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2024...l'année Brigitte Bardot

Publié le par Ricard Bruno

2024...l'année Brigitte Bardot
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Le coassement des grenouilles de Colette gêne ses voisins : Brigitte Bardot conseille "à ces gros ploucs" de déménager

Publié le par Ricard Bruno

Brigitte Bardot est la présidente de la Fondation Brigitte Bardot, de défense des animaux. •

Brigitte Bardot est la présidente de la Fondation Brigitte Bardot, de défense des animaux. •

Le coassement des grenouilles de Colette gêne ses voisins : Brigitte Bardot conseille "à ces gros ploucs" de déménager

Simplement BRAVO Brigitte ! 

Bruno Ricard 

À Frontenex en Savoie, les voisins de Colette Ferry, 92 ans, se disent dérangés par le coassement des grenouilles ayant élu domicile dans son jardin. Dans une lettre ouverte, Brigitte Bardot s’est exprimée à ce sujet et qualifie notamment les plaignants de "gros ploucs".

"La campagne ça se mérite !" Dans une lettre ouverte partagée ce vendredi 26 mai, Brigitte Bardot, à travers sa Fondation de protection des animaux, s’est exprimée, au sujet des complaintes des voisins de Colette Ferry à Frontenex en Savoie. Ceux-ci disent leur tranquillité perturbée en raison des coassements des grenouilles ayant élu domicile depuis plusieurs années dans la petite mare du jardin de la nonagénaire.

✍ #LettreOuverte « La campagne, ça se mérite ! »

interpelle le maire d’une commune de Savoie où certains se plaignent… du chant des grenouilles ! ➡ « La nature déjà bien endommagée doit vaincre la connerie humaine. » fondationbrigittebardot.fr/lettreouverte-

Image

En avril 2021, les occupants de trois maisons voisines ont ainsi adressé un courrier à Colette Ferry avec copie à la mairie, pour demander à Colette Ferry de faire quelque chose concernant "les nuisances apportées par la présence de grenouilles dans le bassin du jardin de (sa) propriété". Il y a quelques semaines, la gendarmerie s'est même rendue sur place.

Des "gros ploucs"

L’ancienne actrice et défenseuse des animaux n’y va pas de main morte pour qualifier les riverains agacés par les coassements des grenouilles de la nonagénaire. "Je viens d’apprendre que certains imbéciles, voisin de Madame Colette Ferry, se plaignent du chant de trois grenouilles qui les empêchent de dormir !!!", s’étonne-t-elle.

Je conseille à ces gros ploucs d’aller s’installer proche d’un aéroport ou d’une autoroute, afin de profiter du bruit des moteurs qui leur permettront de rêver et de dormir.

Brigitte Bardot

Celle-ci ajoute : "La nature déjà bien endommagée doit vaincre la connerie humaine, avant de conclure : Les grenouilles sont encore la voix d’un monde rural décimé par le béton et la nuisance du fric."

Source de l'article : Cliquez ICI

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C’était en 1963 … la sortie du Mépris de Jean-Luc Godard

Publié le par Ricard Bruno

C’était en 1963 … la sortie du Mépris de Jean-Luc Godard

Pour ses 60 ans, Le Mépris de Godard a été projeté le 17 mai à Cannes.

Mercredi 17 mai, le film culte du cinéaste a été sélectionné dans la catégorie Cannes Classics et projeté en version restaurée 4K. Drame moderne sur fond de tragédie antique, Le Mépris est aujourd’hui considéré comme un des plus grand films du cinéma français. Godard nous ayant quittés en septembre dernier à l’âge de 91ans, malgré une relation compliqué avec le festival, il est célébré à titre posthume.

Après avoir été révélée grâce à des longs-métrages comme Une femme est une femme ou A bout de souffle, avec ce sixième film, la figure emblématique de la Nouvelle Vague rêve d’accomplir son fantasme du “ film hollywoodien à 5 millions”. Avec Le Mépris, Jean-Luc Godard impose sa révolution : il introduit la couleur, le format Scope, et fait jouer l’icône mondiale Brigitte Bardot

Le tournage a lieu entre les célèbres studios de Cinecittà à Rome et Villa Malaparte à l’est de Capri.

