gouvernement fédéral et des Länder étant disponibles.
Le gouvernement allemand vient d’ailleurs d’annoncer que les zoos pourraient probablement rouvrir aux visiteurs sous peu, sous certaines conditions, notamment pour générer à nouveau des revenus.
LE BIEN-ÊTRE DES ANIMAUX DOIT ÊTRE UNE PRIORITÉ
Pour la Fondation Brigitte Bardot, il est inenvisageable que des animaux captifs, exploités pour générer de l’argent, soient sacrifiés en temps de crise. Chaque gestionnaire de zoo se doit de travailler avec un planning sur le long-terme, qui intègre également des périodes plus difficiles.
Même en période de crise, il est de la seule responsabilité des zoos de prendre correctement soin des animaux. Si un zoo n’est plus en mesure d’assumer cette responsabilité, les autorités locales doivent intervenir et assurer le bien-être des animaux. La mise à mort d’animaux sains n’est absolument pas une option !
Nous tenons aussi à noter que, même si les zoos allemands n’en parlent pas, certaines espèces excédentaires qu’ils possèdent (comme les porcs, les bovins ou les chèvres) sont tuées pour nourrir les carnivores du zoo. Ceci est légal et se produit également dans d’autres pays.
Le scénariste parisien Paul et son épouse Camille rejoignent le réalisateurFritz Langen tournage pour le compte du producteur de cinéma américain Jeremy Prokosch, sur le plateau du filmUlysse(une adaptation de l’Odyssée) en chantier à lavilla MalaparteàCaprienItalie.
Il est proposé à Paul Javal de reprendre et de terminer le scénario du film, ce qu'il accepte, pour des raisons économiques. Durant le séjour, Paul Javal laisse le riche producteur seul avec Camille et encourage celle-ci à demeurer avec lui, alors qu'elle, intimidée, insiste pour rester auprès de Paul. Camille pense que son mari la laisse à la merci de Prokosch par faiblesse et pour ne pas froisser ce nouvel employeur. De là naissent des malentendus, la déchirure, lemépris, et la désagrégation du couple.
Le tournage débute ledans les studios deCinecittààRomepuis dans lavilla Malaparteà l'est deCapri, et dure 32 jours,« ce qui est supérieur aux habitudes godardiennes mais exceptionnellement modeste pour une production de cette envergure ».
La première version du film présentée enn'a pas du tout plu aux producteurs Carlo Ponti et Joe Levine ; en effet, la présence deBrigitte Bardotétant un atout majeur pour la production américaine, il était dès lors incompréhensible et inacceptable que le montage définitif de Godard ne comprît pas de scènes de nu de l'actrice française. Les producteurs exigent ainsi des scènes supplémentaires au début du film et au milieu, montrant Bardot et Piccoli faisant l'amour, puis vers la fin, entre Bardot et Palance.
« Ça a été un drame parce que Jean-Luc a été obligé de retourner un certain nombre de plans pour que les Américains finissent de payer le dernier versement et c'estAlain Leventqui les a tournés parce que moi j'étais sur un autre film à ce moment-là. Cela s'est passé complètement à la fin, c'est-à-dire qu'on avait fait l'étalonnage du film. On avait envoyé le film àSam Levineet ensuite il a dit : “Non, non, ça ne va pas, je veux voir le cul de Bardot”. »
Godard détourne la commande par le tournage ende la plus célèbre séquence du film (« Tu les aimes, mes fesses... Mes seins... Mes pieds... ? ») en masquant le corps de l'actrice par des filtres colorés (rouge, blanc et bleu,couleurs primairesqui reviendront sans cesse)5.
