Robert Leaf, professeur de littérature, habite avec sa famille à bord d'un bateau ancré dans la baie de San Francisco. Il déteste les sciences exactes et adore son fils. Or son jeune fils, Erasmus, se révèle un petit génie du calcul. Erasmus est amoureux de Brigitte Bardot et rêve de la rencontrer....
Fiche technique
Titre :Chère Brigitte(titre original :Dear Brigitte)
Londres. Harry Compton, un jeune homme charmant est amoureux de la jolie Penelope Lightfeather. Alors que celle-ci déjeune dans un restaurant, il y provoque un petit incident qui le met en retard à son bureau et conduit à son licenciement. Il se rend alors chez Bagda, un ami restaurateur, comme lui d'origine russe, et agent des services secrets soviétiques. Bagda lui confie une mission délicate : le vol d'un document ultra-secret chez Sir Réginald Dumfrey ...
En Allemagne, tous les zoos et parcs animaliers sont fermés depuis le 18 mars pour cause de crise du Covid-19. Parce que son zoo n'a aucun revenu depuis un mois, Verena Kaspari, directrice du zoo de Neumünster, a menacé d'abattre certains de ses animaux pour en nourrir d'autres. Une déclaration choquante qui a été fortement dénoncée...
UNE DÉCLARATION INDIGNE D'UN GESTIONNAIRE DE ZOO
« Dans le pire des cas, je devrai euthanasier les animaux avant de les affamer » a ajouté la directrice du zoo de Neumünster, situé au Nord de Hambourg, à sa déclaration. Celle-ci a été largement relayée dans les média, et autant choqué l’opinion publique que Volker Homes, directeur général de l’Association of Zoological Gardens (VdZ).
Volker Homes a d’ailleurs déploré que la menace de tuer des animaux pour réclamer des aides financières ait été uniquement émise pour créer une polémique dans les média. Cependant, il constate qu’un besoin urgent d’aide aux zoos est incontestable. Après l’hiver, période de faible fréquentation, Pâques est en général propice à un afflux de visiteurs. Le confinement a donc, comme pour de nombreux secteurs économiques, un impact très négativement les revenus des zoos et parcs animaliers des pays confinés.
DES AIDES D'URGENCE DÉJÀ MISES EN PLACE
L’association des parcs zoologiques à laquelle appartient le zoo de Neumünster a entrepris les démarches nécessaires pour que ses membres puissent bénéficier des aides d’urgence mises en place par les pouvoirs publics. Le ministre allemand de l’Environnement du Schleswig-Holstein confirme qu’aucun abattage d’urgence ne devrait avoir lieu : les différentes aides financières du gouvernement fédéral et des Länder étant disponibles.
Le gouvernement allemand vient d’ailleurs d’annoncer que les zoos pourraient probablement rouvrir aux visiteurs sous peu, sous certaines conditions, notamment pour générer à nouveau des revenus.
LE BIEN-ÊTRE DES ANIMAUX DOIT ÊTRE UNE PRIORITÉ
Pour la Fondation Brigitte Bardot, il est inenvisageable que des animaux captifs, exploités pour générer de l’argent, soient sacrifiés en temps de crise. Chaque gestionnaire de zoo se doit de travailler avec un planning sur le long-terme, qui intègre également des périodes plus difficiles.
Même en période de crise, il est de la seule responsabilité des zoos de prendre correctement soin des animaux. Si un zoo n’est plus en mesure d’assumer cette responsabilité, les autorités locales doivent intervenir et assurer le bien-être des animaux. La mise à mort d’animaux sains n’est absolument pas une option !
Nous tenons aussi à noter que, même si les zoos allemands n’en parlent pas, certaines espèces excédentaires qu’ils possèdent (comme les porcs, les bovins ou les chèvres) sont tuées pour nourrir les carnivores du zoo. Ceci est légal et se produit également dans d’autres pays.
Le scénariste parisien Paul et son épouse Camille rejoignent le réalisateurFritz Langen tournage pour le compte du producteur de cinéma américain Jeremy Prokosch, sur le plateau du filmUlysse(une adaptation de l’Odyssée) en chantier à lavilla MalaparteàCaprienItalie.
Il est proposé à Paul Javal de reprendre et de terminer le scénario du film, ce qu'il accepte, pour des raisons économiques. Durant le séjour, Paul Javal laisse le riche producteur seul avec Camille et encourage celle-ci à demeurer avec lui, alors qu'elle, intimidée, insiste pour rester auprès de Paul. Camille pense que son mari la laisse à la merci de Prokosch par faiblesse et pour ne pas froisser ce nouvel employeur. De là naissent des malentendus, la déchirure, lemépris, et la désagrégation du couple.