Godard décrit son film comme étant “un film simple sur des choses compliquées“. Adapté du célèbre roman d’Alberto Moravia, Le Mépris parle de cinéma, d’amour et de malentendu et raconte l’effondrement du couple formé par Paul (Michel Piccoli), un scénariste chargé de terminer l’écriture d’une adaptation de l’Odyssée (le film de Fritz Lang ndlr), et de sa femme Camille, (Brigitte Bardot). Brusquement, Camille se détache de son mari et commence à le mépriser.
Godard a par ailleurs son propre rôle, il incarne un assistant de Fritz Lang (réalisateur de L’Odyssée).

LE MÉPRIS de Jean-Luc Godard 

Un tournage compliqué pour le cinéaste

Sur le tournage, les relations entre le réalisateur et Brigitte Bardot sont houleuses. Godard se montre tyrannique et agressif avec ses acteurs. Il les fait jouer sans leur donner de véritables indications. Jack Palance, excédé, jette même une bobine de film à Godard. Non prévu dans le scénario, la séquence est cependant conservée par le réalisateur.

Godard, la référence

Si Le Mépris fut un échec à sa sortie en salles en 1963, par la suite il est devenu l’un des films cultes du cinéma français. Aujourd’hui considéré par plusieurs grands noms du cinéma (comme Tarantino), comme l’une des références absolue du 7ème art, ses films sont d’ailleurs souvent cités dans d’autres œuvres.

Godard et le Festival de Cannes

Si cette année Godard a été célébré à titre posthume, le réalisateur a cependant toujours eu une relation tumultueuse avec le festival. Il a longtemps été frustré et en colère, et pour cause, il n’obtient sa première sélection pour Cannes qu’en 1980, 20 ans après A bout de souffle. Quelques années plus tard, le cinéaste reçoit une tarte à la crème pendant la projection de son film Detective. Heureusement, il réagit avec humour en se léchant les babines. En 2010, attendu sur la Croisette après que son long-métrage Film Socialisme aie été sélectionné, il fait pourtant faux bonds au festival à la dernière minute avec pour motif : “la crise économique grecque”. Plus les années passent plus Godard se fait rare. En 2014, il annonce une nouvelle fois, cette fois ci dans un message vidéo, son intention de rester chez lui “par esprit de contradiction”.

Le Mépris ressortira dans les salles de cinéma le 24 mai prochain…

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Le mystère Bardot le jeudi 25 mai 2023 à 21:01

Publié le par Ricard Bruno

Le mystère Bardot le jeudi 25 mai 2023 à 21:01

Documentaire

Durée 0h52

De Gilles Nadeau, Sophie Agacinski, Mei Chen Chalais

Année de production 2012

 

 

 

Brigitte Bardot a marqué son époque, fascinant les foules pendant plus de vingt ans, rayonnant au cinéma ou envoûtant avec ses chansons. Un demi-siècle après, malgré les controverses, elle reste aussi célèbre que Picasso ou le général de Gaulle, sex-symbol d'une époque, jeune femme qui voulait vivre intensément et, comme elle le dit elle-même dans ses mémoires "sans concessions et sans contraintes"

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B.B. de La Ponche à La Madrague, Marie-Madeleine à Saint-Tropez

Publié le par Ricard Bruno

B.B. de La Ponche à La Madrague, Marie-Madeleine à Saint-Tropez

Bardot – Et Brigitte créa B.B., série co-écrite et co-réalisée par Danièle Thompson (La Boum) et son fils Christopher, qui retrace une partie de la vie de l’actrice, de ses débuts à 15 ans, en 1949, à la naissance de son fils en 1960, n’évoquera pas la rencontre entre Brigitte Bardot et le général de Gaulle...