« Le véritableEt Dieu… créa la femme, c'estGodardqui l'a tourné, et cela s'appelleLe Mépris. Je ne cherche pas à démêler — et peu m'importe — si Godard a respecté ou non le roman deMoravia, ou siLoseyeût fabriqué un film plus moravien que Godard.Le Méprisque nous voyons, c'est du pur Godard, et, je m'empresse de le dire, de l'excellent Godard. Le prétexte, l'objet du film, plus que le roman italien, c'estBB. Ce queVadima imaginé dans son premier film, mais n'a plus été capable de réaliser, ce queLouis Mallea raté dansVie privée, Godard l'a réussi.Le Méprisest le film de Bardot, parce qu'il est le film de la femme telle que Godard la conçoit et telle que Bardot l'incarne. Si le phénomène Bardot doit représenter plus tard quelque chose dans l'histoire du cinéma, au même titre queGarboouDietrich, c'est dansLe Méprisqu'on le trouvera. Je ne sais dans quelles conditions le tournage a eu lieu ni si Bardot et Godard se sont bien entendus. Le résultat est là : il y a rarement eu entente aussi profonde (consciente ou non — consciente, je suppose, chez Godard) entre une actrice et son metteur en scène. »
Box-office
En dix semaines d'exploitation,Le Méprisreçoit un total de 235 000 spectateurs dans les salles françaises, se classant septième au box-office des films français de 1963, ce qui est un succès pour un film de Godard mais un échec commercial pour un film ayant en tête d'affiche Bardot pour laquelle le cachet atteint 250 millions de francs. Aux États-Unis, il bénéficie de ressorties régulières, notamment en1997(528 428 $de recettes cumulées) et en2008(153 141 $).
Enépigraphedu film, Jean-Luc Godard attribue àAndré Bazinla citation suivante :« Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs. »Cette citation vient en fait d'un article deMichel Mourletintitulé « Sur un art ignoré » paru dans lesCahiers du cinémaen 1959.
La citation exacte est :« Le cinéma est un regard qui se substitue au nôtre pour nous donner un monde accordé à nos désirs. »
Contrairement à une idée couramment répandue, ce n'est pasJean-Luc Godardqui dit le générique envoix offau début du film.
Le film comprend des dialogues en français, anglais, italien et allemand.
Georges Deleruesigne ici une de ses partitions les plus connues, citée ou reprise dans plusieurs autres films, notammentCasinodeMartin Scorsese.
Pour l'Italie, la bande originale, totalement différente, est interprétée parPiero Piccioni, un des plus grands jazzmen italiens.
Lors de sa sortie,Le Méprisétait interdit aux moins de dix-huit ans.
La version duMéprisdiffusée surArtele, à 20h 50, omet une phrase importante du film. Lors de la séquence du visionnage des rushs (à 12 minutes 47 secondes),Fritz Lang, dans son propre rôle, s'adressant àJack Palance, dans celui du producteur, dit :« Jerry, don't forget. The gods have not created men. Man has created gods. »La traduction française, telle qu'elle est prononcée envoix offparGiorgia Moll, dans le rôle de Francesca l’assistante du producteur, alors que le plan fixe d'un buste en bronze d'Homèreest à l'image, a tout simplement été supprimée :« Ce n'est pas les dieux qui ont créé les hommes, mais les hommes qui ont créé les dieux. »Dans ce nouveau montage, ne subsistent de ces quelques secondes duplanfixe de la statue d'Homère, sur fond d'un ciel bleu, que les paroles prononcées juste avant celles de Francesca parMichel Piccoli(dans le rôle de Paul, le scénariste du film) :« Tiens, Homère. »
Initialement les deux rôles principaux étaient proposésàFrank SinatraetKim Novak. Suite au désistement de Sinatra, l’un des producteurs duLe Mépris, l’ItalienCarlo Ponti, proposa alors à la placeMarcello MastroiannietSophia Loren– qui était son épouse. Godard etGeorges de Beauregard, le producteur français du film retiennent finalement Michel Piccoli et Brigitte Bardot.
Le manuscrit du scénario
Le, le manuscrit autographe du scénario du film est vendu aux enchères au prix de 144 300 €. Il est acquis par la sociétéAristophil17et présenté auMusée des lettres et manuscritsà Paris18.
En, à l'occasion des cinquante ans de la sortie du film, lesÉditions des Saints Pèrespublient la reproduction de ce manuscrit à seulement 1 000 exemplaires. On y découvre une écriture enfantine, à l'encre bleue, portant peu de ratures.
Brigitte Bardot voue sa vie aux animaux si mal traités par les humains, que dire sur cet engagement hors normes envers les plus faibles, rien sauf un "énorme" coup de chapeau à cette femme d'exception, elle crée sa fondation éponyme, sauve par milliers des animaux sur toute la planète, ses équipes font un travail de dingue, les salariés ne rechignent pas à la tache dès lors qu'il faut secourir les plus faibles ils sont totalement investis, les bénévoles se dévouent corps et âme...