Le tournage débute ledans les studios deCinecittààRomepuis dans lavilla Malaparteà l'est deCapri, et dure 32 jours,« ce qui est supérieur aux habitudes godardiennes mais exceptionnellement modeste pour une production de cette envergure ».
La première version du film présentée enn'a pas du tout plu aux producteurs Carlo Ponti et Joe Levine ; en effet, la présence deBrigitte Bardotétant un atout majeur pour la production américaine, il était dès lors incompréhensible et inacceptable que le montage définitif de Godard ne comprît pas de scènes de nu de l'actrice française. Les producteurs exigent ainsi des scènes supplémentaires au début du film et au milieu, montrant Bardot et Piccoli faisant l'amour, puis vers la fin, entre Bardot et Palance.
« Ça a été un drame parce que Jean-Luc a été obligé de retourner un certain nombre de plans pour que les Américains finissent de payer le dernier versement et c'estAlain Leventqui les a tournés parce que moi j'étais sur un autre film à ce moment-là. Cela s'est passé complètement à la fin, c'est-à-dire qu'on avait fait l'étalonnage du film. On avait envoyé le film àSam Levineet ensuite il a dit : “Non, non, ça ne va pas, je veux voir le cul de Bardot”. »
Godard détourne la commande par le tournage ende la plus célèbre séquence du film (« Tu les aimes, mes fesses... Mes seins... Mes pieds... ? ») en masquant le corps de l'actrice par des filtres colorés (rouge, blanc et bleu,couleurs primairesqui reviendront sans cesse)5.
« Le véritableEt Dieu… créa la femme, c'estGodardqui l'a tourné, et cela s'appelleLe Mépris. Je ne cherche pas à démêler — et peu m'importe — si Godard a respecté ou non le roman deMoravia, ou siLoseyeût fabriqué un film plus moravien que Godard.Le Méprisque nous voyons, c'est du pur Godard, et, je m'empresse de le dire, de l'excellent Godard. Le prétexte, l'objet du film, plus que le roman italien, c'estBB. Ce queVadima imaginé dans son premier film, mais n'a plus été capable de réaliser, ce queLouis Mallea raté dansVie privée, Godard l'a réussi.Le Méprisest le film de Bardot, parce qu'il est le film de la femme telle que Godard la conçoit et telle que Bardot l'incarne. Si le phénomène Bardot doit représenter plus tard quelque chose dans l'histoire du cinéma, au même titre queGarboouDietrich, c'est dansLe Méprisqu'on le trouvera. Je ne sais dans quelles conditions le tournage a eu lieu ni si Bardot et Godard se sont bien entendus. Le résultat est là : il y a rarement eu entente aussi profonde (consciente ou non — consciente, je suppose, chez Godard) entre une actrice et son metteur en scène. »
Box-office
En dix semaines d'exploitation,Le Méprisreçoit un total de 235 000 spectateurs dans les salles françaises, se classant septième au box-office des films français de 1963, ce qui est un succès pour un film de Godard mais un échec commercial pour un film ayant en tête d'affiche Bardot pour laquelle le cachet atteint 250 millions de francs. Aux États-Unis, il bénéficie de ressorties régulières, notamment en1997(528 428 $de recettes cumulées) et en2008(153 141 $).
Enépigraphedu film, Jean-Luc Godard attribue àAndré Bazinla citation suivante :« Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs. »Cette citation vient en fait d'un article deMichel Mourletintitulé « Sur un art ignoré » paru dans lesCahiers du cinémaen 1959.
La citation exacte est :« Le cinéma est un regard qui se substitue au nôtre pour nous donner un monde accordé à nos désirs. »
Contrairement à une idée couramment répandue, ce n'est pasJean-Luc Godardqui dit le générique envoix offau début du film.
Le film comprend des dialogues en français, anglais, italien et allemand.
Georges Deleruesigne ici une de ses partitions les plus connues, citée ou reprise dans plusieurs autres films, notammentCasinodeMartin Scorsese.
Pour l'Italie, la bande originale, totalement différente, est interprétée parPiero Piccioni, un des plus grands jazzmen italiens.
Lors de sa sortie,Le Méprisétait interdit aux moins de dix-huit ans.
