Que vous inspire la découverte de ce charnier de bovins près de Vimoutiers ?
Une association révèle un nouveau scandale de mauvais traitement envers les animaux près de Vimoutiers (Orne). Un charnier a été découvert.
C’est une riveraine au lieu-dit Saint-Georges dans les environs de Vimoutiers (Orne) qui, lasser d’alerter les autorités et de ne rien voir bouger, a eu recours à l’association de protection animale, les Paniers du cœur, samedi 15 février.
Sa présidente, Marie, est intervenue en présence de la gendarmerie. Cinq bovins morts étaient entassés les uns sur les autres à peine cachés par un bosquet tandis que non loin de là, en contrebas, une sixième bête gisait entourée d’ossements. Un septième bovin a été découvert dans un autre endroit de cet herbage bordé par une rivière.
« La bête était en train de vêler » s’indigne Marie, horrifiée. « On ne laisse pas ses bêtes crever comme ça ! ». Huit ont été comptabilisées. Le premier bovin découvert mort par la riveraine remonte « au 19 janvier. Il est resté ainsi pendant quatre jours ». Elle a alerté « les gendarmes, le maire, les services vétérinaires d’Alençon ».
A ce moment-là, il y avait un cheptel d’une centaine de bêtes. La plupart ont été depuis, transférées dans un autre herbage. « Elles ne manquent pas de nourriture » assure Pierre, arrivé sur les lieux. Il connaît l’exploitant de 56 ans à qui il louait ses terres. Mais face à des problèmes récurrents, il a décidé de les reprendre depuis l’année dernière.
« C’est un problème de solitude et de misère. Il serait nécessaire de trouver une solution pour lui. C’est devenu plus aigu depuis trois mois. D’ailleurs, le maire d’Avernes Saint-Gourgon a pris un arrêté le mettant en demeure de se mettre en règle ».
Christophe Bignon, maire d’Avernes Saint-Gourgon, explique. « C’est quelqu’un à la dérive depuis plusieurs années, qui ne respecte plus rien. J’ai sans cesse des coups de fil pour des divagations d’animaux. Il y a deux ans, la Fondation Brigitte Bardot et la DSV étaient intervenus pour le remettre à jour et suivre le cheptel au niveau de la prophylaxie. Quand il a perdu les terres qu’il louait sur Avernes, il s’était engagé à vendre des bêtes. Chose qu’il n’a pas faite. En lien avec la DSV, nous lui avons donné deux mois, jusqu’à la mi-mars, pour faire des clôtures et vendre une cinquantaine de bêtes ». Le cheptel s’élevant alors à 150 animaux.
Christophe Bignon déplore une certaine impuissance.
« En tant que maire, nos pouvoirs sont limités. La structure était importante. Il y avait deux cents hectares. Il se retrouve avec moitié moins de terres réparties sur le Bosc-Renoult et Pontchardon, et toujours autant d’animaux, sans corps de ferme et des conditions d’hiver catastrophiques avec la pluie ».
Ajoutez à cela « la solitude en agriculture et on peut être vite dépassé ».
Gérard Tanguy, maire de Pontchardon, est intervenu auprès de l’exploitant il y a une quinzaine de jours. « Il m’avait assuré que l’équarrisseur aller passer. Jeudi dernier, j’ai essayé de le voir, sans succès ».
L’association Les Paniers du cœur a déposé plainte pour cruauté sur les animaux. Elle pointe surtout du doigt « un système qui reste inactif, générant ces situations dramatiques car ce monsieur aurait besoin d’être aidé ».