Simplement pour dire que je suis très fier de faire partie de ce bras armé de la protection animale.
Bruno Ricard
En haut, le refuge de Bazoches. Brigitte Bardot a créé sa fondation en 1986. Aujourd’hui, son association est appelée sur tous les fronts, dans des dizaines de paysFondation Brigitte Bardot
L’association créée il y a trente-quatre ans par Brigitte Bardot s’est démultipliée en trois centres qui hébergent au total quelque 6 000 animaux traumatisés, des félins, des bovins, des exotiques... Malgré les alertes, les horreurs persistent. Dans toute la France, les employés s’épuisent à tenter de sauver ces pauvres bêtes. Il y a maintenant de « nouveaux animaux de compagnie » et d’autres sadismes. A se demander qui sont les sauvages...
«Nous avons un superbe matou à vous donner. » Un chat ! Un de plus. Comme si les trois refuges de la Fondation Brigitte Bardot (FBB) en manquaient. Le généreux donateur dit vouloir s’en séparer parce que... Pourquoi au fait ? Ah oui : le fâcheux « fait ses griffes sur le canapé » ! Respirer un bon coup, réfréner son envie de hurler dans le combiné ses quatre vérités à l’irresponsable qui se débarrasse, pardon fait un don, de son animal.
A peine raccroché, le téléphone vrille à nouveau. Et pour des causes qui donnent envie de se mettre en quatre. Une dame, voisine d’un monsieur âgé qui vient d’être transporté dans un hôpital parisien, informe qu’une minette de 6 ans est restée orpheline. Elle la nourrit bien sûr, mais ce n’est pas l’idéal. Puis c’est un jeune homme, qui ne sait que faire du chien de ses parents décédés la semaine passée dans un accident de la circulation. Ensuite, c’est une trentenaire cancéreuse qui aimerait savoir si l’on peut recueillir son siamois de 9 ans pendant son hospitalisation, et après... dans le pire des cas. Enfin, c’est le responsable d’un centre d’hébergement qui appelle pour un SDF, trop bronchiteux pour rester dehors, mais qui ne peut y être admis avec ses chiens... Tout ce petit monde à quatre pattes, choyé jusqu’alors, va se retrouver avec d’autres orphelins, dépaysé forcément, mais nourri, protégé, dans un environnement respectueux.
D’aucuns diront même luxueux. Prenons Bazoches-sur-Guyonne, dans les Yvelines, le refuge le plus proche de Paris. Dans ce qui fut la propriété de Brigitte Bardot – un coup de cœur acquis en 1960, cédé à la fondation en 2006 –, le moindre recoin a des airs de paradis. Chatteries chauffées et spacieuses, allées et pelouses de promenade pour se dégourdir les pattes, plans d’eau, infirmerie, arbres à chats, distractions pour les chiens, personnel aux petits soins. Le 5 octobre dernier, amis des animaux, journalistes, célébrités – Arielle Dombasle, Aymeric Caron, Raphaël Mezrahi, Dave, Yann Arthus-Bertrand, ou encore Max Guazzini qui vient d’offrir sa centaine de disques d’or au profit de la fondation – étaient invités à découvrir ces nouvelles installations. Tous étaient chargés de faire savoir que le refuge est désormais ouvert chaque samedi au public Un dispositif voulu par Ghyslaine Calmels-Bock, directrice générale de la fondation, pour faciliter l’adoption. Ce n’est pas parce qu’ils sont bien traités que les 200 félins et autres animaux de Bazoches n’ont pas besoin d’une famille. Il y a des chats qui attendent, on le sent bien, une maison rien qu’à eux. Parce qu’un chat préférera toujours partager votre quotidien d’humain, « dédaignant à votre profit la compagnie des siens », selon les mots de Théophile Gautier.