La version duMéprisdiffusée surArtele, à 20h 50, omet une phrase importante du film. Lors de la séquence du visionnage des rushs (à 12 minutes 47 secondes),Fritz Lang, dans son propre rôle, s'adressant àJack Palance, dans celui du producteur, dit :« Jerry, don't forget. The gods have not created men. Man has created gods. »La traduction française, telle qu'elle est prononcée envoix offparGiorgia Moll, dans le rôle de Francesca l’assistante du producteur, alors que le plan fixe d'un buste en bronze d'Homèreest à l'image, a tout simplement été supprimée :« Ce n'est pas les dieux qui ont créé les hommes, mais les hommes qui ont créé les dieux. »Dans ce nouveau montage, ne subsistent de ces quelques secondes duplanfixe de la statue d'Homère, sur fond d'un ciel bleu, que les paroles prononcées juste avant celles de Francesca parMichel Piccoli(dans le rôle de Paul, le scénariste du film) :« Tiens, Homère. »
Initialement les deux rôles principaux étaient proposésàFrank SinatraetKim Novak. Suite au désistement de Sinatra, l’un des producteurs duLe Mépris, l’ItalienCarlo Ponti, proposa alors à la placeMarcello MastroiannietSophia Loren– qui était son épouse. Godard etGeorges de Beauregard, le producteur français du film retiennent finalement Michel Piccoli et Brigitte Bardot.
Le manuscrit du scénario
Le, le manuscrit autographe du scénario du film est vendu aux enchères au prix de 144 300 €. Il est acquis par la sociétéAristophil17et présenté auMusée des lettres et manuscritsà Paris18.
En, à l'occasion des cinquante ans de la sortie du film, lesÉditions des Saints Pèrespublient la reproduction de ce manuscrit à seulement 1 000 exemplaires. On y découvre une écriture enfantine, à l'encre bleue, portant peu de ratures.
Brigitte Bardot voue sa vie aux animaux si mal traités par les humains, que dire sur cet engagement hors normes envers les plus faibles, rien sauf un "énorme" coup de chapeau à cette femme d'exception, elle crée sa fondation éponyme, sauve par milliers des animaux sur toute la planète, ses équipes font un travail de dingue, les salariés ne rechignent pas à la tache dès lors qu'il faut secourir les plus faibles ils sont totalement investis, les bénévoles se dévouent corps et âme...
Simplement pour dire que je suis très fier de faire partie de ce bras armé de la protection animale.
Bruno Ricard
En haut, le refuge de Bazoches. Brigitte Bardot a créé sa fondation en 1986. Aujourd’hui, son association est appelée sur tous les fronts, dans des dizaines de paysFondation Brigitte Bardot
L’association créée il y a trente-quatre ans par Brigitte Bardot s’est démultipliée en trois centres qui hébergent au total quelque 6 000 animaux traumatisés, des félins, des bovins, des exotiques... Malgré les alertes, les horreurs persistent. Dans toute la France, les employés s’épuisent à tenter de sauver ces pauvres bêtes. Il y a maintenant de « nouveaux animaux de compagnie » et d’autres sadismes. A se demander qui sont les sauvages...
«Nous avons un superbe matou à vous donner. » Un chat ! Un de plus. Comme si les trois refuges de la Fondation Brigitte Bardot (FBB) en manquaient. Le généreux donateur dit vouloir s’en séparer parce que... Pourquoi au fait ? Ah oui : le fâcheux « fait ses griffes sur le canapé » ! Respirer un bon coup, réfréner son envie de hurler dans le combiné ses quatre vérités à l’irresponsable qui se débarrasse, pardon fait un don, de son animal.
A peine raccroché, le téléphone vrille à nouveau. Et pour des causes qui donnent envie de se mettre en quatre. Une dame, voisine d’un monsieur âgé qui vient d’être transporté dans un hôpital parisien, informe qu’une minette de 6 ans est restée orpheline. Elle la nourrit bien sûr, mais ce n’est pas l’idéal. Puis c’est un jeune homme, qui ne sait que faire du chien de ses parents décédés la semaine passée dans un accident de la circulation. Ensuite, c’est une trentenaire cancéreuse qui aimerait savoir si l’on peut recueillir son siamois de 9 ans pendant son hospitalisation, et après... dans le pire des cas. Enfin, c’est le responsable d’un centre d’hébergement qui appelle pour un SDF, trop bronchiteux pour rester dehors, mais qui ne peut y être admis avec ses chiens... Tout ce petit monde à quatre pattes, choyé jusqu’alors, va se retrouver avec d’autres orphelins, dépaysé forcément, mais nourri, protégé, dans un environnement respectueux.