L’unique rencontre entre les deux Français vivants les plus connus dans le monde eut lieu à l’Élysée, un soir de 1967. Cela faisait des années que le Général, au grand dam de tante Yvonne - « Cette femme qui se promène toute nue. Mais Charles, vous n’y pensez pas !  » -, rêvait de rencontrer l’actrice de Et Dieu créa la femme qui avait déjà fait dix-sept films, on l’oublie. Pour l’édition 1967 de ce dîner annuel des Arts et des Lettres qui réunit les grands noms de la scène, du cinéma et de la télévision, était conviée Brigitte Bardot. Le Général invoque Babette s’en va-t’en guerre de Christian-Jaque, sorti en 1959 où elle incarne une héroïne de la Résistance qui se retrouve à Londres. On y cite, d’ailleurs, à plusieurs reprises le nom du Général. Ce soir-là, Brigitte Bardot arrive en « pyjama à brandebourgs », selon l’expression de Malraux. Vêtue d’un pantalon noir – peu protocolaire – et d’une longue tunique à galons. « Ah, c’est vous ! De loin, je vous avais prise pour un militaire », s’amuse alors de Gaulle.

Brigitte Bardot confiera regretter de ne pas avoir plus connu le grand général.

À propos de la série, l’ancienne comédienne qui parle toujours sans filtre a ainsi déclaré dans le JDD, en décembre dernier : « Je ne suis même pas au courant de ce truc ! Mais je m’en moque : la seule chose qui importe, c’est ma vraie vie avec moi dedans. Et pas des biopics à la con. » Comme quand elle pose avec son chien, à côté de son antique 4L, chacun arborant fièrement son gilet jaune. Bardot a toujours été une femme de tête.

Racontée en six épisodes de 52 minutes, Bardot – Et Brigitte créa B.B. est l’histoire d’une jeune fille de 15 ans qui cherche l’amour et la réussite et qui rencontre son premier amour, Roger Vadim, lui-même raide dingue de cette jolie poupée à la tête bien faite. Nous sommes à la veille de la révolution sexuelle mondiale des boomers dont B.B. deviendra l’icône malgré elle. Bardot assume sa sexualité, ne veut être ni une bonne épouse ni une mère de famille. C’est une femme amoureuse, libre, rebelle et anticonformiste, qui ne cherche pas à être un modèle, bien loin des écoféministes wokistes.

En 1956, la sortie du film de ce jeune homme, Et Dieu… créa la femme, dont Brigitte est l’héroïne, crée l’événement. Mais comme un train peut en cacher un autre, Vadim filmera jusqu’à l’abnégation la naissance du nouvel amour de Brigitte. Jean-Louis Trintignant prend toute la place. La messe est dite. Normal, l’amour dure trois ans, a écrit Beigbeder.

Dans le film culte, l'interprète de Juliette se lance dans un mambo endiablé, jupe ouverte - scène choquante pour l'époque -, qui fera date et participera à la fondation du mythe. Fiction inspirée de faits réels, la mini-série événement de France 2 réinterprète cette séquence dès le lancement de l'épisode avec, cette fois, Julia de Nunez dans le rôle de Brigitte Bardot.

« C'était rigolo parce qu'en fin de compte, il n'y a rien de choquant ! Le mambo que j'y danse a été totalement improvisé. J’ai laissé libre cours à mon instinct. J'ai dansé comme j’en avais envie, envoûtée par la musique, c’est tout ! Ça vous épate, hein ? », s'était remémoré Brigitte Bardot, en décembre 2016.

En 1973, Brigitte Bardot décide de mettre fin à sa carrière pour se consacrer au combat de sa vie : « En donnant ma vie aux animaux, ce sont eux qui m'ont sauvée, confiait-elle, en 2019, à Vogue. Ils ont donné un sens à mon existence, un sens tellement important qu'il n'a plus jamais été question, par la suite, de mettre fin à mes jours. Ils m'ont apporté la vérité, l'amour vrai. » Là où est le péché, surabonde la grâce, écrivait saint Paul.

Elle mène maintenant une existence paisible dans sa villa de Saint-Tropez, La Madrague, où elle vit en compagnie de son mari Bernard d'Ormale depuis plus de trente ans. Le seul de ses hommes que personne ne connaît.

Source de l'article : Cliquez ICI

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Cannes 2023...Film le mépris...