La directrice délaisse deux secondes le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education, Gabriel Attal, pour venir nous glisser deux mots : « Dites-le bien qu’on a besoin de caresseurs ! » On va le dire, promis. Oyez, oyez bonnes gens, si le cœur vous en dit et si vos pas vous conduisent vers Bazoches-sur-Guyonne, ou vers la Mare Auzou, le premier refuge de la fondation près de Bernay dans l’Eure – refuge qualifié de « quatre étoiles » par la Cour des comptes – ou vers le petit dernier, Montpon-Ménestérol, en Dordogne, sachez qu’il y a de la tendresse à distribuer et à recevoir. Les employés de la fondation ne l’oublient pas ; il faut les voir, tee-shirts et pantalons bleus siglés, entre deux remplissages d’écuelles de croquettes, brosser l’un, gratter le cou de l’autre, mais ils ne sont pas Shiva. Les humains s’enthousiasment pour un nouveau jouet et le jettent une fois lassés.
Les bénévoles sont plus que bienvenus. Hormis la centaine de salariés, la FBB a toujours compté sur ces 600 anonymes qui sont ses yeux et ses oreilles. C’est eux, dans un premier temps, qui vont vérifier chez l’habitant telle ou telle maltraitance signalée et la font remonter au siège, rue Vineuse à Paris (XVIe). Un labrador laissé grelottant des jours et des nuits entières sur un balcon, un cheval dont on ne voit plus que les os, quatre chats qui miaulent à la mort, enfermés dans un appartement qui lui vaut d’être appelée sans cesse en recours. Pour tout et parfois pour l’impensable. Il y a des jours pires que d’autres. Il n’y a pas que les animaux traumatisés qui ont du mal à regarder les humains dans les yeux, il y a aussi les animaliers de la FBB, à force de réparer l’innommable. Comment oublier par exemple, la semaine dernière, ce cas de zoophilie dénoncé et filmé par le voisinage ?
A Chartres, récemment, on a recueilli 250 chats enfermés dans un pavillon !
Plus que les appels individuels au standard, c’est généralement la police et la justice qui demandent l’aide de la fondation. Un avis d’expulsion, des chats à prendre en charge ? Hop, les voitures de la FBB partent. « Il n’y a pas longtemps encore, on est arrivés avec une dizaine de cages chez un particulier, se souvient Isabelle, l’une des coursières itinérantes. Une odeur épouvantable nous a cueillis dès l’entrée. A l’intérieur du studio, des montagnes de déchets du sol au plafond, et une trentaine de chats qui survivaient à côté de congénères morts. Il a fallu chercher de nouvelles cages, épucer chaque félin avant de les accueillir à Bazoches... » Le locataire atteint du syndrome de Diogène était un récidiviste. Il y a les dérangés du bulbe, mais aussi les cœurs d’artichaut. « On a pitié d’un chat ou d’un chien errant, on l’emmène chez soi, on le nourrit, nous confirme Ghyslaine Calmels-Bock. On en recueille un autre, un autre encore. Ce petit monde se reproduit allègrement et voilà comment des gens qui les aiment ou croient les aimer perdent peu à peu pied. A Chartres, récemment, on a recueilli 250 chats enfermés dans un pavillon ! »
Irresponsabilité humaine. La loi limite la possession de chiens à 9 par habitation mais ne dit rien pour les chats. Et s’il n’y avait que les toutous et les minous. Mais les « jouets » qu’on dédaigne, il y en a plein les refuges. « Je sais, vous n’allez pas être content, souffle un trentenaire au téléphone, mais on m’a offert deux cochons nains, Roméo et Juliette, pour mon enterrement de vie de célibataire. Je ne sais pas quoi en faire. » Tiens donc. Même scénario avec les Nac, si improprement appelés « nouveaux animaux de compagnie » alors qu’ils n’ont rien à faire dans un appartement. « On recueillait deux ou trois furets il y a trois ans, maintenant on en a des dizaines », atteste Emmanuelle, la responsable du refuge de la Mare Auzou. Oui, un furet, ça peut mordre et émettre des odeurs pas toujours fleuries. Il fallait y penser avant. Cette phrase, on ne l’a jamais entendue prononcer à la FBB. Pas le temps de récriminer ou de soupirer. Trop à faire. Sur tellement de fronts. En déposant les statuts de sa fondation, en 1986, Brigitte Bardot aurait-elle pu imaginer, elle qui pensait surtout alerter les responsables politiques de la planète, qu’un jour elle en viendrait à recueillir des quantités d’animaux, dont plus de 2 000 moutons, près de 1 000 bovins, plus de 900 équidés, pas loin de 600 chèvres et près de 220 cochons ? Une arche de Noé qu’il faut bien dispatcher un peu partout, les trois refuges n’y suffisant pas. Ce qui signifie recourir à des pensions privées – une vingtaine dûment choisies et rémunérées par la FBB.