D’aucuns diront même luxueux. Prenons Bazoches-sur-Guyonne, dans les Yvelines, le refuge le plus proche de Paris. Dans ce qui fut la propriété de Brigitte Bardot – un coup de cœur acquis en 1960, cédé à la fondation en 2006 –, le moindre recoin a des airs de paradis. Chatteries chauffées et spacieuses, allées et pelouses de promenade pour se dégourdir les pattes, plans d’eau, infirmerie, arbres à chats, distractions pour les chiens, personnel aux petits soins. Le 5 octobre dernier, amis des animaux, journalistes, célébrités – Arielle Dombasle, Aymeric Caron, Raphaël Mezrahi, Dave, Yann Arthus-Bertrand, ou encore Max Guazzini qui vient d’offrir sa centaine de disques d’or au profit de la fondation – étaient invités à découvrir ces nouvelles installations. Tous étaient chargés de faire savoir que le refuge est désormais ouvert chaque samedi au public Un dispositif voulu par Ghyslaine Calmels-Bock, directrice générale de la fondation, pour faciliter l’adoption. Ce n’est pas parce qu’ils sont bien traités que les 200 félins et autres animaux de Bazoches n’ont pas besoin d’une famille. Il y a des chats qui attendent, on le sent bien, une maison rien qu’à eux. Parce qu’un chat préférera toujours partager votre quotidien d’humain, « dédaignant à votre profit la compagnie des siens », selon les mots de Théophile Gautier.
La directrice délaisse deux secondes le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education, Gabriel Attal, pour venir nous glisser deux mots : « Dites-le bien qu’on a besoin de caresseurs ! » On va le dire, promis. Oyez, oyez bonnes gens, si le cœur vous en dit et si vos pas vous conduisent vers Bazoches-sur-Guyonne, ou vers la Mare Auzou, le premier refuge de la fondation près de Bernay dans l’Eure – refuge qualifié de « quatre étoiles » par la Cour des comptes – ou vers le petit dernier, Montpon-Ménestérol, en Dordogne, sachez qu’il y a de la tendresse à distribuer et à recevoir. Les employés de la fondation ne l’oublient pas ; il faut les voir, tee-shirts et pantalons bleus siglés, entre deux remplissages d’écuelles de croquettes, brosser l’un, gratter le cou de l’autre, mais ils ne sont pas Shiva. Les humains s’enthousiasment pour un nouveau jouet et le jettent une fois lassés.
Les bénévoles sont plus que bienvenus. Hormis la centaine de salariés, la FBB a toujours compté sur ces 600 anonymes qui sont ses yeux et ses oreilles. C’est eux, dans un premier temps, qui vont vérifier chez l’habitant telle ou telle maltraitance signalée et la font remonter au siège, rue Vineuse à Paris (XVIe). Un labrador laissé grelottant des jours et des nuits entières sur un balcon, un cheval dont on ne voit plus que les os, quatre chats qui miaulent à la mort, enfermés dans un appartement qui lui vaut d’être appelée sans cesse en recours. Pour tout et parfois pour l’impensable. Il y a des jours pires que d’autres. Il n’y a pas que les animaux traumatisés qui ont du mal à regarder les humains dans les yeux, il y a aussi les animaliers de la FBB, à force de réparer l’innommable. Comment oublier par exemple, la semaine dernière, ce cas de zoophilie dénoncé et filmé par le voisinage ?
A Chartres, récemment, on a recueilli 250 chats enfermés dans un pavillon !
Plus que les appels individuels au standard, c’est généralement la police et la justice qui demandent l’aide de la fondation. Un avis d’expulsion, des chats à prendre en charge ? Hop, les voitures de la FBB partent. « Il n’y a pas longtemps encore, on est arrivés avec une dizaine de cages chez un particulier, se souvient Isabelle, l’une des coursières itinérantes. Une odeur épouvantable nous a cueillis dès l’entrée. A l’intérieur du studio, des montagnes de déchets du sol au plafond, et une trentaine de chats qui survivaient à côté de congénères morts. Il a fallu chercher de nouvelles cages, épucer chaque félin avant de les accueillir à Bazoches... » Le locataire atteint du syndrome de Diogène était un récidiviste. Il y a les dérangés du bulbe, mais aussi les cœurs d’artichaut. « On a pitié d’un chat ou d’un chien errant, on l’emmène chez soi, on le nourrit, nous confirme Ghyslaine Calmels-Bock. On en recueille un autre, un autre encore. Ce petit monde se reproduit allègrement et voilà comment des gens qui les aiment ou croient les aimer perdent peu à peu pied. A Chartres, récemment, on a recueilli 250 chats enfermés dans un pavillon ! »
Irresponsabilité humaine. La loi limite la possession de chiens à 9 par habitation mais ne dit rien pour les chats. Et s’il n’y avait que les toutous et les minous. Mais les « jouets » qu’on dédaigne, il y en a plein les refuges. « Je sais, vous n’allez pas être content, souffle un trentenaire au téléphone, mais on m’a offert deux cochons nains, Roméo et Juliette, pour mon enterrement de vie de célibataire. Je ne sais pas quoi en faire. » Tiens donc. Même scénario avec les Nac, si improprement appelés « nouveaux animaux de compagnie » alors qu’ils n’ont rien à faire dans un appartement. « On recueillait deux ou trois furets il y a trois ans, maintenant on en a des dizaines », atteste Emmanuelle, la responsable du refuge de la Mare Auzou. Oui, un furet, ça peut mordre et émettre des odeurs pas toujours fleuries. Il fallait y penser avant. Cette phrase, on ne l’a jamais entendue prononcer à la FBB. Pas le temps de récriminer ou de soupirer. Trop à faire. Sur tellement de fronts. En déposant les statuts de sa fondation, en 1986, Brigitte Bardot aurait-elle pu imaginer, elle qui pensait surtout alerter les responsables politiques de la planète, qu’un jour elle en viendrait à recueillir des quantités d’animaux, dont plus de 2 000 moutons, près de 1 000 bovins, plus de 900 équidés, pas loin de 600 chèvres et près de 220 cochons ? Une arche de Noé qu’il faut bien dispatcher un peu partout, les trois refuges n’y suffisant pas. Ce qui signifie recourir à des pensions privées – une vingtaine dûment choisies et rémunérées par la FBB.