Publié le par Ricard Bruno

Superbe affiche de Laurent Durieux

Cannes 2023...Film le mépris...
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Cannes 2023 : quand Brigitte Bardot choquait la Croisette en “petite tenue”

Publié le par Ricard Bruno

À Cannes, le spectacle est toujours sur le tapis rouge, parfois ailleurs sur la Croisette. Brigitte Bardot a créé l'émoi lors de son tout premier festival en posant en bikini...

Chaque année depuis plus de 75 ans, les stars du grand écran se réunissent à Cannes pendant une dizaine de jours. Le festival de Cannes attire les plus grandes célébrités du monde entier. Les montées des marches à l’occasion des cérémonies d’ouverture et de clôture, ainsi que des projections des films donnent lieu à des défilés de haute couture extraordinaire et à des robes inoubliables. Certaines stars osent parfois des tenues très osées, risquant même l’accident de robe malencontreux. Mais le spectacle est parfois ailleurs que sur le tapis rouge. En 1953, une jeune actrice a fait le buzz, et a choqué les festivaliers, il s’agit de Brigitte Bardot.

La jeune actrice pose en bikini sur la plage du Carlton de Cannes. Elle expose ainsi son nombril, une posture jugée scandaleuse pour l’époque. Brigitte Bardot a 18 ans à peine, c’est une étoile montante du cinéma français, promise à un destin d’icône du glamour qu’elle ignore encore. Elle n'avait pas encore changé sa couleur pour adopter le blond platine qui est devenu sa marque de fabrique. 3 ans plus tard, elle sera la star de Et dieu créa la femme, et Hélène de Troie. 10 ans plus tard, elle chamboulera le cinéma avec son rôle dans Le Mépris. La série de photographies de l’actrice sur la plage font en tout cas les choux gras de la presse. Kirk Douglas qui a été immortalisé sur le sable cannois aux côtés de la jeune actrice s’était d'ailleurs fendu d’un commentaire entré dans l’histoire : “I have never seen one of these before…” en voyant Brigitte Bardot arborer son bikini à motif fleuri.

Source de l'article et vidéo : Cliquez ICI

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Le Mépris, de Jean-Luc Godard, fête ses 60 ans à Cannes

Publié le par Ricard Bruno

Le Mépris, de Jean-Luc Godard, fête ses 60 ans à Cannes

Une version restaurée en 4K ouvre Cannes Classics aujourd'hui, avant d'être diffusée en salles à partir du 24 mai.

 

En 2016, Le Mépris de Jean-Luc Godard avait été choisi pour être à l'honneur sur l'affiche du festival de Cannes. Cette année, ce drame porté par Brigitte Bardot et Michel Piccoli est une nouvelle fois au coeur des festivités, diffusé dans une réédition en 4K dans le cadre de Cannes Classics. Rendez-vous à 17h15 dans la salle Buñuel . Un événement organisé en amont de son 60e anniversaire : il est sorti précisément dans les salles françaises le 20 décembre 1963 et était alors interdit aux moins de 18 ans pour ses scènes de nu.

Carlotta et StudioCanal lui offrent pour l'occasion une nouvelle affiche, et annoncent la diffusion au cinéma de cette version restaurée à partir du 24 mai. Pour patienter, retour sur sa création et son accueil initial

Cannes 2016

Il est des œuvres qui changent à jamais le cours des choses. Des œuvres, dont le contact vous laisse à terre et qui révèlent au commun des mortels des sentiments jusqu’alors insoupçonnés. Le fait, par exemple, qu’un film ne doit pas reposer seulement sur une belle histoire, racontée avec de jolis comédiens dans des décors sublimes, avec des dialogues soigneusement écrits.

Avec Le mépris tourné en 1964, Jean-Luc Godard a transcendé tous ces éléments décoratifs pour tutoyer la grâce des dieux. Dieux au pluriel car la mythologie du film est bien liée à la Grèce antique dont la présence physique, morale et intellectuelle traverse tous les pores de la pellicule. On trouve ici le Dieu cinéma. Le mépris a, en effet, pour toile de fond scénaristique, un film dans le film tourné dans les mythiques studios de cinéma de Cinecittà, à Rome, où nos héros se débattent avec leurs sentiments. L’objectif de la caméra du chef opérateur Raoul Coutard nous dévisage d’ailleurs dès le premier plan, dans ce qui reste l’un des génériques les plus puissants de l’Histoire du septième art.

