coup de coeur
Brigitte Bardot. Par Douglas Kirkland et Terry O'Neill. Par Douglas Kirkland et Terry O'Neill
Une photographie est un instant de vie capturé pour l'éternité. Elle peut également éclairer sur une époque. Brigitte Bardot émergea à la fin des années 1950, en pleine "Nouvelle Vague" du cinéma français. Durant les vingt années que dura sa carrière cinématographique, elle fût la cible de mouvements opposés. Critiquée ou célébrée, une certitude demeure : BB fît exploser les idéaux de la beauté féminine, jusqu'alors corsetés. La France avait Brigitte Bardot quand l'Amérique avait Marilyn Monroe et toutes deux aidèrent de nombreuses femmes à s'émanciper dans l'énergie et l'effervescence de la pop culture. A travers ce recueil de très belles photographies de Douglas Kirkland et Terry O'Neill, représentant l'actrice joyeuse, triste, belle, forte ou sauvage se dessine en filigrane une histoire passionnante de l'évolution de la femme au sein de notre société, à une époque déterminante qui raisonne encore fortement avec la nôtre.
Entre Loire et Rhône, on l’appelle « la Brigitte Bardot du coin »
«Ma belle Nathalie, j’ai reçu votre livre, j’ai ouvert la première page pour voir un peu ce qui en retournait et j’ai été prise par votre façon d’écrire et j’ai été jusqu’au bout sans m’arrêter. Superbe livre. On plonge dedans et on le dévore. Quelle vie ! Quel courage ! Quelle sagesse ! Bravo, bravo, bravo. »
Peut-être ai-je besoin de donner ce que je n’ai pas reçu moi-même ?
Ces mots, flatteurs, sont ceux de Brigitte Bardot en personne. Quelques jours seulement après avoir reçu la biographie de et écrite par Nathalie Ollivier, l’ancienne actrice, mannequin, danseuse, chanteuse et inlassable militante des droits des animaux s’est fendue d’une lettre de remerciements qui fait la fierté de celle que « BB » appelle "ma “fille” des animaux".
Voilà près de dix ans que les deux femmes, celle de la Madrague à Saint-Tropez et celle du Roannais, désormais établie en région tararienne après avoir travaillé dans les Monts du Lyonnais et les Montagnes du Matin, entretiennent une relation épistolaire suivie. Elles ne se sont jamais rencontrées, mais elles partagent la même passion pour les animaux.
Nathalie Ollivier Refuge Quatt'pattes de Panissières
Au-delà de leur correspondance, Brigitte Bardot envoie régulièrement des photos dédicacées et des colis d’objets à Nathalie Ollivier en incitant cette dernière à tout revendre pour "mettre du beurre dans les épinards", comme lui écrit celle qui a récemment célébré ses 89 ans. "Je n’ai jamais pu me résoudre à vendre ses photos, mais je propose les objets sur les réseaux sociaux, toujours au profit du refuge", précise la quinquagénaire, qui se raconte dans un livre d’un peu plus de 160 pages, disponible dans plusieurs commerces du territoire comme à la librairie Elizéo rue Anna-Bibert et au Zéphir, place Ambroise-Croizat, à Tarare, ou encore à la F nac de Roanne et par la page Facebook® d’une auteure qui a travaillé avec une journaliste, Ségolène Perret, pour la mise en forme.
UNE DOULOUREUSE NAISSANCE
"J’avais commencé à écrire parce que je pensais qu’il fallait que je fasse partager mon expérience et surtout ma résilience, explique Nathalie Ollivier. Je n’ai pas écrit pour me plaindre, mais bien au contraire pour adresser un message d’optimisme" et faire comprendre qu’"il faut toujours y croire, même dans les moments les plus sombres", comme c’est écrit dans le dernier chapitre du livre.
Car la vie de cette Costelloise de naissance, dont toute la famille est originaire de Roanne, n’a pas été une sinécure. Les blessures d’enfance, les ravages de l’alcool au sein de sa propre famille, la première disparition d’un proche dans un accident de voiture jusqu’à la naissance de ses jumeaux en 1992, Clément, décédé in utérus et, Alban, né grand prématuré à seulement 29 semaines, elle plonge le lecteur dans une existence douloureuse et même parfois dramatique. Celle d’une jeune femme qui, après des études au collège de Balbigny et un Brevet de technicienne agricole décroché après trois années au lycée agricole de Saint-Genis-Laval, se faisait une joie de quitter le nid familial, à tout juste 18 ans.