Lorsqu’un éleveur se suicide ou sombre en dépression, les autorités sont bien contentes de trouver la fondation pour s’occuper des vaches
Quand, chaque année, le jour de l’Aïd el-Kébir, ses salariés, en présence de forces de police conséquentes, déboulent dans les abattoirs clandestins, ce n’est pas pour sauver deux moutons : des centaines échappent au massacre. Même chose pour le cheptel bovin. Lorsqu’un éleveur se suicide ou sombre en dépression, les autorités sont bien contentes de trouver la fondation pour s’occuper des vaches. « Au début, note Romy Turpin, responsable juridique, nous allions au secours des chiens et chats, et puis, un jour, les services véto nous ont appelés parce qu’ils venaient de saisir plus de 2 000 vaches affamées, et nous avons accepté d’en prendre 200... Nous avons dû nous adapter. Même chose pour les poulets et les lapins quand on nous a signalé qu’on les livrait vivants pour nourrir des pitbulls... » La suite : des enclos spécifiques, des pourparlers avec des pensions, des formations régulières pour savoir comment appréhender un cheval maltraité ou transporter des daims blessés. « Nous sommes toujours en mouvement. » Résultat, les vétérinaires viennent, intéressés, voir les vaches de la fondation. « Comme nous ne recourons jamais à l’euthanasie, sauf en cas de souffrance intolérable, poursuit Romy, chez nous un bovin peut vivre vingt ans et plus, alors ils découvrent les pathologies des vaches vieillissantes ! Même chose pour les cochons. » Chacune, chacun a un nom. De Patte Folle à Pelochon, de Willy le Borgne à Mitsy : chat, chien, poule, bouc, poney... tous jouent leur partition au royaume des rescapés. Heureux, malgré tout. Il y a tellement pire.
Nous ne valons guère mieux que ceux qui confinent des ours dans des cages à l’autre bout de l’Europe
Depuis son bureau ou dans les couloirs de l’Assemblée nationale ou des ministères, Christophe Marie, porte-parole de la fondation, plaide le sort de congénères moins chanceux. Les poussins broyés : « Je pense qu’on va y arriver » ; les oies au foie hépatique : « Là, ça va être plus dur, de vieilles résistances » ; les animaux sauvages exploités dans les cirques : « Nous avons prévu des sanctuaires pour les accueillir, dans le Limousin et au Portugal, où se trouvent déjà des éléphants » ; les élevages d’animaux pour leur fourrure : « La France n’en a plus que cinq au lieu du double il y a une décennie. Mais les Pays-Bas, pour qui c’est une vraie activité économique, viennent de s’engager à fermer leurs 150 élevages en dix ans » ; le scandale des animaleries de quartier qui favorisent l’achat impulsif d’animaux mal sevrés, sources de problèmes plus tard, et donc d’abandon : « D’autres pays européens les ont interdites. Il serait temps que la France prenne des dispositions courageuses. Même chose à l’égard des réseaux sociaux, parce que maintenant la mode, c’est de filmer un animal qu’on jette contre un mur ou qu’on traîne derrière une voiture ! » On pourrait parler aussi de nos élevages de lapins dans des conditions indignes, preuve que nous ne valons guère mieux que ceux qui confinent des ours dans des cages à l’autre bout de l’Europe...
Dans les bureaux de la fondation, alors qu’Oscar, l’un des 26 matous privilégiés qui partagent la vie des salariés, ronronne sur la photocopieuse, les bipèdes, eux, travaillent. Les uns chiffrent le coût des pensions de chaque vache, cheval ou cochon pour savoir combien on peut en accueillir jusqu’à leur mort, les autres s’occupent de gérer les legs de donateurs décédés – plus de 100 par an –, allant jusqu’à organiser leurs obsèques tant la solitude n’est pas qu’une expérience animale. Des contentieux de maltraitance sont passés au crible : 160 actions en justice par an. Les dossiers de sauvetages d’animaux sont suivis jour après jour, des éléphants de Thaïlande aux chiens de Chine. Présente dans soixante-dix pays, la fondation finance aussi la stérilisation des chats et des chiens. Et chez nous ? La FBB aide les maître nécessiteux qui ne peuvent pas payer l’opération. Une goutte d’eau. Elle souhaiterait que le gouvernement et les services vétérinaires procèdent à de vastes campagnes de stérilisation des chats errants.