Lorsqu’un éleveur se suicide ou sombre en dépression, les autorités sont bien contentes de trouver la fondation pour s’occuper des vaches
Quand, chaque année, le jour de l’Aïd el-Kébir, ses salariés, en présence de forces de police conséquentes, déboulent dans les abattoirs clandestins, ce n’est pas pour sauver deux moutons : des centaines échappent au massacre. Même chose pour le cheptel bovin. Lorsqu’un éleveur se suicide ou sombre en dépression, les autorités sont bien contentes de trouver la fondation pour s’occuper des vaches. « Au début, note Romy Turpin, responsable juridique, nous allions au secours des chiens et chats, et puis, un jour, les services véto nous ont appelés parce qu’ils venaient de saisir plus de 2 000 vaches affamées, et nous avons accepté d’en prendre 200... Nous avons dû nous adapter. Même chose pour les poulets et les lapins quand on nous a signalé qu’on les livrait vivants pour nourrir des pitbulls... » La suite : des enclos spécifiques, des pourparlers avec des pensions, des formations régulières pour savoir comment appréhender un cheval maltraité ou transporter des daims blessés. « Nous sommes toujours en mouvement. » Résultat, les vétérinaires viennent, intéressés, voir les vaches de la fondation. « Comme nous ne recourons jamais à l’euthanasie, sauf en cas de souffrance intolérable, poursuit Romy, chez nous un bovin peut vivre vingt ans et plus, alors ils découvrent les pathologies des vaches vieillissantes ! Même chose pour les cochons. » Chacune, chacun a un nom. De Patte Folle à Pelochon, de Willy le Borgne à Mitsy : chat, chien, poule, bouc, poney... tous jouent leur partition au royaume des rescapés. Heureux, malgré tout. Il y a tellement pire.
Nous ne valons guère mieux que ceux qui confinent des ours dans des cages à l’autre bout de l’Europe
Depuis son bureau ou dans les couloirs de l’Assemblée nationale ou des ministères, Christophe Marie, porte-parole de la fondation, plaide le sort de congénères moins chanceux. Les poussins broyés : « Je pense qu’on va y arriver » ; les oies au foie hépatique : « Là, ça va être plus dur, de vieilles résistances » ; les animaux sauvages exploités dans les cirques : « Nous avons prévu des sanctuaires pour les accueillir, dans le Limousin et au Portugal, où se trouvent déjà des éléphants » ; les élevages d’animaux pour leur fourrure : « La France n’en a plus que cinq au lieu du double il y a une décennie. Mais les Pays-Bas, pour qui c’est une vraie activité économique, viennent de s’engager à fermer leurs 150 élevages en dix ans » ; le scandale des animaleries de quartier qui favorisent l’achat impulsif d’animaux mal sevrés, sources de problèmes plus tard, et donc d’abandon : « D’autres pays européens les ont interdites. Il serait temps que la France prenne des dispositions courageuses. Même chose à l’égard des réseaux sociaux, parce que maintenant la mode, c’est de filmer un animal qu’on jette contre un mur ou qu’on traîne derrière une voiture ! » On pourrait parler aussi de nos élevages de lapins dans des conditions indignes, preuve que nous ne valons guère mieux que ceux qui confinent des ours dans des cages à l’autre bout de l’Europe...
Dans les bureaux de la fondation, alors qu’Oscar, l’un des 26 matous privilégiés qui partagent la vie des salariés, ronronne sur la photocopieuse, les bipèdes, eux, travaillent. Les uns chiffrent le coût des pensions de chaque vache, cheval ou cochon pour savoir combien on peut en accueillir jusqu’à leur mort, les autres s’occupent de gérer les legs de donateurs décédés – plus de 100 par an –, allant jusqu’à organiser leurs obsèques tant la solitude n’est pas qu’une expérience animale. Des contentieux de maltraitance sont passés au crible : 160 actions en justice par an. Les dossiers de sauvetages d’animaux sont suivis jour après jour, des éléphants de Thaïlande aux chiens de Chine. Présente dans soixante-dix pays, la fondation finance aussi la stérilisation des chats et des chiens. Et chez nous ? La FBB aide les maître nécessiteux qui ne peuvent pas payer l’opération. Une goutte d’eau. Elle souhaiterait que le gouvernement et les services vétérinaires procèdent à de vastes campagnes de stérilisation des chats errants.