Il y a Dieu en personne, avec le figure de Fritz Lang – le cinéaste des cinéastes !- l’auteur de Metropolis, Le testament du Docteur Mabuse, M le maudit, Les contrebandiers de Moonfleet, jouant ici son propre rôle. Il y a aussi le Dieu qui créa la femme : Brigitte Bardot, 30 ans à l’époque, au faîte de sa gloire et sa beauté. Ajoutez à cela, la baie de Capri et ses eaux bleu turquoise, la musique sublimement mélancolique de Georges Delerue ou les imposantes statues de L’odyssée que la caméra encercle pour mieux nous rappeler qu’ici-bas, nous en sommes que des êtres sans défense. Près de cinquante après les faits, le monument de Jean-Luc Godard continue d’imposer sa loi suprême. Le temps n’a pas de prise sur lui. Un gage d’éternité pour un film pourtant hanté par le spectre de la mort.

BARDOT ET LES DIEUX

Le mépris est une très libre adaptation d’un roman de l’italien Alberto Moravia paru en 1954. Le livre raconte les moments qui précèdent une rupture amoureuse où l’homme et la femme ne peuvent que constater, impuissants, leur éloignement progressif. Nous sommes à Rome, la jolie Camille a suivi Paul, son compagnon, engagé comme scénariste sur un film produit par des Américains autour de L’odyssée d’Ulysse. Sur place, le couple se disloque peu à peu. Camille, insaisissable, s’éloigne inexplicablement de Paul qui ne parvient pas à la retenir. Pour évoquer le roman de Moravia, Godard, à son humour pince-sans-rire, disait : « C’est un vulgaire et joli roman de gare, plein de sentiments classiques et désuets, en dépit de la modernité des situations. Mais, c’est avec ce genre de roman que l’on tourne souvent de beaux films. » Godard, on s’en doute, a gentiment pris ses distances avec la prose de Moravia.  

Et ce lifting va se bâtir principalement autour d’un corps. Une présence flagrante qui va envahir le cadre, le submerger de son évidente beauté. Cet oiseau « rare », c’est Brigitte Bardot. Dans les années 60, B.B est la femme la plus photographiée du monde, emblème d’une jeunesse libre et vivante dans une société conservatrice. La beauté puissante de Bardot, où le naturel efface toute tentative de sophistication, sa moue faussement boudeuse où se mêlent distance juvénile et maîtrise absolue des sentiments, fascine autant qu’elle dérange. Simone de Beauvoir synthétisera en quelques mots ce tempérament évanescent : « Le désir et le plaisir sont pour elle plus convaincants que les préceptes et les conventions (…) Elle fait ce qui lui plaît, et c’est cela qui est troublant. »

Or en 1964, ce qui lui plaît, c’est de tourner avec Jean-Luc Godard. Elle a lu le roman de Moravia et fait savoir au cinéaste qu’elle veut bien être sa Camille. L’intéressé a pourtant en tête un fac-à-face entre Kim Novak et Frank Sinatra, soit la Carlotta de Vertigo repoussant l’étreinte de L’homme au bras d’or ! C’est que, pour la première fois de sa carrière, débutée quelques années plus tôt avec le film manifeste de la Nouvelle Vague, A bout de souffle, Godard a la possibilité de tourner une production avec un budget confortable.