Education, responsabilisation, lois plus contraignantes : encore beaucoup à espérer, beaucoup à défendre, rien qu’au niveau européen, et le Brexit avec l’absence des députés britanniques, plus évolués sur ces questions, ne va rien arranger. De quoi avoir un petit coup de mou, non ? « Non, modère Christophe Marie, parce qu’on constate des avancées, des prises de conscience. Les dernières dénonciations d’abus dans les abattages y ont sans doute contribué. Il faut croire que les mentalités sont prêtes. Les vidéos chocs diffusées autrefois par Brigitte Bardot datent de trente ou quarante ans... Brigitte, elle, vous répondrait peut-être l’inverse, écœurée par toutes ces cruautés, impatiente que les choses progressent... Mais cette fureur, cette façon de s’insurger lui ont toujours servi de moteur. » Un sacré moteur. Trente ans qu’il vrombit. Notre « Pétroleuse » préférée peut être fière du chemin parcouru.
Il est incontestable que la fondation Brigitte Bardot fait bouger les lignes, il faut que le pouvoir politique réponde aux doléances totalement justifiées du directeur du pôle protection animale de la fondation, il ne peut en être autrement. Bruno Ricard
Face aux innombrables témoignages d’actes de cruauté sur les animaux reçus par la FBB, Christophe Marie, Porte-Parole de la Fondation, demande au ministre de l'Agriculture de sortir de son immobilisme, dans une lettre ouverte publiée ce 15 avril 2020.
ETTRE OUVERTE DE CHRISTOPHE MARIE À DIDIER GUILLAUME (15/04/2020)
Paris, le 15 avril 2020
Monsieur Didier Guillaume Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation
78 rue de Varenne
75700 Paris
Monsieur le Ministre,
Tout d’abord, nous tenons à vous remercier d’avoir entendu notre appel afin d’autoriser les personnes qui s’occupent, bénévolement, des chats errants à poursuivre leur action d’intérêt général. Par ailleurs, la reprise (dès demain) des adoptions est une bonne nouvelle, notre Fondation n’aura aucune difficulté à suivre le protocole strict imposé, proche de celui que nous avons déjà mis en place spontanément il y a plusieurs années.
Outre les abandons/adoptions, nous souhaitons vous alerter d’une situation peut-être plus préoccupante encore :l’explosion des témoignages d’actes de cruauté sur animaux !
Le confinement semble multiplier les violences à l’égard des personnes sensibles, mais aussi envers les animaux victimes de mauvais traitements et, semble-t-il, d’actes zoophiles. Mais face aux témoignages reçus, il nous est impossible de diligenter des enquêtes auprès de nos bénévoles, non autorisés à se déplacer, et nous rencontrons les plus grandes difficultés à mobiliser les forces de l’ordre, équipes municipales ou services vétérinaires.
Pourtant les témoignages sont alarmants, y comprissuspicions d’abattages clandestins. Nous ne comprenons donc pas cet immobilisme et sollicitons de votre part une intervention auprès des différentes préfectures et DDPP afin de les mobiliser et nous permettre de venir en aide à ces animaux en souffrance.
En 2019, nous avons effectué 3332 enquêtes dont 2358 relatives à des actes de cruauté. Ces actions (en plus des procédures juridiques) nous ont permis de prendre en charge, l’an passé, 952 animaux au sein de nos structures. Il est paradoxal de constater qu’au moment où il y a un pic de plaintes, les services de l’Etat n’ont jamais été aussi peu mobilisés.
Monsieur le Ministre, nous sommes conscients des difficultés rencontrées sur le terrain pour organiser les actions prioritaires, mais celle-ci en est une. C’est pourquoinous lançons cet appel à l’aide, nous ne voulons pas être simplement informés des actes de cruauté perpétrés sur les animaux mais être en mesure d’agir, comme nous l’avons toujours fait, pour venir en aide à toutes ces victimes silencieuses.
Nous comptons sur votre prompte réaction et vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations distinguées.
Christophe Marie Directeur Pôle Protection Animale
Vous êtes engagés plus ou moins directement depuis le début de cette crise sanitaire sans précédent pour assurer une continuité dans la prise en charge de nos animaux de compagnie. C'est grâce à ce travail collaboratif que certaines avancées ont vu le jour:
📍L'adoption des animaux en refuge de nouveau possible
Cette crise du COVID-19 a entraîné un arrêt des adoptions et mis en péril le modèle économique des refuges, pour lesquels l'adoption est un moyen essentiel de récolte de fonds.