Education, responsabilisation, lois plus contraignantes : encore beaucoup à espérer, beaucoup à défendre, rien qu’au niveau européen, et le Brexit avec l’absence des députés britanniques, plus évolués sur ces questions, ne va rien arranger. De quoi avoir un petit coup de mou, non ? « Non, modère Christophe Marie, parce qu’on constate des avancées, des prises de conscience. Les dernières dénonciations d’abus dans les abattages y ont sans doute contribué. Il faut croire que les mentalités sont prêtes. Les vidéos chocs diffusées autrefois par Brigitte Bardot datent de trente ou quarante ans... Brigitte, elle, vous répondrait peut-être l’inverse, écœurée par toutes ces cruautés, impatiente que les choses progressent... Mais cette fureur, cette façon de s’insurger lui ont toujours servi de moteur. » Un sacré moteur. Trente ans qu’il vrombit. Notre « Pétroleuse » préférée peut être fière du chemin parcouru.
Il est incontestable que la fondation Brigitte Bardot fait bouger les lignes, il faut que le pouvoir politique réponde aux doléances totalement justifiées du directeur du pôle protection animale de la fondation, il ne peut en être autrement. Bruno Ricard
Face aux innombrables témoignages d’actes de cruauté sur les animaux reçus par la FBB, Christophe Marie, Porte-Parole de la Fondation, demande au ministre de l'Agriculture de sortir de son immobilisme, dans une lettre ouverte publiée ce 15 avril 2020.
ETTRE OUVERTE DE CHRISTOPHE MARIE À DIDIER GUILLAUME (15/04/2020)
Paris, le 15 avril 2020
Monsieur Didier Guillaume Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation
78 rue de Varenne
75700 Paris
Monsieur le Ministre,
Tout d’abord, nous tenons à vous remercier d’avoir entendu notre appel afin d’autoriser les personnes qui s’occupent, bénévolement, des chats errants à poursuivre leur action d’intérêt général. Par ailleurs, la reprise (dès demain) des adoptions est une bonne nouvelle, notre Fondation n’aura aucune difficulté à suivre le protocole strict imposé, proche de celui que nous avons déjà mis en place spontanément il y a plusieurs années.
Outre les abandons/adoptions, nous souhaitons vous alerter d’une situation peut-être plus préoccupante encore :l’explosion des témoignages d’actes de cruauté sur animaux !
Le confinement semble multiplier les violences à l’égard des personnes sensibles, mais aussi envers les animaux victimes de mauvais traitements et, semble-t-il, d’actes zoophiles. Mais face aux témoignages reçus, il nous est impossible de diligenter des enquêtes auprès de nos bénévoles, non autorisés à se déplacer, et nous rencontrons les plus grandes difficultés à mobiliser les forces de l’ordre, équipes municipales ou services vétérinaires.
Pourtant les témoignages sont alarmants, y comprissuspicions d’abattages clandestins. Nous ne comprenons donc pas cet immobilisme et sollicitons de votre part une intervention auprès des différentes préfectures et DDPP afin de les mobiliser et nous permettre de venir en aide à ces animaux en souffrance.
En 2019, nous avons effectué 3332 enquêtes dont 2358 relatives à des actes de cruauté. Ces actions (en plus des procédures juridiques) nous ont permis de prendre en charge, l’an passé, 952 animaux au sein de nos structures. Il est paradoxal de constater qu’au moment où il y a un pic de plaintes, les services de l’Etat n’ont jamais été aussi peu mobilisés.
Monsieur le Ministre, nous sommes conscients des difficultés rencontrées sur le terrain pour organiser les actions prioritaires, mais celle-ci en est une. C’est pourquoinous lançons cet appel à l’aide, nous ne voulons pas être simplement informés des actes de cruauté perpétrés sur les animaux mais être en mesure d’agir, comme nous l’avons toujours fait, pour venir en aide à toutes ces victimes silencieuses.
Nous comptons sur votre prompte réaction et vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations distinguées.
Christophe Marie Directeur Pôle Protection Animale