Son récit parle de cette décennie travaillée dans un laboratoire d’analyses médicales de Chazelles-sur-Lyon comme technicienne de 1986 à 1995, de ces trois fois où elle a "cru mourir", foudroyée, percutée par un train et accidentée en voiture, de la naissance de Gatianne, sa fille qui travaille aujourd’hui à Montbrison, mais aussi d’Alban, atteint d’une infirmité moteur cérébrale et opéré à… 17 reprises entre ses 3 et 8 ans.
La disparition d’Alban a rompu l’équilibre. Professionnel et personnel.
Là encore, Nathalie Ollivier ne cherche nullement à faire "pleurer dans les chaumières", ni à apitoyer ses lecteurs mais simplement à témoigner du parcours d’une femme qui a toujours dû se battre pour avoir ce qu’elle souhaitait.
Comme quand elle a acheté cette ferme inhabitée depuis 60 ans à Panissières et qu’elle l’a retapée pendant deux ans avec son mari, avec l’objectif d’y créer une ferme pédagogique d’animaux de petite taille. Son projet est remonté jusqu’au ministère de l’Agriculture, alors dirigé par Hervé Gaymard. "J’ai d’abord effectué un stage de 64 heures au centre de gestion agréé de Feurs, en 2003, afin de pouvoir m’installer en tant que jeune agricultrice, raconte l’auteure. Je faisais figure d’ovni car mon projet était totalement atypique. À Panissières non plus, mon installation n’était pas vue d’un bon œil : j’étais une femme approchant de la quarantaine, je ne venais pas du milieu agricole, mon mari n’était pas agriculteur, j’allais utiliser quatre hectares de terrain pour ne produire ni viande, ni lait… et en plus, j’étais blonde !"
Les 100 premiers étant partis comme des petits pains, Nathalie Ollivier, surnommée « la Brigitte Bardot du coin », a fait retirer plusieurs exemplaires de son ouvrage.
Elle explique pourquoi elle a ensuite dû créer un élevage de chiens (Yorkshires, chihuahuas, King-Charles, pékinois…) pour se mettre en conformité avec l’administration, comment elle est allée jusqu’à Sauvain, dans les Monts du Forez, pour sauver ses premières vaches, jusque dans les Monts du Lyonnais pour éviter l’abattoir à quelque 219 poules, jusqu’en Roumanie pour 30 ânes…. La suite est plus connue car le Refuge Quatt’pattes a longtemps attiré de nombreux visiteurs jusqu’à Panissières et a été médiatisé.
La brutale disparition d’Alban, en 2018, victime d’un arrêt cardiaque, a rompu cet équilibre. Professionnel et personnel. Nathalie Ollivier a fini par se séparer de tous les animaux qui l’entouraient, placés dans des fermes pédagogiques à Paray-le-Monial, en Saône-et-Loire, et Saint-Denis-de-Cabanne, dans le Roannais. Son couple n’a pas résisté non plus.
Depuis bientôt trois ans, elle travaille à l’Entraide tararienne et assure que cela lui fait "un bien fou". Mais voilà qu’au détour d’un voyage en Tunisie, elle s’est lancée dans une nouvelle mission sauvetage auprès des animaux errants…
Brigitte Bardot regrette d'avoir dit non à cette saga cultissime...
En 1964, Bernard Broderie fait d'une jeune actrice une véritable star en lui offrant le rôle de l'héroïne de sa saga. Initialement, il voulait pourtant le confier à Brigitte Bardot. L'actrice sulfureuse a regretté longtemps d'avoir refusé cette belle opportunité.
En 1964, Michèle Mercier se transforme en Angélique, marquise des anges. Si encore aujourd'hui, à 83 ans, elle reste indissociable de l'héroïne de la saga culte des années 1960, inspirée des romans d'Anne Golon, l'actrice aurait pu ne jamais prêter ses traits à ce personnage. Et pour cause, le scénariste Bernard Broderie l'avait placée au rang de cinquième choix. Initialement, il voulait donner le rôle "à une actrice blonde, jolie et connue", et a donc naturellement proposé à Brigitte Bardot de devenir son Angélique. La star a pourtant refusé le rôle, prétextant ne pas vouloir apparaître dans des films d'époque en costume.