Après un travail conjoint mené avec les principales associations de protection animale et des collègues députés, le Président de la République Emmanuel Macron, le Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et le Ministre de l’Agriculture ont décidé d’agir pour faciliter l'adoption.
Tous les refuges qui mettront en place un dispositif dématérialisé d’adoption pourront à nouveau accueillir des adoptants.J’invite donc la SPA à partager son dispositif d’adoption par internet avec les très nombreux petits refuges qui font l’immense majorité des adoptions en France.
Une dérogation pour nourrir les animaux errants
Maintenant qu’il est possible d’adopter en refuge, j’espère qu’il sera possible de cocher la case « mission d’intérêt général » sur l’attestation de déplacement dérogatoire pour nourrir les animaux. J’ai rédigé uncourrier à l’attention du Ministre de l'Agriculture Didier Guillaume pour obtenir ce changement:
Mission gouvernementale
Toutes les auditions prévues dans le cadre de la mission gouvernementale qui m'a été confiée par le Premier Ministre auprès du Ministre de l'Agriculture se poursuivent à un rythme normal, par téléphone et visio-conférence. Je rendrai, comme prévu, mon rapport et mes recommandations le 23 juin.
Ce rapport contiendra notammentdes solutions concrètes et efficaces pour limiter le nombre d'abandons d'animaux de compagnie en France.
BRAVO et MERCI à tous ceux qui sont mobilisés chaque jour pour limiter l'impact de cette crise sur le bien-être animal. Merci aux nombreuses associations et députés avec qui je travaille conjointement et avec qui nous avons pu obtenir ces résultats.
Je reste à votre disposition pour échanger, faire remonter vos besoins, et vous apporter les informations nécessaires dans le cadre de cette crise sanitaire.
Le Royaume-Uni interdit la vente d’animaux en animalerie, ça c'est une bonne chose ! et je dirais en France c'est pour quand? on est en droit de se poser la question, nous sommes en Europe et hélas chacun sait que ce n'est pas prêt de s'arrêter, la France est une vraie passoire, les pays de l'est sont de gros fournisseurs et pourvoyeurs de ces animaleries Françaises et inondent notre pays de ces pauvres chiots même pas sevrés, c'est une HONTE, les autorités ferment les yeux, rien ne se passe, la justice n'est pas elle non plus à la hauteur de la tache loin de là. Il faut se rappeler que le traité de Rome a reconnu le statut d'être sensible aux animaux, mais alors que fout notre gouvernement ! on se le demande, pensez donc avec un ministre pro chasseur, un président du même acabit...il ne faut SURTOUT RIEN lâcher !
La loi de Lucy, en hommage à une chienne victime d'une usine à chiots au Pays de Galles, vient d'être adoptée en Angleterre (6/4/2020). Elle interdit la vente de chiens et chats en animalerie ou en élevage industriel et alourdit les peines contre les trafics. Un bond en avant en matière de bien-être animal outre-Manche, qui tranche avec l'inaction française dans ce domaine. 30millionsdamis.fr a contacté les instigateurs de ce projet, aujourd'hui devenu réalité.
« Lucy's Law is here ! » C'est avec une joie non contenue que les défenseurs de la cause animale en Angleterre applaudissent l'interdiction officielle dela vente de chiens et chats en animalerie après plusieurs années de travail. En cette période de tensions - y compris pour les refuges britanniques - causées parles conséquences dramatiques de la propagation du Covid-19, cette avancée est une bonne nouvelle. «Aujourd'hui est une étape importante pour le bien-être animal et une étape majeure vers la fin de l'élevage et de la contrebande cruels de chiots, a affirmé Zac Goldsmith, ministre de l'Environnement en charge du bien-être animal outre-Manche. [...]Je suis tellement heureux que nous ayons enfin cette législation cruciale qui aidera à lutter contre le terrible commerce des chiens et des chats par des tiers».
Aujourd'hui est une étape majeure pour le bien-être animal !
Zac Goldsmith - ministre britannique en charge du bien-être animal
Concrètement, la loi britannique met fin aux intermédiaires dans la vente des chiots et chatons. Toute personne souhaitant avoir un animal de compagnie devra solliciter un refuge pour animaux ou un éleveur déclaré responsable par l'autorité publique. Dans ce dernier cas, l'éleveur sera obligé d'élever les jeunes animaux avec leur mère et les garder dans des bonnes conditions. En outre,les sanctions contre les actes de cruauté seront alourdies, passant de 6 mois... à 5 années d'emprisonnement au maximum.