INTERDIT AUX MOINS DE 18 ANS

Cofinancé par la France, l’Italie et… Hollywood, Le mépris, c’est un peu le rêve « bigger than life » qui se concrétise pour l’ancien critique des Cahiers du Cinéma. Bardot à bord, et c’est soudain tous les feux qui passent au vert. Le cinéaste ne renonce pas pour autant à son casting international : Jack Palance, le colosse au visage d’Indien taillé à la serpe, sera le producteur Jeremy Prokosch, l’Italienne Giorga Moll, son assistante. Quant au cinéaste allemand exilé à Hollywood, Fritz Lang, il jouera donc… Fritz Lang. Face à Brigitte Bardot, Godard choisit « l’admirable » Michel Piccoli, encore peu connu du grand public, à qui il donne comme unique indication pour camper Paul, l’amoureux éconduit : « C’est un personnage de Marienbad qui veut jouer le rôle d’un personnage de Rio Bravo. » Le parallèle entre le film expérimental, volontairement statique d’Alain Resnais et le chef-d’œuvre d’Howard Hawks, symbole de l’âge d’or du western hollywoodien, décrit assez bien les intentions de Godard. Si le cinéaste-cinéphile veut présenter au public une belle pièce en CinémaScope avec toute la grandeur que cela suppose, il ne renoncera pas à ses préoccupations d’auteur, et notamment à son montage tout en rupture ou encore sa façon de déstructurer l’image et le son… Le tournage du Mépris se déroulera sans heurt à l’abri du regard indiscret des producteurs américains tenus soigneusement à distance et des paparazzi traquant sans relâche Bardot.

Les prises de vues débutent le 22 avril 1963 à Rome. Entre la star et son réalisateur, c’est l’entente cordiale, à défaut d’être passionnée. Michel Piccoli fait office de trait d’union entre les deux parties. « Bardot, ce n’est pas la peine d’essayer de la faire jouer comme Natalie Wood ou Simone Signoret, explique alors le cinéaste. Il faut la prendre comme elle est et essayer de garder d’elle ce qu’elle a de bien, de le rendre vrai et plausible. » De son côté, Fritz Lang, le « dinosaure », admire le travail de « bébé » Godard. Pour Jack Palance, en revanche, c’est plus compliqué. L’acteur américain se plaint de la petitesse de ses dialogues et de l’attitude désinvolte de sa partenaire de jeu. Godard arrive toutefois au bout de son épopée – du moins le croit-il ! – le 8 juillet 1964. Il rend sa copie quelques semaines plus tard. Outre-Atlantique c’est la consternation : « Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire d’amour où l’on ne comprend rien aux sentiments qui animent les personnages ? Pourquoi engager Bardot, s’il n’y a aucune scène sexy avec elle ? » L’actrice n’est pas non plus contente du résultat. Et le film, qui devait faire l’évènement du festival de Venise, retourne illico en salle de montage.

Les Etats-Unis ont envoyé des cow-boys pour veiller au grain. Il est convenu d’ajouter des séquences, et notamment une scène de lit avec B.B. Godard écrit dans la foulée la fameuse ouverture qui appartient aujourd’hui à la mémoire collective : « Et mes seins, tu les aimes mes seins ? Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ?... » Georges Delerue compose une musique au lyrique assumé dont la mélancolie semble sortir tout droit « de la souffrance des personnages. », dixit Michel Piccoli. Ultime combat, Godard devra affronter la censure qui interdit en France le film aux moins de 18 ans et le mutilera aux Etats-Unis et en Italie. Heureusement, le temps a effacé les cicatrices. Le mépris est bien cette grande œuvre crépusculaire qui parle « totalement », « tendrement », « tragiquement » de cinéma et de passion amoureuse, dans lequel la mise en scène – à l’image de la magnifique séquence dans l’appartement romain – est au diapason du mystère de l’existence.  En cela, l’axiome énoncé par le cinéaste ne souffre d’aucune discussion : « Le mépris prouve en 149 plans que, dans le cinéma comme dans la vie, il n’y a rien de secret, rien à élucider, il n’y a qu’à vivre- et à filmer. »

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Nouveauté : Livre "Being Bardot" photographies par Douglas Kirkland et Terry O'Neil parution le 05 06 2023

Publié le par Ricard Bruno

Nouveauté : Livre "Being Bardot" photographies par Douglas Kirkland et Terry O'Neil parution le 05 06 2023

Nouveauté : Livre "Being Bardot" photographies par Douglas Kirkland et Terry O'Neil parution le 05 06 2023

Prix Fnac : 69 euros ou 65,55 euros avec un retrait en magasin

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