Brigitte Bardot a amèrement regretté d'avoir refusé le rôle d'Angélique, marquise des anges
Dans le live Initiales B.B. : mémoires de Bardot, Brigitte Bardot avoue avoir longtemps regretté d'avoir refusé le rôle d'Angélique : "J'avais refusé de tourner l'adaptation sans même y avoir jeté un coup d'œil !". C'est en effet après être tombée sur la série de livres que l'actrice s'est jetée à corps perdu dans les aventures trépidantes de l'exceptionnelle Angélique. "Je m'en suis mordu les doigts ! Ça m'apprendra à avoir des jugements définitifs et hâtifs", a-t-elle ajouté, avant de constater que "ce défaut l'a poursuivie toute sa vie". Pour autant, elle a autant apprécié les écrits d'Anne Golon que son adaptation cinématographique, "interprétée magistralement par Michèle Mercier".
Michèle Mercier a tout de suite su qu'elle était faite pour le rôle d'Angélique
Michèle Mercier, de son côté, ne s'est pas fait prier pour enfiler le costume d'Angélique, dont la saga est disponible sur Paramount+. Immédiatement après avoir feuilleté les écrits d'Anne Golon, elle a su que ce rôle était fait pour elle. "J'ai su qu'Angélique était moi et que j'étais Angélique", avait confié celle qui clame aujourd'hui "ne pas être Angélique". "Ils m'ont retenue pour ce qu'ils appellent mon côté blond historique, un blond roux d'époque", avait-elle révélé, en 1964, dans un entretien à Jours de France. Tout de suite, celle qui s'est vue octroyée le surnom de la "Brigitte Bardot brune" avait compris que ce rôle allait changer sa carrière.
Tout ce que vous ignorez sur la chanson "La Madrague" de Brigitte Bardot
"Sur la plage abandonnée... Coquillages et crustacés..." Venez flâner chez Brigitte Bardot à Saint-Tropez pour redécouvrir la fameuse Madrague, une villa et surtout une chanson mythique qui sent bon l'été !
Quelques notes et déjà on a les pieds dans l'eau turquoise ! " Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés.." soyez les bienvenus à La Madrague la demeure de Brigitte Bardot dans le Var et dans une des chansons les plus célèbres du répertoire français.
Interprétée par Brigitte Bardot en 1963, "La Madrague" reflète parfaitement l'image de l'actrice babydoll.
Tout commence en 1958, révélée deux ans plus tôt par le film Et Dieu créa la femme, le sex-symbol Brigitte Bardot achète une maison à Saint-Tropez. Cette jolie propriété, baptisée La Madrague devient très vite un repère jet-set parmi les invités récurrents Jean-Max Rivière un auteur qui écrit entre autres pour France Gall et Juliette Gréco.
Écrite par Jean-Max Rivière donc et composée par Gérard Bourgeois, la chanson marque un tournant dans la carrière musicale de Brigitte Bardot.
À noter des reprises de la jeune et moins jeune génération de chanteurs français.
Par Laurent Voulzy, d'abord, en 2006, mais aussi par la candidate de La Nouvelle Star, Camélia Jordana, en 2009.
Notons aussi Loana, en 2010 qui joue sur une certaine ressemblance :
Les paroles de "Sur la plage abandonnée"
Sur la plage abandonnée
Coquillages et crustacés
Qui l'eût cru déplore la perte de l'été
Qui depuis s'en est allé
On a rangé les vacances
Dans des valises en carton
Et c'est triste quand on pense à la saison
Du soleil et des chansons
Pourtant, je sais bien l'année prochaine
Tout refleurira nous reviendrons
Mais en attendant je suis en peine
De quitter la mer et ma maison
Le mistral va s'habituer
À courir sans les voiliers
Et c'est dans ma chevelure ébouriffée
Qu'il va le plus me manquer
Le soleil mon grand copain
Ne me brûlera que de loin
Croyant que nous sommes ensemble un peu fâchés
D'être tous deux séparés
Le train m'emmènera vers l'automne
Retrouver la ville sous la pluie
Mon chagrin ne sera pour personne
Je le garderai comme un ami
Mais aux premiers jours d'été
Tous les ennuis oubliés
Nous reviendrons faire la fête aux crustacés
De la plage ensoleillée
De la plage ensoleillée
De la plage ensoleillée.
... A vous de chanter !
Hôtels de légende. « La Ponche, une maison de village »
À Saint-Tropez, La Ponche porte toujours l’empreinte de Bardot. Enfant du pays, Audrey Brémond dirige cet hôtel culte.
Quelles sont les origines de la Ponche ?
