Le terrible été des animaux de compagnie...
L’été est souvent synonyme de vacances et de soleil… Mais aussi d’abandon d’animaux. C’est à cette période de l’année que le plus grand nombre de maîtres indélicats décident de laisser à quai leur bête de compagnie et de partir en congés sans s’embarrasser de laisse ou de litière.
Ce mois de juillet ne déroge pas à cette triste fatalité estivale : les refuges saturent, et la situation ne s’améliore pas. La SPA
(Société protectrice des animaux) constate cette tendance inquiétante depuis 2003 : « C’est cette année-là que les chiffres ont commencé à exploser, se désole un porte-parole de
l’association. Et chaque année est pire que la suivante! » Il y a sept ans, 3522 animaux avaient été recueillis par la SPA au cours de l’année, contre près de 5000 en 2009. Un
phénomène que les défenseurs des animaux attribuent notamment au boom des animaleries et, plus récemment, à la crise.
Une situation dramatique
Au refuge de Compiègne, dans l’Oise, l’été 2010 s’annonce très mal : « Nous avons récupéré 39 chiens juste pour le mois de juillet, alors que l’an dernier, ils étaient
22 », regrette Murielle Durieu, directrice du centre. Dans ce refuge, les abandons sont en augmentation constante, et les adoptions baissent. La situation n’est pas plus rose dans le sud-est
de la France. A Flayosc, dans le
Var, le centre de la SPA dépasse de 25% sa capacité d’accueil de 50 places, notamment à cause des inondations en juin qui ont abîmé de nombreuses habitations dans la région et placé les
propriétaires en détresse financière. « Du coup, les chiens sont laissés, par manque d’argent pour s’en occuper », explique André Léger, l’intendant du refuge local. Mais pour ce
passionné d’animaux, pas question de baisser les bras, des solutions sont mises en place pour éviter les abandons en série. « Nous avons créé un système de fourrière sociale, qui permet de
faire garder des animaux dans des cas exceptionnels comme l’hospitalisation d’une personne isolée, et ce contre une petite rémunération. » Autre solution proposée, être famille d’accueil.
Ceux qui craquent devant la truffe d’un chien ou d’un chat peuvent prendre un animal pour quinze jours, le temps de voir si le courant passe. Ces mesures ne sont évidemment pas
miraculeuses : « Avant-hier, en une seule journée, nous avons récupéré 7 chiens », soupire André Léger. Même son de cloche à la Fondation Brigitte Bardot, qui a lancé une
grande campagne d’affichage anti-abandons. Elle se désole d’accueillir des animaux toute l’année sans interruption. « Même des chèvres, des vaches ou des chevaux », précise-t-elle.