A l'annonce de l'adoption de ces mesures, les défenseurs de la cause animale ont exulté, à commencer par le Dr Marc Abraham, fondateur de l'association «Pup Aid» et instigateur de la campagne « Lucy » depuis plusieurs années : «C'est une immense victoire pour le bien-être animal, réagit le vétérinaire pour 30millionsdamis.fr.Avec tous ceux qui ont défendu cette cause, nous sommes très heureux, fiers et un peu submergés par l'émotion ». « C’est une superbe nouvelle, renchérit Lucy Cooper, porte-parole de laRSPCA(Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals), interrogée par 30millionsdamis.fr.Au cours de la dernière décennie, nous avons traité près de 30 000 plaintes concernant le commerce illégal de chiots. Nos sauveteurs ont secouru des chiens dans des situations de cruauté inimaginable. Nous espérons que ces lois seront correctement appliquées afin que tous les chiens utilisés pour la reproduction et la vente mènent une vie heureuse et saine. Où leur bien-être sera plus important que les bénéfices. »
e progrès en matière de bien-être animal n'aurait pu être possible sans le tollé suscité par l'histoire d'une chienne du nom de Lucy, un Cavalier King Charles Spaniel qui donne aujourd'hui son nom à cette loi. L'animal avait été sauvé des horreurs d'une ferme à chiots au Pays de Galles, en 2013. L'exemple de cette pauvre chienne qui a passé une grande partie de son existence en cage a permis aux associations de protection animale de sensibiliser le grand public à la maltraitance. Lucy a perdu la vie en 2016, devenant le symbole du combat contre les « usines à chiots ». «Lucy était une chienne incroyablement courageuse et sa mémoire est honorée par cette loi si importante, se réjouit le Dr Marc Abraham.Nous estimons qu'environ 80 000 chiots sont vendus chaque années par l'intermédiaire de revendeurs tiers légaux.»
Bien-être animal : France, où es-tu ?
Après la Californie, l'Angleterre montre donc l'exemple sur le continent européen. «Notre pays a pris les devants, se réjouit le Dr Marc Abraham.La loi de Lucy est le plus grand pas en avant pour mettre fin à l'élevage et à la contrebande de chiots. Pour la première fois, les éleveurs sont désormais responsabilisés. Le Pays de Galles etl'Écosseont tous deux promis une loi identique, mais n'ont pas encore donné de date. Si le reste de l'Europe, voire le monde, introduisait à son tour la loi de Lucy, cela ferait une énorme différence pour la santé et le bien-être des chiots, des chatons, de leurs mamans... et des nouveaux maître !»
Le, à 17 heures, l’équipe du filmLe Méprisarrive àCapripour tourner les scènes extérieures. L’arrivée, sur l’île, deBrigitte Bardot, la « fille la plus photographiée du monde » (sic) et de son metteur en scèneJean-Luc Godard, l’un des principaux porte-drapeaux de laNouvelle Vague, s’accompagne d’une horde depaparazziqui les piste depuisRome. Les rochers qui surplombent lavilla Malaparte, lieu du tournage, sont truffés de photographes bardés de leur attirail, notamment de leurs monstrueuxtéléobjectifsde l’époque (300 mm) permettant d’obtenir, à 50 mètres, le cliché en pied d’un personnage. Ils mitraillent Bardot sans relâche, en bikini, caressant un chien, jouant ou rigolant avecPiccolijusqu’à ce qu’elle les aperçoive, ce qui ne la fait plus du tout rire. Elle se drape alors dans un peignoir et dans sa dignité. Godard essaie de négocier, avec l’intervention descarabinieri, le départ des paparazzi, en vain. La querelle se poursuit durant tout le tournage allant même jusqu’à un accrochage entre trois paparazzi et l'entourage de Bardot à la sortie d’un restaurant.Michel Piccoli,Jean Lescotet Davide Tonelli commentent ces affrontements qui engendrèrent ce document historique.
Point de vue de la critique
Bernard Genin :« Mai1963, àCapri,Jean-Luc Godardcommence le tournage duMéprisdont la vedette estBrigitte Bardot. Nous sommes en pleine « bardolâtrie » et, bien que située sur un rocher entouré par la mer, lavilla Malaparte, où travaille l’équipe, est cernée par les paparazzi. Le terme est né trois ans plus tôt dansLa Dolce Vita, oùFelliniappelait « paparazzo » un photographe trop indiscret.Jacques Rozier, à qui on avait demandé un reportage sur la rencontre Bardot-Godard, eut l’idée d’appliquer aux paparazzi leurs propres méthodes. D’où ce passionnant document sur les coulisses d’un film devenu mythique. Et surtout, sur la naissance d’une profession nouvelle, plus proche de celle de charognard que du journalisme… »