« La Ponche, c’est avant tout le nom provençal d’un quartier de Saint-Tropez, à la pointe de l’ancien port des pêcheurs où ils amarraient ces petits bateaux locaux nommés « pointus ». En 1938, dans l’une de ces maisons de pêcheurs, Marguerite Quindici et Lucien Armando ouvrent un estaminet destiné aux gens du quartier. Ce sont les parents de Simone Duckstein, qui restera propriétaire de La Ponche jusqu’en 2020. Le simple caboulot des débuts prend de l’envergure après-guerre lorsqu’il se transforme en hôtel. Marguerite et Lucien achètent d’abord les deux étages au-dessus du bar, puis la maison de pêcheurs d’à côté, puis d’autres attenantes… Peu à peu, la Ponche réunit une vingtaine de chambres réparties sur sept parcelles. »
Qui lance la célébrité de Saint-Tropez ? Colette ? Françoise Sagan ? Brigitte Bardot ?
« En 1925, déjà célèbre, Colette achète une petite maison, la « Treille muscate » à la baie des Canebiers. Mais en 1938, elle trouve qu’il y a trop de curieux et vend sa propriété à l’acteur Charles Vanel. Le quartier de la Ponche commence à s’animer car après-guerre, par vagues successives, des Parisiens apprécient leurs séjours à Saint-Tropez. Au début des années 50, Françoise Sagan entraîne ses amis vers La Ponche dont elle a fait son quartier général. Saint-Germain-des-Prés prend ses habitudes d’été à l’hôtel qui s’est agrandi au fil des années. Parmi les clients, il y a Boris Vian, qui passe souvent derrière le bar, des photos en témoignent ! Il s’entendait très bien avec la propriétaire, Marguerite. Au sous-sol, une petite scène de bric et de broc rappelle les caves de Saint-Germain. Juliette Gréco, Bernard et Annabel Buffet, Sartre et Beauvoir, comptent parmi les fidèles de cette période qui a duré une dizaine d’années. »
Et Brigitte Bardot créa Saint-Tropez ! Le tournage du film de Vadim rend le petit port célèbre ?
« Bardot n’a pas attendu le tournage d’« Et dieu créa la femme » pour découvrir La Ponche. Elle connaissait Saint-Tropez où elle venait en vacances avec ses parents. Simone Duckstein raconte dans ses souvenirs qu’elle croisait Brigitte Bardot, pas encore célèbre, en famille au petit-déjeuner. »
Quelles personnalités ont eu leurs habitudes à La Ponche ?
« Les noms des chambres donnent des indications. C’est Simone qui a eu l’idée de baptiser ainsi chaque chambre du nom de fidèles clients : Pompidou, Kenzo, Romy Schneider, Michel Galabru, Louis de Funès, Gunter Sachs, Jean-Louis Trintignant, Maurice Ronet, Michèle Morgan, Roland Petit… Et depuis que nous avons repris la direction de l’hôtel, nous avons nommé une chambre Simone Duckstein en hommage à celle qui a veillé si longtemps sur La Ponche. »
+ Hôtels de légende. « Tous les pas mènent au Grand Hôtel »
Quelles anecdotes restent des séjours de ces célébrités ?
« L’une d’elles concerne Michel Galabru. Pendant qu’il séjournait dans sa chambre au premier étage, il a entendu l’échange entre les producteurs du « Gendarme de Saint-Tropez » qui discutaient juste sous sa fenêtre : Il nous faudrait quelqu’un comme Galabru car il n’est pas cher !
Mais à La Ponche, ce sont les murs qui connaissent les histoires… Et Simone ! »
À titre personnel, quel est votre lien à cet hôtel ? Comment le définiriez-vous ?
« Je suis née et j’ai grandi à Saint-Tropez. Donc cet endroit appartient naturellement à ma mémoire. Enfant, puis adolescente, j’ai passé des heures dans ce quartier. Quand le nouveau propriétaire, M. Saltiel pour qui je travaillais déjà, m’a proposé la direction, c’était comme revenir chez moi ! Je vois La Ponche comme une maison de mon village qui a gardé son authenticité. On peut y vivre en mode discret, au rythme du quartier, à la fois à l’abri des curieux et au cœur de Saint-Tropez, à deux pas du port et du marché, goûter le charme du labyrinthe des passages et des escaliers qui relient les différentes parties de l’hôtel aux autres, selon une distribution assez anarchique à laquelle nous tenons. Loin du caractère superficiel de Saint-Tropez mis en avant l’été, La Ponche préserve la simplicité du village de pêcheurs de jadis. »
Quel endroit de La Ponche préférez-vous ?
« La chambre Romy Schneider ! C’est la plus haute de l’hôtel. Sa terrasse exceptionnelle offre une vue à 360° sur la mer, la citadelle et le clocher. De là-haut, on est à l’abri des regards, mais on voit tout. »